"J'avais pourtant juré qu'on ne m'y reprendrait plus !" Voilà ce que j'ai souvent marmonné dans mon masque à poussière, les lunettes embuées et les bras endoloris par les longues heures de ponçage. Mais l'homme est faible et sa volonté vacille devant les courbes avenantes qu'il devine sous la peinture écaillée d'une coque négligée. Une forme de perversion qui pousse à sacrifier temps, argent et énergie pour les vouer à la remise en état d'un vieux bateau. Une pathologie que l'on pourrait résumer par : "Cette coque est trop vilaine, il me la faut !" Pourtant, je n'en suis pas à mon coup d'essai ! J'ai au moins 4 rénovations à mon actif et je devrais en mesurer les contraintes... La dernière en date avait été celle d'un bateau fluvial de 30 pieds qui a mobilisé de nombreux mois d'efforts, vite oubliés tant est grand le plaisir de partager de bons moments à bord d'un bateau à son goût et que l'on connait dans les moindres détails.
La rénovation : c'est raisonnable dans de bonnes conditions

La question se pose bien sûr, de savoir s'il est raisonnable de se lancer dans une rénovation aussi profonde, d'engager autant de temps, d'argent et surtout d'efforts pour un bateau aussi âgé et qui plus est, construit par un amateur. La réponse n'apparait qu'à postériori et dans mon cas elle est nettement positive. Je dois avouer que ma qualité de professionnel du nautisme et du bois font que je ne m'engageais pas totalement à l'aveugle. En outre, j'ai pu disposer, tout au long de cette restauration, de l'aide technique et des infrastructures d'un chantier : atelier couvert, cabine de peinture, outillage professionnel, moyens de manutentions... qui m'ont permis de gagner un temps précieux et de travailler dans les meilleures conditions possibles.
Il est important de préserver son capital enthousiasme !


/ 

















