Classement des régates : Au temps, au point... Comment désigner le marin vainqueur ?

Course de Mini 6.50

Il ne suffit pas d'être le premier marin à franchir la ligne d'arrivée avec son bateau pour remporter une course au large ou une régate. Entre course au temps cumulé, régates à handicap et épreuves au point, on vous aide à y voir plus clair.

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50 nuances de classement

Réussir à établir un classement entre marins et entre bateaux n'a jamais été une mince affaire. Qu'il s'agisse de régate côtière ou de course au large, la question a taraudé les amateurs de course à la voile depuis longtemps, pour essayer d'atteindre l'impossible équité sportive ! Caractéristiques du bateau, caractéristiques de l'équipage, prise en compte des aléas météo... de nombreuses formules ont tenté de prendre en compte un maximum de paramètres. Voici un tour d'horizon des principales méthodes de classement.

Course au temps cumulé : simplicité et lisibilité

Le plus simple dans une course est évidemment de faire partir tous les bateaux au même moment et de regarder qui franchit la ligne d'arrivée en tête. Pour un maximum d'équité, on partira sur des bateaux identiques, c'est le cas des classes dites monotypes, dont certaines contrôlent même le poids des équipiers. Dans le cas contraire, la course débute avant de larguer les amarres, à la planche à dessin, lorsque l'architecte imagine le bateau pour être le plus rapide.

Figaro Bénéteau 3, adeptes en général du temps réel
Figaro Bénéteau 3, adeptes en général du temps réel

Pour le public, ce classement est le plus simple à comprendre. Dans le cas où la course se fait en plusieurs manches, le temps est additionné et le vainqueur final est celui qui a cumulé le temps le plus faible. On retrouve ce cas de figure dans des courses célèbres, comme la Mini Transat ou la Solitaire du Figaro.

En cas de pénalité, le voilier en tort se voit ajouter un temps de course supplémentaire.

Classes en temps réel ou rating et temps compensé

Mais peut-on comparer en temps réel un trimaran Ultim de 32 mètres et un monocoque de 12 mètres ? La réponse semble évidemment non. Deux approches sont alors possibles. Faire des catégories de bateaux comparables, avec des classes séparées. On trouve ainsi sur les grandes transatlantiques comme la Route du Rhum ou la Transat Jacques Vabre différents classements, par classe, regroupant d'un côté les trimarans Ultim, de l'autre les monocoques IMOCA ou les Class40, et ainsi de suite... Le premier de chaque catégorie sur la ligne est déclaré vainqueur.

Une classe IMOCA présente sur les courses multi-classes
Une classe IMOCA présente sur les courses multi-classes

Mais en course amateur, trouver deux bateaux comparables peut être complexe. Les marins ont donc fait appel aux mathématiques pour inventer la notion de handicap ou rating. Ce coefficient, appliqué au temps réellement passé en course, détermine un temps compensé. Cette valeur est censée prendre en compte les paramètres du bateau, physique, mais aussi son historique de performance en régate, de manière à mettre tous les marins à égalité, quel que soit leur bateau. Différentes règles existent. Le premier à passer la ligne n'est pas toujours le vainqueur final. Les Britanniques parlent de Line Honours pour le prestige d'être le premier à l'arrivée. Mais cet honneur ne rime pas toujours avec victoire complète. En régate amateur, le handicap est la méthode de classement la plus courante. On la retrouve sur des épreuves prestigieuses, comme le Fastnet, le Spi Ouest France, la SNIM, la Barcolana et de nombreuses autres.

Départ du Fassent
Départ du Fassent

Classement aux points : la prime aux marins réguliers

Dans une logique de championnat, les marins font aussi appel à un 3ème type de classement, le classement au point. Selon les épreuves, ils sont attribués par ordre croissant ou décroissant. Soit le vainqueur obtient un seul point, et l'objectif au terme de toutes les manches est d'avoir un minimum de points, soit le vainqueur obtient autant de points que de concurrents, et il convient d'avoir un maximum de points pour l'emporter au classement général final. On retrouve ce type de classement dans des championnats comme le circuit Pro Sailing Tour des Ocean Fifty, le Tour Voile, mais aussi dans le tour du monde en équipage de The Ocean Race. Il permet de gommer les effets d'une très mauvaise manche ou d'une échappée limitée à un phénomène météo sur une unique étape. Un bateau et son skipper, ultra-réguliers, pourront l'emporter autour du monde, sans avoir été les plus rapides au temps cumulé, mais en finissant raisonnablement près du 1er arrivé à chaque étape.

La quête de la méthode idéale existe toujours. Une idée ?

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