Un voilier de 1968 restauré en mode récup' pour une expédition low-tech

Le bateau après ses gros travaux

L'association Element-Terre Sail va partir en expédition autour de la Caraïbe pour documenter les solutions du quotidien mises en oeuvre par les communautés autonomes pour leur autosuffisance. Pour cela, elle vient de rénover un voilier de 1968, principalement à l'aide de matériaux et d'accastillage de seconde main, comme nous l'explique Marie Descoubes, sa fondatrice.

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Une association itinérante pour promouvoir le faire soi-même

C'est à l'occasion d'un périple en Amérique et dans le Pacifique que Marie Descoubes a découvert la navigation. Partie en Amérique du Sud pour découvrir les modes de vie locaux, tout en travaillant en woofing, une solution d'échange de logement contre du travail, la jeune femme se retrouve bloquée par la pandémie de Covid-19 au Panama et décide de faire du bateau-stop pour rejoindre Tahiti. Une graine qui a fait naître le projet nautique d'Elément Terre Sail, comme elle l'explique : "C'est comme cela que j'ai appris à naviguer, en allant dans les différentes îles des Marquises, des Gambiers, des Tuamotu et à Tahiti. J'avais déjà ouvert la page Elément Terre Sail avant de partir. En revenant en France à La Rochelle, l'idée s'est construite d'une association itinérante pour promouvoir le faire soi-même et les solutions simples pour être autosuffisant sur de nombreuses choses."

Rénovation d'un voilier inconnu de 1968

Pour l'itinérance, quoi de mieux qu'un bateau. Marie et l'association se mettent donc en quête d'un voilier d'occasion, et jettent leur dévolu sur une embarcation de 1968, de 11,50 mètres de long; Sorti d'un chantier néerlandais baptisé Campen, le voilier a connu 11 propriétaires, et beaucoup navigué, au vu des documents retrouvés à bord, mais le nom de modèle exact reste inconnu, regrette Marie : "Le voilier a traversé 4 fois l'Atlantique et fait un tour du Monde par le Sud, selon nos contacts; Campen en aurait construit 26, mais dans des temps trop longs pour être rentables, avant de revendre les plans à Kirié, d'où un air de famille avec certains modèles. Anciennement en ketch, il a été foudroyé en Martinique en 2012, avant d'être rapatrié par cargo à La Rochelle pour servir de logement. Il avait été transformé en sloop avec un mât aluminium, mais naviguait très peu."

Le bateau avant travaux
Le bateau avant travaux

Après l'achat pour 15 000 €, l'association a investi 5 000 € pour le rénover entièrement, en privilégiant l'utilisation de matériel d'occasion, comme le précise sa présidente : "Nous avons tout remis à nu, intérieur comme extérieur et rénové avec des produits de seconde main. : du bois de récup', des chutes de câbles pour l'électricité, de l'électronique récupérée dans les poubelles, des fins de pots de peinture...Il y a eu des surprises, comme des cadènes à refaire, pour lesquelles on a récupéré des chutes d'inox de 6 mm et trouvé un bénévole sachant les souder. Mon voisin de ponton m'a initié à l'électricité ! Il a fallu huit mois de rénovation et une cinquantaine de bénévoles. On est content de montrer que c'est possible."

 

Mieux armé pour affronter les navigations

Ce chantier de rénovation est également une première étape importante pour l'équipage, qui a mieux découvert son bateau, souligne la navigatrice : "Avant cela, je savais à peu près naviguer, mais je n'avais jamais rénové de bateau. J'ai appris énormément de choses et connais désormais le bateau de fond en comble, ce qui est rassurant."

3 ans de voyage et de transmission

L'équipage d'Element Terre Sail quittera la France au début de l'automne 2023 pour 3 ans de voyage autour de l'arc antillais, pour lequel il cherche toujours à compléter le financement. Au cours de celui-ci, il produira des podcasts en mer, créera une banque de données de recettes de faire soi-même disponible en ligne, et fera de la sensibilisation dans les écoles. L'équipage initial s'est constitué autour des bénévoles de l'association à La Rochelle, mais évoluera dans le temps, pour rester conforme aux objectifs de transmission du projet, conclut son initiatrice : "Les embarquements dureront de 1 à 6 mois. Nous aurons toujours deux personnes qui savent naviguer et deux qui apprennent."

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