Etat de mer : Comprendre la mesure des hauteurs de vague

De quoi parle-t-on quand on parle d'une mer de 5 mètres ou d'un état de mer 7 ? Quelle différence entre la hauteur significative et la hauteur crête à creux ? Explications théoriques et exemples pratiques.

Mesurer les vagues

La surface de la mer est principalement déformée par l'effet du vent, à la fois celui sur place, et celui des tempêtes qui ont eu lieu au loin et dont les trains de vague se sont propagés. On distingue ainsi la mer du vent, créée localement et la houle, qui se propage depuis plus longtemps. Ces phénomènes ondulatoires peuvent être décrits, comme toute onde, par quelques caractéristiques de base : leur période et leur amplitude. La première s'exprime en seconde, et la seconde en mètre, et est plus fréquemment appelée pour les vagues la hauteur crête à creux.

1 Hauteur crête à creux - 2 longueur d'onde ou période - 3 creux - 4 crête
1 Hauteur crête à creux - 2 longueur d'onde ou période - 3 creux - 4 crête

En un lieu donné et à un instant donné, la mer dite mer totale est la somme de la mer du vent et de la houle. Si la période est essentielle au surfeur, elle l'est généralement moins pour le marin, même si l'on sait qu'une période courte traduira des vagues plus rapprochées et une mer plus dure pour le bateau. Nous nous intéresserons donc surtout à la hauteur dans la suite de cet article.

Retranscrire la perception de la mer

Chaque marin sait que deux vagues successives ne sont jamais strictement identiques, et surtout pas de hauteur identique. Pour autant, il est impossible de donner dans une prévision la hauteur crête à creux de chaque vague. Il a ainsi été défini la hauteur significative. Il s'agit de la hauteur perçue par l'observateur auquel on demande de donner la hauteur des vagues. L'expérience a montré qu'elle correspond mathématiquement à la moyenne du tiers des vagues les plus hautes : sur 99 vagues, on retient les 33 plus grandes hauteurs crête à creux, et l'on en fait la moyenne. Celle-ci est nommée H1/3.

La perception de l'Etat de mer dépend parfois du lieu d'observation
La perception de l'Etat de mer dépend parfois du lieu d'observation

L'échelle de Douglas

Pour décrire facilement l'état de la mer, l'échelle de Douglas est désormais en usage, baptisée du nom de Sir Henry Percy Douglas, officier de la marine britannique pendant la Première Guerre mondiale. Moins connue que celle de Beaufort pour le vent, elle compte 10 échelons :

  • 0 - Calme - vagues de 0 m
  • 1 - Ridée - vagues de 0 à 0,1 m
  • 2 - Belle - vagues de 0,1 à 0,5 m
  • 3 - Peu agitée - vagues de 0,5 à 1,25 m
  • 4 - Agitée - vagues de 1,25 à 2,50 m
  • 5 - Forte - vagues de 2,50 à 4,00 m
  • 6 - Très forte - vagues de 4,00 à 6,00 m
  • 7 - Grosse - vagues de 6,00 à 9,00 m
  • 8 - Très grosse - vagues de 9,00 à 14,00 m
  • 9 - Énorme - vagues supérieures à 14,00 m

Comme il est d'usage pour le vent de compter que les rafales peuvent être nettement supérieures au vent constant, il en est de même pour les vagues. Météo France nous indique que la probabilité qu'une vague sur 100 puisse atteindre 1,5 fois la hauteur moyenne (H1/3) existe et qu'il est même possible qu'une vague sur 1000 puisse atteindre 1,8 fois cette hauteur moyenne.

Dans son guide marine, Météo France illustre ainsi sa présentation de la météo. :

Lorsqu'une houle significative est présente ou prévue, elle est décrite.

Dans le cas où, parmi tous les trains de vagues présents, la houle est significativement prédominante, il est précisé « mer totale » dominée par « la houle » ou « mer totale » par houle de ..., suivi d'une description de cette houle.

Exemple : dans une zone peu ventée (sans mer du vent significative), mais soumise à une houle de nord-ouest 5 m, on écrira « mer très forte par houle de Nord-Ouest 5m.

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