Navigation, est-ce que l'orage approche ?

© Amanda Hinault

En mer, que l'on soit en voilier ou au moteur, l'orage est source d'angoisse. La puissance qu'il dégage impressionne à juste titre. Pour ne pas avoir à affronter la colère de Zeus, on tâchera de déterminer la trajectoire de l'orage et la distance qui nous en sépare.

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Comment se déplacent les grains orageux ?

Les grains orageux circulent avec les vents d'altitude et il n'est pas évident de connaître la direction de ce vent. Certaines fois, l'orage se dirige dans le même sens que le vent au sol alors que d'autre fois il se dirige à l'opposé ou peut aussi soudainement changer d'orientation.

La réponse tient dans la nature de l'orage ou plutôt dans la nature de l'atmosphère dont il est issu. Pour tenter de deviner le sens de déplacement, il faut se demander à quel type d'orage il appartient.

Est-ce un orage d'origine thermique ?

En été, dans un marais barométrique (isobares très écartées les uns des autres), alors que la masse d'air homogène est fortement réchauffée en surface, elle devient instable, car l'air chaud veut retrouver sa place au-dessus de l'air froid. Dans cette atmosphère, un simple cumulus peut se transformer en cumulonimbus voire en orage.

Ce type d'orage, qui s'est développé dans une masse d'air stable, se dirigera très probablement à environ 20° à gauche du vent de surface en mer (et encore plus à terre).

Est-ce un orage lié à un front polaire ?

C'est-à-dire un orage créé dans la zone d'affrontement entre les masses d'air froid d'origine polaire et les masses d'air chaud d'origine tropicale. Les orages seront d'autant plus violents que la masse d'air chaude est instable et humide renforçant l'instabilité générale. Le nuage se développera verticalement dans des couches d'air aux caractéristiques distinctes.

L'orage suivra la couche d'air contenant sa plus grande partie et qui peut se déplacer dans une direction très différente du vent de surface.

©Antoine Savidan

La trajectoire de l'orage

Après avoir essayé d'identifier à quel type de phénomène nous avons droit, nous pouvons tenter de prédire sa trajectoire.

  • Le compas de relèvement sera efficace dès les premiers éclairs, en les observant on pourra deviner la direction suivie par l'orage. Si le relèvement est plus ou moins constant, c'est que le nuage vient sur vous, il est temps de changer de cap.
  • Avant d'être sous l'orage, on peut aussi utiliser le radar si l'on en possède un. Les cellules orageuses étant si denses qu'elles renvoient un écho radar. On peut espérer surveiller sa direction pour s'en écarter.
  • Si l'on dispose d'une connexion internet, comme c'est souvent le cas en navigation côtière, on pourra s'intéresser aux cartes de vent à 500 hp, car généralement, les orages suivent cette couche de vent.
  • Sans internet, on peut aussi lire le déplacement des nuages d'altitudes qui évoluent dans cette couche des 500 hp, soit aux alentours de 5500 m, là où résident les altocumulus, et altostratus.

Comment savoir à quelle distance la foudre s'abat ?

La vitesse de la lumière, celle de l'éclair, est de 300 000 000 m/s, si rapide qu'elle est imperceptible à notre œil. Par contre, la vitesse du déplacement du son dans l'air est beaucoup plus lente, de l'ordre de 340 m/s.

Ainsi pour savoir à quelle distance la foudre frappe, on compte le nombre de secondes qui séparent l'éclair du coup de tonnerre, chaque seconde équivaut à une distance de 340 m. Donc, 30 secondes sont égales à une distance parcourue par le son de 10 200 m, la foudre est tombée à 10 km.

Pour connaître la distance approximative en mille nautique, on peut aussi diviser par 6.
Pour un écart de 30 secondes, cette méthode donne une distance parcourue de 5 milles soit 9260 m. Compte tenu de la taille du phénomène orageux, c'est largement assez précis.

Petit rappel :

- La vitesse de la lumière est de 300 000 000 m/s
- La vitesse du son est de 340 m/s
- Chaque seconde égale une distance de 340 m parcourus par le son
- 3 secondes sont égales à 1km parcourus par le son

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