Alors que les conditions météorologiques étaient calmes en cette matinée de samedi, une voie d'eau rapide à bord du Madrigal a nécessité l'intervention d'envergure de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), des sapeurs-pompiers et de la Marine nationale. Cette opération illustre la réactivité de la chaîne de sauvetage maritime française face à des situations d'urgence à plusieurs milles des côtes.
Une alerte immédiate et une situation incertaine
À 9 h 40, le CROSS Med reçoit un appel de détresse du Madrigal, en dérive à environ six milles au sud de l'île des Embiez. Le voilier signale une importante voie d'eau à bord, avec quatre personnes à bord. Dans le même temps, une vedette de plaisance (SSK2) et un navire à passagers (Croix du Sud) font route vers la position estimée.
À 9 h 54, une balise de détresse est captée, localisée dix milles plus au sud que la position initiale, soit à vingt milles nautiques au sud de Bandol. Cette incertitude sur le positionnement du classic en détresse nécessite une coordination renforcée pour recouper les signaux et ajuster la zone de recherche.
Déploiement multi-sectoriel des secours

Le CROSS engage rapidement plusieurs unités de la SNSM : les vedettes Timothy (SNS 7-009), Rascas (SNS 7-010) et Bec de l'Aigle III (SNS 17-06). Un zodiac de sapeurs-pompiers et l'hélicoptère de la Marine nationale sont également mobilisés.

À 10 h 25, l'hélicoptère se positionne au-dessus du voilier, tandis que la Croix du Sud confirme visuellement un fumigène de détresse. Le Madrigal est localisé et les premiers sauveteurs se projettent à bord.
Une voie d'eau importante mais maîtrisable
À 10 h 40, les moyens nautiques sont au contact du Madrigal. L'eau atteint les cuisses à l'intérieur du bateau, la situtation est donc critique. Après inspection, la source de la voie d'eau est identifiée : l'abre d'hélice s'est rompu, entrainant une très importante voie d'eau, que les pompes de cale du bord ne peuvent étaler. La motopompe thermique de la Croix du Sud permet d'assécher les fonds et de stabiliser le voilier.

À 11 h 20, le Bec de l'Aigle III passe une remorque et le convoi fait route vers Bandol, escorté par le Timothy. La capitainerie informe à 13 h 20 de l'impossibilité de gruter le navire à Bandol, forçant le convoi à poursuivre jusqu'au port de La Ciotat.
Fin de mission et remorquage jusqu'à La Ciotat
À 15 h 00, le voilier et ses quatre passagers accostent en sécurité à la grande darse du chantier naval de La Ciotat. Aucun blessé n'est à déplorer. L'intervention a duré plus de cinq heures et mobilisé sept moyens maritimes et aériens.

L'opération de sauvetage du Madrigal rappelle l'importance de la coordination entre les différentes composantes du dispositif de secours en mer. Malgré une situation incertaine et un éloignement significatif de la côte, la réactivité du CROSS, la coopération des unités en mer et l'utilisation conjointe des moyens nautiques et aériens ont permis de conclure cette mission sans pertes humaines. Un cas d'école pour les futurs exercices de sauvetage à grande distance.