J'ai testé... / En entraînement d'hélitreuillage avec la SNSM de Carro et la Marine Nationale

J'ai assisté à un entraînement à l'hélitreuillage à bord du canot tous temps de la station SNSM de Carro, près de Marseille. Retour sur une expérience hors normes.

Un exercice organisé entre la SNSM et la Marine Nationale

Rendez-vous est pris devant la station de Carro, dans les Bouches-du-Rhône. C'est une des plus anciennes stations de sauvetage en méditerranée. L'exercice du jour est organisé en collaboration avec la flotte 35F , basé à Hyères.

Un hélicoptère de la Marine Nationale, va venir s'entraîner aux manœuvres d'hélitreuillage avec l'équipage bénévole du CTT (Canot Tout Temps) SNS 73. Ce type d'exercice est régulièrement organisé afin que les divers intervenants puissent garder un bon niveau d'entraînement.

Rendez vous est fixé à quelques milles au large de Carro

Nous prenons place à bord du canot tous temps Patrons Antonin & Raoul Domenge. La génératrice, qui alimente le bateau en électricité est lancée, puis les deux IVECO de 360 ch sont mis en route. Après une vérification pont et machine, les amarres sont larguées.

Quelques minutes après notre sortie du port, l'hélicoptère est en approche. C'est un Dauphin, un aéronef léger, qui est spécialisé dans la recherche et le sauvetage en mer. Son équipage de quatre militaires est composé d'un pilote, d'un co-pilote, d'un treuilliste et d'un plongeur, surnommé le « plouf ».

Émilie, postée à la radio, coordonne les actions entre l'hélico et le barreur du CTT.

Un exercice humide et bruyant

Cap est donné au 270, face au vent, pour une vitesse stabilisée de 10 nœuds. L'arrivée de l'hélicoptère est franche et rapide, puis le pilote se stabilise à 5 m de la timonerie.

Le bruit des turbines est assourdissant. La communication sur le pont se fait par gestes. Le rotor, dont les pales lèvent des vents de 80 nœuds, soulèvent les embruns, qui limitent la visibilité sur le pont. L'hélicoptère se maintient perpendiculaire à l'axe du CTT afin que le pilote (assis à droite) bénéficie d'une meilleure vue d'ensemble sur l'opération en cours, et qu'il puisse décrocher vers l'avant en cas de problème. Avec une interaction parfaite entre le CTT et l'hélicoptère, le « plouf » est treuillé sur la plage arrière du CTT.

Un messager est ensuite passé entre l'aéronef et le canot pour guider le passage de la civière. Celle-ci rejoint le plongeur sur la plage arrière, puis c'est au tour des deux plongeurs de la SNSM de monter à bord de l'hélicoptère, chacun leur tour.

Nous nous recalons un peu plus au large pour éviter de traverser le chenal réservé aux navires de marine marchande, dans lequel les exercices sont interdits.

Pendant ce temps, le « plouf » prend le temps d'échanger avec l'équipage bénévole sur les procédures à suivre dans ce type de situation, ainsi que les règles à suivre pour l'utilisation de la civière. L'exercice reprend, mais sur la plage avant, qui est beaucoup plus petite. Le plouf est déposé juste devant la timonerie, à côté du guindeau.

Retour au port et débriefing

L'exercice prend fin. Liberté de manœuvre est donnée au CTT, qui met le cap vers le port de Carro. L'hélicoptère refait un passage à basse altitude pour saluer l'équipage et rentre sur sa base de Hyères. Place maintenant au débriefing de l'équipage et à la rédaction du rapport de mer, qui est centralisé sur le système informatique de la SNSM.

Chaque sortie est riche d'enseignements pour tout l'équipage, vétérans ou jeunes recrues. Les conditions étaient clémentes, mais le même exercice de nuit par 4 m de creux est beaucoup plus physique pour les sauveteurs bénévoles de la SNSM, qui consacrent une partie de leur vie à essayer de sauver celles des autres.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...