Le littoral antillais est confronté depuis plus d'une décennie à un phénomène aussi spectaculaire que préoccupant : l'arrivée massive de sargasses. En 2025, les autorités renforcent leur arsenal.
Une stratégie recentrée sur la mer

Le troisième Plan national Sargasses, annoncé lors du comité interministériel de la mer du 26 mai 2025 à Saint-Nazaire, met l'accent sur la collecte en mer. Cette méthode est jugée plus efficace pour limiter les conséquences sanitaires liées aux gaz émis lors de la décomposition des algues à terre.
Frédérick Voyer, directeur du GIP Sargasses Martinique, insiste sur l'intérêt d'intervenir avant l'échouage : "1106"1518"1406"
Une logistique maritime spécifique

Depuis 2023, un dispositif de récupération maritime est en place. Il mobilise :
-
Trois navires spécialisés appelés sargators, dotés de grues,
-
Une dizaine de marins-pêcheurs locaux en appui,
-
Des barrages filtrants pour piéger les algues,
-
Une chaîne logistique composée de barges de transfert et de stockage.
Une fois les sargasses collectées, elles sont conditionnées en sacs d'environ 250 kg. Après un séchage de 48 heures, elles sont immergées à plus de mille mètres de profondeur, à 25 kilomètres au large. "1786"2223"1848"2330"1820", précise Voyer.
Un enjeu sanitaire et environnemental

À terre, les amas de sargasses en décomposition dégagent de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, des gaz toxiques pour l'homme. Les riverains subissent également les effets olfactifs et les nuisances visuelles. La stratégie maritime vise donc à réduire ces impacts en interceptant les algues avant leur échouage.
Une ambition renforcée mais des moyens encore limités
Pour l'heure, la collecte en mer ne concerne que deux communes : le Robert et le François. Avec l'annonce du Plan Sargasse 3, les acteurs locaux espèrent un soutien renforcé de l'État. « Nous espérons des moyens financiers supplémentaires pour élargir le périmètre, améliorer les équipements et peut-être envisager une revalorisation des algues à terre », confie Frédérick Voyer.
Car si 2025 s'annonce déjà comme une année record en matière d'échouages, les capacités actuelles risquent de ne pas suffire à endiguer le phénomène à l'échelle de la Martinique ou de la Guadeloupe.
Alors que les projections indiquent une augmentation des échouages dans les années à venir, la collecte en mer apparaît comme une solution pragmatique et préventive. Reste à structurer une filière pérenne de traitement ou de valorisation à terre pour transformer cette contrainte écologique en ressource potentielle. La réussite du Plan Sargasse 3 dépendra de la capacité collective à franchir cette étape stratégique.