Exclusif / Démâté, j'ai été hélitreuillé en pleine tempête

Le 6 octobre 2018, Jean-Baptiste Ternon et son Mini 6.50 #880 est en qualification hors course pour avoir le droit de participer à la Mini Transat. Venant de Lorient, après une traversée de la Manche sans encombre, il a enroulé la bouée de Conningbeg au sud-est de l'Irlande et fait route vers Rochebonne : cap plein Sud. Tout se passe bien à bord jusqu'à que la météo devienne dantesque et le roule à 2 reprises. Bilan : un démâtage et un hélitreuillage !

Alors qu'il passe les Scilly, une dépression s'établit sur la Manche et la Bretagne. Jean-Baptiste va subir des vents de plus de 50 nœuds et des creux jusqu'à 5 mètres. Récit de cette aventure qui se termine par un hélitreuillage et l'abandon de son bateau.

Démâtage Jean-Baptiste Ternon
Démâtage Jean-Baptiste Ternon

J'ai passé les Scilly depuis quelques heures dans un vent plutôt faible. À peine 2 nœuds. Je suis sous Spi Medium et avance péniblement lorsque je capte péniblement la météo à la BLU : le bulletin annonce un avis de grand frais. Rien de très surprenant, vu la chute du baromètre. J'ai quitté Lorient il y a 6 jours. Le bulletin météo au moment du départ annonçait 20 nœuds de portant pour cette période. Sur ma route, je n'ai pas réussi à récupérer d'autre météo, la BLU passe mal vers l'Irlande et mon téléphone portable ne capte pas. Visiblement la dépression s'est creusée un peu plus que prévu.

Je me prépare donc à affronter le gros temps en installant la seconde paire d'écoute et l'amure pour pouvoir ariser le solent. À 02h, le vent est établi au Nord à 20 nœuds. Du vent portant. C'est le moment pour moi d'affaler le spi et de rentrer le gennaker ficelé dans la filière. À 04h le vent est monté à 40 nœuds, j'ai déjà 3 ris dans la grand-voile et affale la fin du solent que je sécurise dans les filières.

Démâtage Jean-Baptiste Ternon
Démâtage Jean-Baptiste Ternon

Ça déboule au portant

Lors de cette manœuvre sur la plage avant, je me fais rincer. Je suis humide jusqu'aux sous-couches. Pour ne pas avoir froid, je me change et enfile ma TPS (la combinaison de survie). Les rafales atteignent 50 nœuds. Je n'ai encore jamais navigué dans des conditions similaires. Même s'il est difficile de se reposer correctement, je suis assez serein. Le bateau réagit bien, le pilote assure. La mer grossit de plus en plus, j'atteins jusqu'à 18 nœuds en descendant les vagues dans des surfs endiablés, juste sous grand-voile à 3 ris !

Au lever du jour je découvre l'état de la mer et des vagues. C'est impressionnant !! Les vagues sont vraiment grosses, mais surtout très raides et déferlent à leur sommet. C'est à la fois terrifiant et hypnotisant, d'une ...

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6.50 mLongueur hors-tout
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11.00 mTirant d'air (hauteur maxi)
1 000 kgDéplacement lège
Etienne BertrandArchitecte
Voir la fiche technique du Ofcet 6.50
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