Bien choisir son dessalinisateur pour son programme de navigation

Choisir son dessalinisateur

Il existe une offre large de dessalinisateur pour le nautisme. Mais comment choisir le bon quand on est plaisancier ? Les spécialistes de la Compagnie Hydrotechnique nous guident pour sélectionner celui le plus adapté à notre façon de naviguer.

Les bonnes questions pour choisir le bon dessalinisateur

Qu'il s'agisse de l'achat d'un bateau neuf ou de l'équipement d'un voilier avant de partir en grand voyage, la liste des possibilités au moment de choisir le matériel à embarquer peut donner le tournis. L'offre de dessalinisateur est large. Il faut donc se poser les bonnes questions et définir son cahier des charges.

Quelle source de puissance ?

Il existe plusieurs grandes familles de dessalinisateurs. Les modèles électriques sont les plus courants.

  • En l'absence de groupe électrogène

Il existe de petits appareils manuels (Katadyn Survivor 06 (1 l/h) ou 35 (5 l/h)) relevant plus de la survie. Le Power-Survivor 40 (6 l/h électrique et manuel) permet de disposer d'eau potable pour la majorité des petits bateaux disposant d'une batterie et de moyens de charge, qu'il s'agisse du moteur thermique ou de panneaux solaires, tout en assurant le coté sécuritaire.

Avec une bonne capacité de batterie, supérieure à 500 Ah, on peut envisager des systèmes en 12 volts de confort, d'une capacité de 30 ou 60 l/h. Il est nécessaire de disposer d'un moyen fiable pour charger les batteries : l'alternateur d'un moteur thermique ou des panneaux solaires, additionnés d'une éolienne ou/et d'un hydrogénérateur.

Dessalinisateur Spectra à récupération d'énergie
Dessalinisateur Spectra à récupération d'énergie

Le débit de production détermine directement la consommation électrique.

Il existe 2 technologies spécifiques exploitées par les fabriquants :

  • conventionelle : 1 système avec 1 pompe basse pression, une pompe haute pression entrainée par un moteur électrique pour alimenter 1 membrane .
    • Avantages : simplicité, dépanabilité, longévité, prix réduit, multiples fabriquants
    • Inconvénients : consommation élevée (45 ampères environ pour 60 l/h)
  • A récupération d'énergie : 1 pompe moyenne pression alimente la membrane via un amplificateur hydraulique récupérateur d'énergie.
    • Avantages : consommation réduite de moitié (20 ampères pour 60 l/h), pas de régulateur de pression, moins de bruit, moins de vibrations
    • Inconvénients : coût, nombre de fabriquants limité, diagnostic de pannes et réparations moins faciles. L'amplificateur est le cœur du système et seul le fabriquant peut y toucher.

On peut aussi s'appuyer sur des systèmes attelés au moteur thermique, une solution très fiable.

  • Inconvénients : l'installation est complexe (à faire faire par un professionnel). Cela oblige à faire tourner le moteur. Le fonctionnement est moins simple, car lié au régime moteur. Le montage est plus couteux, car il faut confectionner un support sur le moteur
  • Avantages : pas de consommation électrique, donc on ne sollicite pas de batteries, relais, cables... Possibilité de produire jusqu'à 280 l/h. Budget réduit. Bonne dépannabilité.
Dessalinisateur attelé
Dessalinisateur attelé
  • Avec un groupe électrogène

Il y a une grande diversité de fabriquants, et donc de la concurrence, pour ces systèmes classiques en 220 volts.

Notons que l'on peut faire tourner ces machines à partir d'un onduleur (ou convertisseur) 12/220 ou 24/220, s'il y a à bord un parc de batteries conséquent et des moyens de charge adaptés. Le bilan électrique est à faire par un electricien marine.

La consommation, donc la taille du groupe électrogène, varie en fonction de la production d'eau. Il existe de petites machines (70 à 100 l/h) qui peuvent fonctionner avec de petits groupes (2 à 3000 watts). Au-delà, il faut de la puissance, d'autant plus que d'autres consommateurs 220 volts vont s'ajouter au dessalinisateur : chargeur de batterie, chauffe-eau, aspirateur, cuisine, communications, éclairage etc.

Déterminer la production

Il faut ensuite déterminer le volume d'eau douce que l'on souhaite pouvoir produire grâce au dessalinisateur. Il dépendra de l'équipage, du nombre de cabines et de douches, du volume de stockage des réservoirs, du degré de confort recherché, du facteur sécurité. "On a tendance à conseiller des machines entre 30 et 60 L/h pour des bateaux avec un équipage de 2 personnes, voire une capacité moindre pour les plus sobres. Pour un équipage de 4 personnes, on se situera entre 60 L/h et 140 L/h. Il s'agit des tailles charnières, le 60 L/h étant généralement en 12 V, tandis qu'un 140 L/h sera en 220 V. Au-delà, on passe dans l'outre-confort avec 200 à 300 L/h " détaille Pierre Taillefer de la Compagnie Hydrotechnique.

Dessalinisateur Legend
Dessalinisateur Legend

Pour les 3 exemples concrets suivants, voici les conseils de la Compagnie Hydrotechnique :

  • voilier monocoque de 12 m avec réservoirs de 800 l, 2 personnes à bord, du 12 Volts en courant continu. Le programme de navigation est la croisière en Méditerranée ou même une traversée vers les Antilles.
    • Un Power-Survivor 40 suffit pour être autonome en eau alimentaire, voire pour les douches. La possibilité de marche manuelle assure la sécurité.
  • Multicoque de 12 m avec réservoirs de 400 l, 6 personnes à bord , 12 volts en courant continu. Le programme de navigation est la croisière en Mediterranée ou aux Antilles. Il y a un besoin de confort.
    • Appareil 60 l/h 12 volts classique ou à récupération d'énergie
  • Multicoque de 16 m avec réservoirs de 500 l, 8 personnes (4 cabines doubles). Le programme de grande croisière exige un grand confort.
    • Appareil 220 volts sur groupe électrogène capacité 150 à 300 l/h
    • ou/et système attelé à un des moteurs capacité 150 à 300 l/h
Panneau de contrôle de dessalinisateur
Panneau de contrôle de dessalinisateur

Equilibre fiabilité-simplicité

Une fois déterminée la tension électrique et la capacité produite, le modèle dépendra du budget, des attentes et des capacités du navigateur. On trouve sur le marché des dessalinisateurs tout automatisés et d'autres beaucoup plus rustiques, ainsi qu'un entre deux permettant de choisir entre des modes automatiques et manuels. "Quel que soit le programme de navigation, qu'il s'agisse d'un tour en Méditerranée ou de navigations lointaines, on trouve des plaisanciers qui souhaitent tourner le bouton depuis la table à carte et d'autres qui préfèrent aller dans le local actionner le dessalinisateur et pouvoir tout dépanner eux-mêmes. Cela dépend des capacités et attentes. En courant continu, on trouvera des gammes pour tous ces usages, soit à récupération d'énergie soit en technologie de base, qu'il s'agisse du français Aquabase, de l'italien Schenker, des américains Spectra ou Blue Water et de Dessalator. Et la liste n'est pas exhaustive" conclut le spécialiste de la Compagnie Hydrotechnique.

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