Stage World Sailing : une formation sécurité qui devrait être obligatoire pour tous les marins

Ex stage ISAF, le stage World Sailing offre une solide formation pratique et théorique pour prévenir les risques en mer et réagir efficacement en cas d'urgence. Nous avons suivi une session au sein de Survie Mer Formation, basée à la pointe rouge de Marseille.

Écoutez cet article

Une référence dans la formation à la sécurité en mer

Fondé en 2001, Survie Mer Formation est spécialisée dans les formations à destination des travailleurs offshores, des pilotes d'hélicoptères et des plaisanciers. Ses locaux sont situés sur la base de l'Institut National de Plongée Professionnelle, où cohabitent la Sécurité Civile, la COMEX, la SNSM et le CNRS, une sorte de Mecque de la sécurité en mer.

Il existe une dizaine de centres en France qui prodiguent la même formation, sur des durées variant de 2 à 3 jours. Et cette formation est de plus en plus sollicitée, comme nous l'explique Xavier Mouchet, un des dirigeants de Survie Mer Formation :

"De plus en en plus d'organisateurs de course à la voile obligent les coureurs à suivre le stage World Sailing. Mais nous accueillons également des plaisanciers ayant pour objectif de partir en croisière, en famille ou en équipage réduit.

Tout coureur, professionnel ou amateur, devant s'inscrire à une course pour monocoques ou multicoques dont le règlement de course fait référence aux RSO, est concerné.

Selon l'article 6 des RSO, pour les courses en équipage, deux personnes minimum doivent être formées et au moins 30% de l'équipage. Pour un équipage de Mini, 100% des équipiers doivent être formés."

L'équipe pédagogique est composée d'une dizaine de formateurs, qui apportent tous une expérience importante dans le sauvetage de marins. Officiers de Marine Marchande, patron de canot SNSM, marins-pompiers, médecins urgentistes : tous ces professionnels ont des expériences complémentaires à transmettre aux stagiaires.

Le formateur détaille : "Nous sommes reconnus par des organismes tels que l'AFNOR, l'IMCA et l'IASST, ce qui nous permet d'avoir des retours d'expérience sur les accidents en mer. En voile, la traçabilité des accidents est encore assez limitée, mais ça progresse."

Une formation de 3 jours

Le médical, c'est comme hisser les voiles. Pour savoir faire, il faut pratiquer " nous scande-t-on dès les premières minutes du stage.

Et nous n'allons pas chômer durant ces 3 jours. L'équipe alterne dans un rythme soutenu phases théoriques et exercice pratiques. Le tout avec minutie, malice et professionnalisme. Et comme le précise Xavier :

"L'équipe de formation prend en compte les liens étroits entre matériel et préparation humaine des situations critiques. L'expérience professionnelle et la pédagogie des formateurs sur ces sujets sont des atouts pour que chacun puisse repartir avec des convictions et des pratiques à la fois justes et bien mémorisées."

Pendant le stage, les participants apprennent à évaluer les risques, à mettre en place des mesures préventives, à réagir efficacement en cas d'urgence et à utiliser les équipements de sécurité tels que les gilets de sauvetage, les extincteurs, les radeaux de survie, les balises et les fusées de détresse.

Une partie de la formation se déroule dans l'eau, en combinaison de survie, afin de procéder à des exercices pratiques. Ce module est destiné à appréhender le gonflement d'un radeau, organiser la vie à bord de celui-ci, maintenir son équipage soudé. Une simulation d'hélitreuillage est également opérée avec la grue du port.

Apprendre les gestes de premiers secours sur un bateau

Prodiguée par des médecins spécialisés dans le maritime, le module médical apporte les solutions à mettre en œuvre en cas de soucis physique ou psychologique sur un bateau de plaisance. Fracture, plaie ouverte, hématome, traumatisme, malaise : tout est mis en œuvre pour apprendre aux stagiaires les procédures à suivre face à une situation de crise.

Prise de pouls, pose d'agrafes, massage cardiaque ou percement d'abcès : la pratique concrète de ces gestes médicaux limite l'appréhension que le personnel non médical ressent face à des situations stressantes.

Une formation qui devrait être obligatoire

S'il est aujourd'hui obligatoire pour participer à une majorité de courses au large, le World Sailing mériterait d'être généralisé à tous les plaisanciers. L'apprentissage des différentes procédures à une majorité de pratiquants faciliterait le travail des secours, surtout pendant les périodes estivales. Le module médical, s'il est logiquement adapté à des plaisanciers, est également applicable à terre.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...