De Marseille à l'Italie, deuxième tronçon d'un raid en trimaran de plage

Dans ce 2e volet relatant l'épopée de Violette à bord de son trimaran Hobie Cat à voile et pédales, la navigatrice nous raconte son parcours le long de la côte d'Azur et sa découverte de la côte italienne.

Après s'être élancée de Sète et avoir fait ses premières armes à bord de son trimaran Hobie Cat Mirage, Violette rencontre ses premières vraies difficultés entre Marseille et l'Italie.

Porquerolles et première frayeur

Les calanques de Marseille
Les calanques de Marseille

Un vent d'Est s'est levé quand Violette entame la traversée de la rade marseillaise. Passepartout doit tirer des bords, mais ne cape vraiment pas bien raconte-t-elle :

"Le Hobie Cat Mirage est parfait pour les grands lacs, mais dès que le clapot se lève, il ralentit vite. Sous voile, j'appuyais toujours avec les pédales pour maintenir une bonne moyenne".

Belle rencontre entre deux navigateurs sur des petits multicoques
Belle rencontre entre deux navigateurs sur des petits multicoques

Violette longe la côte sud du Frioul et fait escale au Cap Croisette, qu'elle a déjà fréquenté. C'est là qu'elle fait la connaissance d'Andrea, un Italien qui navigue sur une embarcation encore plus insolite que Passepartout.

Un prao un peu chargé
Un prao un peu chargé

Parti depuis 5 années d'Italie, le prao d'Andrea est un inventaire à la Prévert, fait de bric et de broc, d'équipements plus ou moins conçus pour la navigation. Les deux navigateurs passent une belle soirée ensemble, puis le lendemain, Violette traverse le parc des calanques et fait escale sur l'île des Embiez.

Joli point de vue sur l'île des Embiez
Joli point de vue sur l'île des Embiez

Après un bivouac de rêve, Violette accoste à Porquerolles après une longue et éprouvante remontée au vent. Une connaissance d'Andrea lui laisse les clés d'une cabane sur l'île, où elle passe sa première nuit dans un vrai lit, et profite des douches de la capitainerie :

"Par contraste entre ce genre de navigation et la vie à terre, on profite beaucoup mieux des choses simples et on devient moins exigeant sur son confort"

Après deux jours passés sur l'île, elle reprend la mer et commet sa première erreur, explique-t-elle :

"A Cavalaire, je me fais ma première trouille. J'ai commis une erreur de jugement, en évaluant mal un grain. N'ayant jamais vécu ça, j'ai été très surprise. J'ai en pris un énorme, qui m'a beaucoup impressionné. J'ai roulé ma voile, et également mes trampolines pour éviter la prise au vent. Ça poussait vraiment très fort".

Arrivée sur la plage de Cavalaire @Oscar Landi
Arrivée sur la plage de Cavalaire @Oscar Landi

Saint-Raphaël et les îles de Lérins

@Oscar Landi
@Oscar Landi

Après une courte escale à Saint-Raphaël, Violette et Passepartout continuent leur progression vers l'Est, et longe le massif de l'Esterel :

"Ça a été une magnifique journée. Un filet d'air sur une mer plate et un grand soleil. Passepartout est ravi et il avance bien ! On en profite donc pour faire une grosse journée.

La Cap du Dramont
La Cap du Dramont

Cap Dramont et Fort de boulouris, puis la baie de Cannes et ses îles de Lérins. J'ai longé la magnifique île Santa Margherita avant de traverser vers le cap d'Antibes.

Passage devant les îles de Lérins
Passage devant les îles de Lérins

Dernière ligne droite, toujours sous le soleil, jusqu'au club de voile de St Laurent sur mer où j'ai été super bien accueillie. Un petit emplacement couvert pour ma tente et une douche. Il y a quand même l'aéroport juste à côté ... Mais c'est une belle journée qui s'achève.

 Objectif : manger une pizza en Italie demain soir ! Gros coup de vent annoncé vendredi et probablement trop de houle samedi pour naviguer. Demain, il faudra tracer jusqu'à un bel endroit."

Forza Passepartout

Treize jours après son départ de Sète, Violette et Passepartout arrivent en Italie :

« Malgré ce vent d'Est, j'étais super contente de passer ma première frontière en mer. J'accoste à Vintimille. Le vent se renforce et je suis obligée de rester sur place. J'en profite pour visiter le village.

Avec ses maisons colorées et les montagnes qui se jettent dans la mer, ses villages accrochés à la falaise, l'endroit est magique. Mais les plages ne sont pas sauvages.

La traversée du Golfe de Gênes était un peu sport, à cause du traffic maritime. Je croise beaucoup de cargos et de gros bateaux de travail. Je me tiens à distance, et je croise toujours par derrière. L'arrivée à Gênes a été longue et un peu difficile. Le vent a formé quelques belles vagues en fin de journée. Cette houle désorganisée ralentit beaucoup mon bateau. Je navigue proche de la côte, avec du vent du face qui me force à louvoyer pendant longtemps avant d'atteindre enfin Gênes.

Escale prolongée à Gênes pour Violette et Passepartout
Escale prolongée à Gênes pour Violette et Passepartout

J'ai ensuite passé trois jours dans la ville, où je suis tombée un peu malade. J'ai été accueillie par une Française, ce qui m'a permis de me requinquer et de visiter la ville".

Les Cinque Terre
Les Cinque Terre

Violette fait ensuite escale aux fameux villages des Cinque Terre. Elle regrette :

 "Je n'ai pas trouvé cela si charmant que ça. Ça a perdu de son authenticité. J'ai bivouaqué sur une plage où ça ne devait pas être autorisé, puis je suis repartie assez rapidement. D'autres villages moins connus ont beaucoup plus de charme".

Violette continue de progresser le long des côtes italiennes. Nous sommes mi-novembre et il commence à faire un peu froid.

"Le vent qui descend de la montagne apporte de l'air frais, et ça commence à devenir frisquet. Je navigue la plupart du temps en néoprène, et j'ai également une salopette et une veste de quart."

Malgré le froid, Violette garde le sourire, mais elle va devoir prendre une grande décision sur la suite de son périple : continuer le long des côtes italiennes ou bien rallier la Corse pour ensuite rejoindre la Sardaigne.

@Oscar Landi
@Oscar Landi
Plus d'articles sur le thème
Pour aller plus loin
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...