Le Thomas W.Lawson, le seul voilier transporteur de pétrole

Découvrez la vie du Thomas W.Lawson, de sa construction en 1901 à son lancement en 1902, jusqu'à son activité de transport de charbon puis de pétrolier.

La construction du Thomas W.Lawson

Il a été conçu par l'architecte Bowdoin B. Crowninshield, connu pour ses yachts rapides. Il appartenait à la compagnie de transport maritime Coastwise Transportation Compagny de Boston, dans le Massachusetts, de John G Crowley et commandé par le frère de celui-ci, Arthur L.Crowley. Sa construction débuta le 25 juin 1901 pour un cout d'environ 250 000 $. Thomas W.Lawson fut la seule goélette et le seul voilier à posséder sept mâts. Certains propos rapportent que Zheng He aurait construit des bateaux à neuf mâts. Les deux plus grands voiliers à posséder une motorisation auxiliaire furent le voilier français, France II (1901) et le voilier allemand, RC Rickmers (1906), voiliers barques à cinq mâts.

À la base, le Thomas W.Lawson fut construit pour essayer de concurrencer le marché florissant des paquebots de transport de marchandises, en montrant l'aspect concurrentiel des voiliers. Cependant, la coque immergée du bateau était trop grande et la voilure trop petite pour avoir de bonnes capacités de navigation. D'autant plus que la réduction forcée de la capacité de charge – de 11 000 à 7400 tonnes, minait considérablement les bénéfices attendus.

Une goélette à la coque acier, avec sept mâts

Le Thomas L.Lawson fut lancé le 10 juillet 1902 et mesurait 145 m (475 pieds) hors-tout et 120,4 m a la flottaison (395 pieds). Ses sept mâts d'une hauteur de 58,8 m avaient 25 voiles (7 voiles auriques, 7huniers auriques, 6 voiles d'étai de hune et 5 voiles de foc : trinquette, foc, foc volant, foc hunier et foc ballon), le tout pour une superficie de 4000 m2 de toile.

La désignation de ses mâts a toujours été un grand débat. Dans le plan de voilure d'origine, et pendant la construction, d'avant à l'arrière, les voiles étaient appelées N° 1 à N° 7, cette dernière prenant ensuite le nom de "mât brigantine". Les mâts changèrent alors de nom : avant, principale, artimon, brigantine, jigger, driver et pusher au lancement, pour devenir, gaillard, mât de misaine, artimon, jigger et brigantine, après le lancement. Plus tard, de nombreux noms ont été donnés aux mâts comme "fore, main, mizzen, rusher, driver, jigger et spanker" ou encore "fore, main, mizzen, N° 4, N° 5, N° 6 et N° 7", l'appellation préféré de l'équipage (qui a introduit un malentendu entre "fore" qui voulait dire foremast [mât de misaine] et le mât n° 4 [four mast]). Il a même été question d'appeler les voiles comme les jours de la semaine, le mât de misaine s'appelant samedi et le mât de brigantine, s'appelant dimanche.

Le bateau était composé d'une coque en acier avec un grand pavois et un double fond d'une profondeur de 4 pieds. Le ballast contenait 1000 tonnes d'eau. Avec un poids de 5218 tonneaux de jauge brute, il était capable de transporter près de 11 000 tonnes de charbon et était mené par un équipage de 16 à 18 marins, incluant le capitaine, l'ingénieur, deux barreurs et deux régisseurs. En raison de la faible profondeur des ports de l'est des États-Unis, à l'exception de Newport, il ne pouvait pas y entrer avec sa cargaison maximale. Du coup, la cargaison avait été réduite à 7400 tonnes.

Il était composé de deux ponts continus, la dunette et le gaillard. Sur la dunette était installée la chambre du capitaine avec de beaux meubles et des fauteuils en cuir, la cantine et les chambres des officiers, la salle des cartes et une pièce avec un gouvernail séparé.

Sur le pont principal, on retrouvait roufs autour du mât N° 5 et derrière le mât N° 6, ainsi que 6 trappes pour accéder à la cale. Deux énormes treuils à vapeur ont été construits sous le gaillard et derrière le mât N° 6, sur le pont principal. Des petits treuils électriques ont été installés à côté de chaque mât. Les gaz d'échappement de la chaudière se faisaient de chaque côté, horizontalement. Chaque partie inférieure des 7 mâts en acier ont été renforcés par cinq bas haubans de chaque côté et six pour le mât de misaine. Les mâts de hune ont été renforcés avec des haubans de hune de chaque côté des barres de flèches. Les deux ancres du navire pesaient 5 tonnes chacune.

Un navire de commerce transformé en transporteur de charbon

Thomas W.Lawson a souvent été critiqué par les écrivains de marine et par certains marins, qui le considéraient comme difficile à manœuvrer et lent. On le comparait même à une baignoire ou à une baleine échouée. Le bateau s'est révélé problématique dans les ports en raison des quantités d'eau qu'il déplaçait en fonctionnement. Il avait tendance à faire des embardées et avait besoin d'un vent fort pour tenir le cap. Construit à l'origine pour des activités de commerce dans le Pacifique, la goélette fut finalement utilisée comme charbonnier le long de la côte est des États-Unis.

Un an plus tard, en 1903, Crowley le retira du commerce du charbon. On lui retira ses mâts de hune, son gréement aurique et tous ses longerons en bois. Il fut transformé en barge de pour le transport du pétrole. En 1906, il fut regrée en voilier au Newport News Shipbuilding and Drydock Company. Il devint alors un vraquier pétrolier en utilisant la partie inférieure des mâts en acier pour évacuer les gaz de pétrole des cales. Sa capacité était de 60 000 barils. Affrété par Sun Oil Company, il était le seul voilier au monde à transporter du pétrole transportant des hydrocarbures en vrac du Texas à la Côte Est.

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Dominique Duquesne
Dominique Duquesne
Bonjour ce n'est pas le seul pétrolier à voile le Quevilly et le Dunkerque construit à Rouen en 1896
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