Histoire de la Transat Jacques Vabre de 2011 à 2015 : le retour au Brésil

Départ de la Transat Jacques Vabre 2013 © Jean-Marie Liot/DPPI

En 2011, la météo fait encore des siennes puisque le départ de la Transat Jacques Vabre est reporté de 3 jours. Et en 2013, l'organisation choisit de nouveau une arrivée au Brésil.

2011 – Un départ reporté de 3 jours

En raison de conditions météo dures, le départ doit être reporté de 74 heures, tant la Manche est mouvementée. Pourtant 35 bateaux sont impatients de prendre le départ de l'édition, qui signe aussi le retour des Class40 boostés par une nouvelle génération de prototypes.

Il a fallu attendre 3 jours pour laisser passer le coup de vent venu de Terre-Neuve. Les monocoques (Class40 et Imoca) peuvent faire route directe vers le Costa Rica soit 4 730 milles, quand les Multi-50 doivent contourner Saint-Barth et La Barbade pour 5 325 milles.

Mais l'Atlantique est toujours déchainé. Bernard Stamm et Jean-François Cuzon constatent que leur bateau, fissuré à l'avant prend l'eau : ils sont hélitreuillés vers les Açores.

Prologue Transat Jacques Vabre 2011 - crédit : Prince de Bretagne Mer

En monocoque Imoca, Jean-Pierre Dick aligne une nouvelle victoire dans la Transat Jacques Vabre, cette fois avec Jérémie Beyou comme coéquipier en un peu plus de deux semaines. Et seuls deux Multi-50 arrivent à bon port avec Yves Le Blévec et l'architecte Sam Manuard en vainqueurs. Du côté des Class40, le match a été de toute beauté, mais Yannick Bestaven avec Éric Drouglazet remportent la victoire après un peu plus de 3 semaines de navigation.

2013 – De retour vers le Brésil

42 duos sont venus en découdre, mais les coups de vent succèdent aux tempêtes en ce milieu d'automne en Manche et surtout dans le golfe de Gascogne. Résultat, les marins sont obligés de patienter 4 jours supplémentaires au Havre. Et si la sortie de Manche reste maniable, une nouvelle dépression génère une mer démontée au large du cap Finisterre au point que le trimaran de Loïc Féquet perd la moitié de son flotteur… quand les Class40 font un pit-stop en baie de Morlaix. Ce coup de vent est le dernier de la série et les alizés sont de retour après la pointe espagnole. Certains MOD70 atteignent l'équateur en une semaine. Mais certains duos sont obligés de faire une rapide escale technique à Madère (Gabart-Desjoyeaux) pour changer de safran, à Peniche (Le Blévec-de Pavant) pour remplacer l'électronique. Le 10 novembre, dans la nuit, Arkema-Région Aquitaine se fait surprendre par une rafale et chavire au large de Lisbonne. Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet sont indemnes, mais doivent patienter trois jours et demi avant d'être remorqués vers Madère.

Le duo Josse-Caudrelier ne met que onze jours pour rallier Itajaí avec cinq heures d'avance sur Gavignet-Foxall tandis que le couple Le Roux-Éliès ne fait réellement le break que dans la baie de Rio en Multi50. Du côté des Imoca, les deux vainqueurs du Vendée Globe démâtent alors qu'ils sont en tête et c'est Vincent Riou avec Jean Le Cam qui s'impose au Brésil avec quatre heures de marge sur Marc Guillemot et Pascal Bidégorry. Quant aux Class40, ils alignent des vitesses incroyables. C'est Sébastien Rogues et Fabien Delahaye qui remportent la victoire, sous pression jusqu'à l'arrivée des Espagnols Alex Pella et Pablo Santurde et du duo germanofrançais Jörg Riechers et Pierre Brasseur.

2015 — Une 12e édition marquée par la casse et les abandons

Le 25 octobre 2015, 42 duos s'élancent du Havre pour rejoindre le port Brésilien d'Itajai : 14 Class40, 4 Multi50, 20 Imoca et 4 Ultimes. Cette édition sera marquée par de fortes conditions météo, voire même brutales. Les casses sont nombreuses, les abandons aussi... Ainsi, après deux jours de course, on déplorait déjà l'abandon de Maître CoQ et d'Edmond de Rothschild, le retour à terre de Safran et de Team Concise et le chavirage de Prince de Bretagne.

Après 5 jours, il y avait 3 abandons de plus et 3 grosses avaries. À mi-course, le 3 novembre 2015, la moitié de la flotte avait été contrainte à l'abandon. Toutes les catégories sont touchées, exceptés les Class 40, qui résistent plutôt bien aux conditions de mer difficiles. Le pire reste la classe IMOCA — qui accueillait ses premiers voiliers à foils — qui compte 11 abandons sur 20 bateaux.

En Class40, on notera la victoire de justesse de Yannick Bestaven et Pierre Brasseur en tête à l'entrée du Pot au Noir. En Multi50, Erwan Le Roux et Giancarlo Pedote arrivent en tête à itajaí, le skipper signe sa troisième victoire avec le même bateau sur la Transat Jacques Vabre !

En IMOCA, Vincent Riou et Sébastien Col sortent les premiers du piège du Pot au Noit devant Armel Le Cléac'h et Erwan Tabarly et contiennent jusqu'à l'arrivée le retour de ses poursuivants. Vincent Riou remporte ainsi sa deuxième victoire d'affilée.

Enfin, en Ultime, la course se transforme en duel entre François GabartPascal Bidégorry et Thomas Coville — Jean-Luc Nélias. L'écart créé reste quasiment le même à l'arrivée à Itajaí en faveur du duo Gabart — Bidégorry...

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