Ça se bouscule à la voile au Pôle Nord !

Happy Trip, le voilier des Dumard pour le Passage du Nord-Ouest © Challenge Fondation de la Mer - Northwest Passage

Que ce soit pour traverser le Passage du Nord-Ouest ou l'océan Arctique à la voile, ils sont nombreux à s'être donné rendez-vous là-haut ! À la voile habitable, en proto hybride char à voile/à glace ou encore en bateau à propulsion solaire, ces 6 aventuriers ont avant tout l'ambition de vivre une belle aventure, de repousser les limites. Des limites qui sont d'ailleurs parfois infranchissables, comme ça a été le cas pour la navigatrice Anne Quéméré, arrêtée net dans sa traversée…

Le Passage du Nord-Ouest est un espace maritime situé dans l'océan arctique entre le détroit de Davis et la baie de Baffin à l'est et la mer de Beaufort à l'ouest. Et depuis sa découverte en 1497 suite à l'hypothèse de son existence par le navigateur Jean Cabot, il aura fallu 1906 et l'expédition menée par le navigateur norvégien Roald Amundsen pour que soit franchi le passage mythique !

400 ans d'essais, d'échecs, de pertes humaines et de naufrages ! Et aujourd'hui encore, peu peuvent prétendre de l'avoir traversé à la voile. Pourtant les tentatives sont nombreuses. La preuve, cet été 2018, ils ne sont pas moins de 6 à s'y rendre. En solo, en duo ou en équipage, ça va se bousculer dans le Passage du Nord-Ouest…

La traversée de l'Arctique à la voile

Parti le 19 juin 2018 d'Alaska, Sébastien Roubinet et ses deux acolytes — Éric André et Vincent Colliard – vont traverser pendant trois mois l'océan Arctique à la voile. Alors oui, ce n'est pas le Passage du Nord-Ouest – qu'il a déjà réalisé en 2007 sur Babouche –, mais une traversée du Pôle Nord entre l'Alaska au Spitzberg réalisé sur un proto hybride catamaran/char à glace capable de naviguer sur l'eau, mais aussi sur la glace de la banquise.

L'objectif ? Pendant cette expédition, le trio va réaliser des études de terrain sur la glace de l'océan Arctique, analyser l'impact de l'être humain sur l'environnement arctique et étudier la physiologie et la psychologie de l'humain en milieu polaire. Mais surtout, à travers cette expédition baptisée La Voie du Pôle, l'équipage espère réaliser la première traversée de l'océan arctique à la voile.

Le Passage du Nord-Ouest à la voile sans assistance et sans escale

Clara Dumard, 24 ans, étudiante en pharmacie peut se targuer d'avoir la navigation dans le sang. En effet, son papa n'est autre que le routeur Christian Dumard à qui l'on doit le suivi de plusieurs grands navigateurs et grandes courses à la voile. Et c'est avec lui qu'elle va se lancer dans la traversée du passage du Nord-Ouest, sans assistance et sans escale à bord d'un Sun Fast 37, un monocoque de 11 mètres de long.

Même si Christian Dumard l'a déjà franchi virtuellement en guidant certains navigateurs, parmi lesquels Yvan Bourgnon qui a récemment réalisé ce défi sur son catamaran de sport (mais avec escale et assistance), cette idée est bien celle de sa fille.

L'objectif ? Relier le Groenland — la baie de Baffin — au Canada – le détroit de Béring — sans toucher au moteur ni faire escale en 5 semaines. Partis le 4 juillet de Cherbourg, ils ont quitté Nuuk ce 8 août 2018 pour rejoindre le cercle polaire qui sera leur ligne de départ.

Tout en tentant de batte ce record, les Dumard porteront également des valeurs de solidarité avec la fondation Plan international France, qui œuvre pour les droits des filles dans le monde.

Le Passage du Nord-Ouest sur un bateau à l'énergie solaire

La navigatrice Anne Quéméré (plusieurs transatlantiques et traversée du Pacifique) a quitté le port canadien d'Inuvik le 6 juillet 2018 pour un voyage de 3500 km en mer de Beaufort, sur le Solarboat Icade, un prototype à propulsion solaire de forme aérodynamique et dont la carène planante a été conçue pour assurer un parfait équilibre entre la vitesse et un bon passage dans l'eau.

L'objectif ? Réaliser la première traversée polaire solaire tout en construisant une belle aventure humaine.

Malheureusement pour la navigatrice, l'expédition a pris fin brutalement début août en raison d'un noroit déchaine de 47 nœuds du côté de Clinton Point qui a violemment projeté son bateau sur la côte rocailleuse. Encore en un seul morceau, mais trop abimé pour continuer l'aventure, Anne Quéméré a décidé d'arrêter là, secourue par "une petite équipe de scientifiques qui l'a récupérée au vol, avant que l'expédition ne tourne au drame."

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