Interview / Visite d'une goélette atypique et luxueuse sur la Route du Rhum

Ahoy, la goélette de Comme Un Seul Homme et Eric Bellion

Le skipper Eric Bellion s'engage sur la Route du Rhum 2018 à bord d'Ahoy, une goélette de 21 m qui portera les couleurs de son association, Comme un seul homme. Quelle est l'histoire de ce voilier? Pourquoi l'avoir choisi et comment l'adapter à la course au large en solitaire? Il répond aux questions de Bateaux.com

Eric Bellion nous a reçu à bord de son nouveau bateau, la goélette Ahoy-Comme un seul homme, à quelque mois de son engagement sur la Route du Rhum 2018. Avec plus de 40 T de déplacement, 21 mètres de longueur hors-tout et un gréement classique, le voilier en acier et bois verni tranchera avec les autres concurrents sur la ligne de départ à Saint-Malo.

Pour commencer, pouvez-vous nous raconter l'histoire de ce voilier avec lequel vous vous engagez sur la Route du Rhum 2018?

On peut dire qu'il a eu peu d'histoire, même si elle est originale. Le bateau a été construit en Hollande dans un chantier créé pour l'occasion, V&O Yachting. Le propriétaire, un entrepreneur néerlandais avait vu aux Antilles une goélette similaire et s'était dit: "Je veux la même". Lorsqu'un de ses employés a eu des difficultés suite à un accident de voiture, il lui a proposé de superviser le chantier de construction. Cela a duré de 1998 à 2006. Il en est ensuite devenu le skipper. Le voilier a très peu navigué depuis. Nous l'avons racheté dans la mer intérieure aux Pays-Bas, en très bon état. Je ne sais même pas si il avait déjà pris un ris! Le moteur et le générateur n'avaient tourné que 600h en 12 ans.

Carré de Ahoy

Carré de Ahoy

Cuisine

Le seul voilier de la route du Rhum avec des robinets en or!

Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir un tel bateau pour une transat en solitaire?

Je souhaitais commencer par la Route du Rhum pour lancer notre nouvelle aventure avec l'association Comme Un Seul Homme après le Vendée Globe. Elle va se poursuivre par un tour du monde sur plusieurs années pour promouvoir la différence. Pour sortir du lot en terme de communication, il y a deux solutions: l'Ultim, réservé aux coureurs de très haut niveau avec un très gros budget ou un bateau original comme le font Loïck Peyron et son trimaran Happy ou Bob Escoffier sur Kriter V. On a choisi la 2eme solution. Avec Ahoy, on parle à l'imaginaire et on souligne l'importance de la beauté qui doit être accessible à tous.

Eric Bellion sur la bome de la trinquette

Quelles sont les modifications prévues sur le bateau?

Il n'y avait pas énormément de choses à changer pour pouvoir naviguer en solitaire. Nous travaillons sur deux nouvelles voiles et avons fiabilisé le matériel, notamment le gréement en vue de la route du Rhum et de la suite du parcours. Le bateau ne rentre pas après la transat. Nous avons adapté l'équipement aux normes de sécurité de la course au large. Enfin, et c'est un défi intéressant, nous travaillons sur l'autonomie énergétique, tout en respectant l'esthétique du bateau. Sur ce genre de bateau de luxe, le générateur tourne tout le temps. Là, nous allons installer des éoliennes escamotables notamment.

Une table à carte bien différente de l'IMOCA

Côté navigation, c'est très plaisant. Il y a moins de stress que sur un IMOCA car tu vas moins vite. Si l'objectif reste la course, nous devons repenser la notion de performance. Mon intérêt est de voir si je peux revivre la même chose que sur le Vendée Globe, sur un bateau plus lent.

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