Interview / Yannick Bestaven : "Terminer le Vendée Globe c'est déjà un bel objectif !"

© Jean-Marie Liot / Maître Coq

12 ans après sa première tentative, Yannick Bestaven revient plus motivé que jamais avec un beau projet en collaboration avec Maitre Coq. Son objectif ? Terminer le Vendée Globe 2020 et pourquoi pas dans le top 5.

Coureur au large et chef d'entreprise

Yannick Bestaven pratique la voile depuis sa plus tendre enfance. Après des études d'ingénieur, il participe à sa première course au large. En 2001, il prend le départ de la Mini Transat, sur un bateau qu'il a construit de ses propres mains et se targue même de remporter la course !

En 2008, il prend le départ de son premier Vendée Globe sur l'IMOCA  Aquitaine Innovation prêté par son ami Yves Parlier mais démâte dans le golfe de Gascogne. "C'était un gros échec, que j'ai eu du mal à digérer." Il arrête alors la course au large pour se consacrer à son projet d'entreprise, en créant la société d'hydrogénérateur Watt&Sea.

L'IMOCA Maître Coq © Jean-Marie Liot / Maître Coq
L'IMOCA Maître Coq © Jean-Marie Liot / Maître Coq

Le retour à la navigation en Class40

Petit à petit, il se relance dans un projet de Class40 et remporte la Transat Jacques Vabre en 2011, puis de nouveau en 2015. "Ça m'a redonné le virus de la course au large et la motivation."

Ayant fait le tour en Class40, Yannick décide de se lancer dans l'achat de l'ancien IMOCA de Tanguy Delamotte, un plan Farr de 2006 avec lequel il participe à la Route du Rhum 2018. Mais c'est finalement Maître Coq qui va lui permettre de prendre le départ de ce Vendée globe 2020.

" La belle histoire s'est construite au fur et à mesure, avec un changement de bateau (NDLR ex-safran de Morgan Lagravière pour le Vendée Globe 2016), qui plus est un foiler, une équipe soudée en collaboration avec Biloup."

La team Maître Coq © Jean-Marie Liot / Maître Coq
La team Maître Coq © Jean-Marie Liot / Maître Coq

Le retour sur le Vendée Globe 12 ans après

12 ans après sa première tentative, Yannick Bestaven s'alignera donc sur la ligne de départ du Vendée Globe aux côtés de 32 autres concurrents.

"C'est un peu un Everest pour nous, coureur de course au large en solitaire. L'idée d'y repartir m'a toujours trotté dans la tête, à condition d'avoir toutes les conditions réunies. Aujourd'hui j'ai un beau projet, un beau bateau et un beau partenaire. Ça a mis du temps et mais je suis content d'avoir tout ça."

Si ça première expérience est déjà loin et les bateaux ont beaucoup évolué depuis, Yannick à l'avantage d'avoir plusieurs courses en solitaire à son actif et surtout d'avoir beaucoup navigué sur son bateau.

"Je compte profiter de l'expérience de l'aventure, faire une belle course et prendre beaucoup de plaisir, vivre une belle histoire et la partager avec tout le monde. J'espère arriver à faire le tour dans les meilleures conditions possible. Je ne jouerais pas les premiers rôles mais j'espère être pas trop loin pour saisir la meilleure place au classement final. Je vais faire un Vendée Globe à mon image, intelligent et propre. Mon objectif ? Terminer c'est déjà un bel objectif quand on sait qu'un bateau sur deux termine la course. J'aimerais aussi terminer dans le top 5. Je n'en étais pas trop loin sur le Vendée Arctique même si mon bateau a moins de potentiel que les derniers foilers. Le Vendée Globe c'est un marathon et en naviguant intelligemment, en attaquant et en réfléchissant, même sur la longueur on peut faire la différence."

Yannick Bestaven © Jean Marie Liot / Maître Coq
Yannick Bestaven © Jean Marie Liot / Maître Coq

Un gros travail de fiabilisation sur Maître Coq

Son bateau Maître Coq a peu évolué depuis sa dernière version. Le gros du chantier a surtout porté sur la fiabilisation. "On a changé le jeu de voiles, l'électronique, l'électricité… La cellule de vie est mieux protégée. On a essayé d'apporter un peu de confort dans ces bateaux inconfortables en travaillant sur l'ergonomie."

Maître Coq était le premier bateau d'ancienne génération à être équipé de foils. Aujourd'hui, c'est un bateau bien éprouvé et fiable. "C'est une grande force pour attaquer une course comme celle-là. Je reviens certainement avec plus de maturité et d'expérience qu'en 2008, et j'ai une grande force mentale pour ne rien lâcher."

Malgré une avant-saison perturbée par la crise Covid, Yannick se sent confiant pour le départ. "On n'est pas le team qui a le moins navigué, même si ça a diminué notre préparation en mer."

Remise à l'eau de l'IMOCA Maitre Coq © Jean Marie Liot / Maître Coq
Remise à l'eau de l'IMOCA Maitre Coq © Jean Marie Liot / Maître Coq

Son pronostic ?

"Je ne ferais aucun pronostic. C'est tellement ouvert, il peut se passer tellement de choses. On verra bien."

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