Interview / "Le Figaro, c'est un peu la Math Sup de la voile, après tout est plus facile "

Loîs Berrehar et Erwan Le Draoulec © Briag MERLET

Les jeunes skippers Macif, Loïs Berrehar et Erwan Le Draoulec, nous expliquent leur intérêt pour la Classe Figaro, sa spécificité, mais aussi les débouchés qu'ils viennent y chercher pour leur carrière de marin. Ils évoquent également la façon de concilier course au large et environnement.

Skippers officiels du team Macif Course au large, dans la lignée de skippers réputés comme François Gabart, Yohann Richomme ou Charlie Dalin, Loïs Berrehar et Erwan Le Draoulec courent sous les couleurs de l'assureur sur le circuit Figaro. Les jeunes marins de 29 et 26 ans expriment leur vision de cette classe, ce qu'ils y cherchent et les évolutions de la course au large.

Pourquoi passer par la Classe Figaro ?

Loïs Berrehar : C'est la seule vraie monotypie dans la course au large. Cela limite le budget et les développements techniques. C'est le marin qui fait la différence et on cherche à se perfectionner tout le temps. Du fait qu'il y ait un renouvellement dans la classe, avec un départ de la prochaine Solitaire sans aucun vainqueur, c'est une possibilité unique, pour être nous-même la prochaine génération de ces marins vainqueurs en Figaro qui nous ont fait rêver.

Erwan Le Draoulec : Il y a un niveau de dingue. Du coup, quand on arrive sur un autre support, tout est plus facile. C'est le Math Sup / Math Spé de la voile. On n'est peut-être pas toujours le 1er de la classe, mais on apprend énormément, avec un niveau meilleur que les bons dans certaines autres classes.

Erwan Le Draoulec et Loïs Berrehar (de gauche à droite), skippers Macif 2020 et 2022
Erwan Le Draoulec et Loïs Berrehar (de gauche à droite), skippers Macif 2020 et 2022

Quel est l'intérêt des épreuves en double, comme ce Trophée Banque Populaire Grand Ouest que vous venez de remporter ?

Erwan Le Draoulec : Avant le double, c'était surtout de longs bords et du large comme sur la Transat. Là, c'était comme une grosse étape de Figaro, mais en double. C'est course très belle.

Loïs Berrehar : Chez Macif, on est très soudé et on fait en général les courses en double ensemble. Souvent, quand on est fatigué en solitaire, on ne réfléchit plus. Là, à 2, il y a beaucoup à discuter, avec les courants, la météo...

Et après la Figaro, que souhaiteriez-vous ?

Loïs Berrehar : Le rêve ultime pour tout coureur au large, c'est le Vendée Globe. Mais pour partir avec des bateaux compétitifs et être devant, c'est très complexes et il faut de gros budgets.A côté, il y a d'autres classes hyper intéressantes. La Class 40 est intéressante en monocoque. L'Ocean Fifty, quand on est intéressé par le multicoque, c'est chouette et beaucoup moins cher. On travaille sur un projet.

La classe Figaro, Math Sup de la voile
La classe Figaro, Math Sup de la voile

En se projetant dans le futur, comment voyez-vous la notion d'environnement et de durabilité dans la course au large ?

Loïs Berrehar : Le Figaro n'est déjà pas si mal. On limite le jeu de voile. Quand on le change, si on compare au sport automobile, comme le vent est le carburant, c'est comme si on ne changeait que les pneumatiques. Il n'y a pas de carburant.

Ensuite, en monotypie, la construction n'est pas si cher et en revanche, en navigant on est témoin de beaucoup de choses. A nous de les partager.

Erwan Le Draoulec : En compétition, il y a toujours du développement, mais on peut quand même faire attention. La monotypie pourrait être le lieu pour faire évoluer les choses. Qui sait, le Figaro 4 sera peut-être un voilier en lin.

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