5 îles subantarctiques, pour les plaisanciers explorateurs ou en quête de rêve

© Laurie MacBride 

Partez à la découverte d'écosystèmes préservés lors d'une expédition en voilier autour des îles subantarctiques. S'il n'est pas accessible à tous, le programme fait rêver. Des territoires maritimes isolés où la faune et la flore vous accueilleront dans un environnement préservé.

L'appel des destinations atypiques résonne dans l'univers de la navigation de plaisance. L'accès aux îles que nous vous présentons est généralement restreint en raison de leur fragilité écologique et de l'importance de leur préservation. Les conditions météorologiques extrêmes et leur isolement les réservent à un nombre limité de marins expérimentés, sans empêcher les autres d'en rêver. En tant que réserves naturelles, elles offrent un refuge où la faune et la flore subantarctiques peuvent prospérer sans les perturbations liées à la présence humaine.

La visite de certaines îles est assujettie à des règlements stricts, entraînant des limitations ou des réglementations d'accès. Les autorisations spéciales, généralement délivrées à des scientifiques, chercheurs et conservateurs de la nature dans le cadre de programmes de recherche ou de conservation, peuvent être nécessaires.

Il est vivement recommandé de contacter les autorités compétentes et de planifier votre voyage en conformité avec les règlements en vigueur.

Île de Campbell, Nouvelle-Zélande

Mouillages et conditions

Située à une latitude de 52° 32' 03'' Sud et une longitude de 169° 09' 59 '' Est, l'île de Campbell, territoire austral néo-zélandais d'origine volcanique, s'étend sur 112,68 km2. Une approche prudente s'impose en raison de la présence de formations rocheuses entourant l'île, tels que l'île Dent, l'île Folly, l'île de Jeanette-Marie et l'île Jacquemart.

Avec son relief montagneux dominé par le mont Honey, atteignant 569 mètres au sud, et son fjord étendu, le Perseverance Harbour, l'île de Campbell offre des abris naturels, mais la vigilance est de mise.

La ceinture de l'océan Austral, soumise aux vents puissants et aux fronts froids violents, impose des vents moyens de 15 à 20 noeuds, avec des rafales dépassant souvent les 50 noeuds pendant environ cent jours par an. L'île voit à chaque édition les marins du Vendée Globe filer à proximité. Lors de la première édition en 1989, le navigateur Mike Plant reçoit l'assistance d'une équipe scientifique de l'île. Il ne sera pas classé et finira 7ème du classement "officieux".

Points d'intérêt

Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, l'île demeure inhabitée. Son climat, imprégné d'humidité, de froid et de vent, façonne des paysages préservés qui en font un havre pour les navigateurs en quête de tranquillité.

L'île est un important site de nidification pour plusieurs espèces d'oiseaux marins, notamment les albatros royaux, les pétrels géants, les puffins ou encore les cormorans. Les otaries à fourrure sont également présentes en colonie. Elles utilisent les plages de l'île pour se reproduire.

© L. Mead, T. Nicklin
© L. Mead, T. Nicklin

La végétation se compose principalement de prairies, de tourbières, d'arbustes et de mégaherbes.

© Thorsten Milse
© Thorsten Milse

La croissance des arbres est limitée, avec un seul spécimen introduit de Picea sitchensis qui pousse sur l'île, figurant dans le Guinness des records comme l'arbre le plus isolé. Mesurant environ 10 mètres, il est âgé de plus de 70 ans.

Île de South Georgia, Géorgie du Sud

Mouillages et conditions

L'Île de South Georgia, située à 54° 15' Sud et 36° 45' Ouest, est un territoire britannique d'outre-mer d'une superficie de 3 755 km2 bordé par la mer de Scotia et par l'océan Atlantique Sud. Le port de Grytviken propose un point d'ancrage pour une immersion dans l'histoire baleinière de l'île.

© Michael Nolan
© Michael Nolan

Les côtes de South Georgia sont parsemées de baies isolées offrant des mouillages plus ou moins abrités.

© Michael Greenfelder 
© Michael Greenfelder 

La circumnavigation de l'île requiert une attention particulière en raison des puissants vents d'ouest, les cinquantièmes hurlants, qui persistent tout au long de l'année, entrecoupés de brèves accalmies. Pratiquement toutes les précipitations se manifestent sous forme de neige. Ces conditions climatiques rigoureuses rendent l'approche de l'île délicate par voie maritime, en particulier en raison de la formation de vents catabatiques.

Points d'intérêt

Très montagneuse, l'île de South Georgia compte onze sommets s'élevant à plus de 2 000 mètres d'altitude sous forme de deux chaînes : l'Allardyce et la Salvesen.

© Cheryl Ramalho
© Cheryl Ramalho

Il est possible d'observer le pétrel des neiges, niché dans les montagnes situées à plus de 1 000 mètres d'altitude. D'autres oiseaux tels que l'albatros hurleur préfèrent les plaines côtières, choisissant des sites de nidification à des altitudes plus basses.

© Derren Fox
© Derren Fox

Le renne a été introduit à l'origine par l'homme sur l'île, afin que les chasseurs de baleines norvégiens trouvent aisément de quoi se nourrir autour de leur base. Fortuna Bay est réputée pour ses magnifiques colonies de manchots royaux, ainsi que pour son grand nombre d'éléphants de mer. Les cétologues estiment qu'entre 2 et 4 millions d'otaries de Kerguelen se rassemblent, durant l'été austral, en Géorgie du Sud, constituant la colonie de mammifères marins la plus dense au monde.

© Michael Nolan
© Michael Nolan

Le capitaine britannique James Cook à bord du HMS Resolution, qui l'explore en 1775, démontre son insularité et la nomme de son nom actuel.

Île de Macquarie, Tasmanie

Mouillages et conditions

L'île Macquarie se situe dans le Sud-Ouest de l'océan Pacifique, au sud-sud-est de la Tasmanie, à une latitude de 54° 37' 48'' Sud et une longitude de 158° 51' 36'' Est. Son point culminant se situe à environ 100 m au-dessus du niveau de la mer, et il est relié au corps principal de l'île par un isthme bas et étroit qui est parfois balayé par les vagues lors de fortes tempêtes. L'approche de l'île requiert une vigilance continue en raison des vents puissants présents dans la zone géographique. L'arrivée par voie maritime au départ de la Tasmanie se fait après avoir obtenu un permis spécial des Tasmanian Parks. Sur place, les quelques baies offrent aux marins un abri relatif dans ce coin reculé de la planète.

© M. Murphy
© M. Murphy

Lors de l'édition 2020-2021 du Vendée Globe, le Français Louis Burton, à bord de Bureau Vallée, a fait escale sous le vent de l'île pour monter sur le mât afin de réparer des dommages causés par la panne d'un pilote automatique.

Points d'intérêt

Depuis 1948, la Division australienne de l'Antarctique (AAD) maintient une base permanente, la station de l'île Macquarie, sur l'isthme au pied de Wireless Hill, chargée des relevés météorologiques et de relais avec les bases antarctiques ainsi que de recherches scientifiques.

© Hullwarren
© Hullwarren

Devenue réserve d'État de Tasmanie et inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, l'Île de Macquarie est un sanctuaire préservé où les navigateurs peuvent être témoins de l'équilibre délicat entre l'Homme et la nature.

Macquarie est le seul endroit de la planète où des roches en provenance du manteau terrestre sont exposées de façon active au-dessus du niveau de la mer. Des modèles de basalte en coussin sont observables et font le ravissement des géologues. La topographie locale étant issue de plaques tectoniques transformantes, la région est soumise à de puissants tremblements de terre.

Les principales espèces de mammifères marins présentes sur l'île incluent les otaries à fourrure subantarctique, les otaries à fourrure de Nouvelle-Zélande, les otaries de Kerguelen et les éléphants de mer. On observe également des troupes d'orques chassant dans les eaux environnantes.

© K. Wothe
© K. Wothe

Les insectes, dont la plupart sont endémiques, ont souvent perdu leurs ailes en raison des conditions de vent rigoureuses présentes sur l'île. En ce qui concerne la faune aviaire, l'île abrite des espèces nicheuses prédominantes, dont les manchots papous, les manchots royaux, les pétrels géants, les labbes, les albatros et les gorfous de Schlegel, dont l'île constitue l'unique lieu de nidification connu.

© Marc Guyt
© Marc Guyt

Il existe plusieurs sentiers de randonnée autour de l'île Macquarie. Pour limiter les dégâts environnementaux, des promenades ont partout été mises en place.

© Brett Phibbs
© Brett Phibbs

Île de Heard, territoire austral australien

Mouillages et conditions

Située dans la partie méridionale de l'Océan Indien à une latitude de 53° 06' Sud et une longitude de 73° 31' Est, l'Île de Heard fait partie du territoire australien.

D'une superficie de 368 km2, l'île Heard est composée de deux ensembles réunis par un isthme : la majorité de l'île est composée du massif volcanique de Big Ben culminant à 2 745 mètres d'altitude avec le pic Mawson auquel se rattache, au nord-ouest, la péninsule Laurens culminant à 715 mètres d'altitude au pic Anza. Les glaciers qui couvrent le massif volcanique représentent 80 % de l'île.

© Noaa
© Noaa

L'île n'est accessible qu'au niveau de l'isthme à l'anse Atlas lorsque la mer n'est pas trop agitée.

Aucun port n'est présent sur l'île et l'accès est strictement réglementé. Cette île, délaissée par les itinéraires maritimes traditionnels, est donc à apprécier de loin. Elle est une marque de passage à laisser obligatoirement à tribord par les navigateurs du Vendée Globe.

© SHB2000
© SHB2000

Points d'intérêt

Entre 1855 et 1880, l'île sert de base pour la chasse aux phoques. 200 chasseurs  produisent à eux seul 100 000 barils d'huile de phoque, conduisant à la quasi extinction de l'espèce. De rares scientifiques sont aujourd'hui autorisés à mettre pied à terre sur l'île, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

© ISS Crew Earth Observations
© ISS Crew Earth Observations

Îles Shetland du Sud

Mouillages et conditions

Situées à une latitude de 62° 19' 45'' Sud et à une longitude de 59° 17' 55'' Ouest, les îles Shetland du Sud marquent le seuil de l'Antarctique. Elles comptent comptent 11 grandes îles et de nombreux îlots, d'une superficie totale de 3 687 km2.

Entre 80 et 90 % de la superficie demeure constamment recouverte de glace. Le sommet le plus élevé est le mont Foster sur l'île Smith, culminant à 2 105 mètres d'altitude, suivi du mont Irving sur l'île Clarence, atteignant 1 950 mètres d'altitude. L'île de la Déception abrite un volcan actif ; sa forme distinctive en fer à cheval résulte de l'intrusion de la mer dans une caldeira. L'archipel est coupé du monde extérieur par la banquise de début avril à début décembre. Des vents violents soufflent de l'ouest toute l'année.

Accessibles par des expéditions en bateau depuis la pointe de l'Amérique du Sud, ces terres offrent un avant-goût de la majesté du continent de glace.

© Lyubomir Ivanov
© Lyubomir Ivanov

Points d'intérêt

Plusieurs nations revendiquent une portion des îles Shetland du Sud, notamment l'Argentine, le Chili et le Royaume-Uni. Cependant, en vertu du Traité sur l'Antarctique, ces revendications sont gelées, et aucune souveraineté effective n'est exercée. Les îles Shetland du Sud sont donc gérées de manière collaborative par les pays signataires du traité, avec un accent particulier sur la recherche scientifique et la protection de l'écosystème antarctique. Un grand nombre de stations scientifiques y ont établi domaine en raison des conditions climatiques relativement clémentes qu'elles présentent.

© Geoff Renner
© Geoff Renner

Ces îles, désignées comme des zones spécialement protégées en raison du tourisme, offrent des sites exceptionnels à explorer.

© Lyubomir Ivanov
© Lyubomir Ivanov

Sur l'île Half Moon, on peut observer une colonie de manchots à jugulaire, tandis qu'à Yankee Harbour sur l'île Greenwich, une importante colonie de manchots papou attire l'attention des visiteurs. Hannah Point, sur l'île Livingston, abrite une variété impressionnante de faune, incluant des éléphants de mer, différentes espèces de manchots et des pétrels géants.

L'île Penguin propose une petite ascension vers son cône volcanique, offrant un point de vue spectaculaire sur les environs et la chance d'observer des manchots Adélie et des manchots à jugulaire.

L'accostage sur l'île de la Déception est possible par temps favorable.

© Samantha Crimmin 
© Samantha Crimmin 

L'anse de Whaler's Bay, bien abritée mais difficile d'accès, conserve les vestiges d'une station baleinière et de deux anciennes bases, britannique et chilienne, détruites en 1969 lors d'une éruption volcanique. À Baily Head sur l'île de la Déception, une vaste colonie de manchots à jugulaire peut être vue et à Pendulum Cove, il est parfois possible de se baigner dans les eaux thermales locales.

© Van der Meer Marica
© Van der Meer Marica
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