Essai / Centouno Navi Vespro, prise en main du volant racing pour des drifts en mer avec un son d'avion

Avec ses 2x1200 ch Man, le Centouno Navi Vespro pousse fort. Pour autant, équipés de deux turbines jet, les sensations à la barre et les réactions en mer, notamment en virage, sont totalement différentes des autres bateaux propulsés par des hélices. Un comportement rapide et joueur, découvert dans ce 3ème volet de notre essai.

Se dégager du Quai Saint-Pierre de Cannes, bondé en cette période de salon, n'est pas la manœuvre la plus évidente, qui plus est avec une propulsion de type waterjet. À la barre, le skipper est serein, il s'agit de l'un des deux fondateurs du chantier Centouno, Marco Arnaboldi, avec 9 personnes à bord et 15 nœuds de vent. Le fardage du Vespro n'influe pas trop, mais il faut s'habituer au mode de pilotage on/off, si particulier à prendre en main, un peu à la façon d'un jet-ski incapable de manœuvrer sans erre.

Le son rappelle celui d'un avion à réaction

Le bruit des 2 Man V8 de 1 200 chevaux, couplés aux jets d'eau MJP 350 X, rappelle celui d'un avion à réaction même à basse vitesse. On ne cache pas son plaisir, et on a hâte de voir en conditions soutenues si la chair de poule est au rendez-vous, avec les 56 noeuds de pointe annoncés par le chantier. Une fois en mer, les 60 centimètres de houle, rajoutés aux nombreux sillages de grosses unités croisées, forment un terrain de jeu presque idéal pour un test. Alors oui, il va falloir patienter un peu avant de pouvoir mettre les mains sur le volant blanc en demi-lune, mais cela permet de tendre l'oreille et d'être attentif au ressenti à bord. À basse vitesse, le hard-top offre une excellente couverture sonore. Quasiment aucun son lié au vent ne transparaît, et de très faibles vibrations se font sentir dans la coque. Une fois calé dans le siège très enveloppant du poste de barre, on apprécie la visibilité donnée par le grand pare-brise que ce soit frontalement ou sur les côtés.

Une sensation de drift

La double poignée de gaz dispose d'un parcours gradué assez court. Le moteur réagit avec un petit temps de latence auquel il faut s'habituer. L'horizon ne se perd pas de vue par un cabrage excessif et le Vespro atteint les 20 nœuds en 15 secondes à 1 900 tours et le planning en 20 secondes. Bien ajusté dans ses lignes, le Vespro est stable, la houle passe sans faire taper ni retomber le Vespro lourdement et le sillage est large et plat.

Pour amorcer les courbes, nous retrouvons un temps de latence, mais dans la barre, quelques degrés seulement suffisent pour faire gîter de manière significative et sentir le bateau légèrement déraper du cul. Une sensation de drift ou de glissade très plaisante. Le bateau est très joueur. Que ce soit dans le passage de vagues ou les courbes plus serrées, les sensations sont au rendez-vous. Une fois la courbe effectuée, la barre ou plutôt le demi-volant blanc revient automatiquement à son centre. C'est surprenant et demande un temps d'adaptation.

Vitesse maximale: 51 nœuds à 2 285 tr/mn

En poussant encore un peu plus le Vespro dans les tours, la vitesse maximale est atteinte à 51 nœuds. Aucun doute que les 56 soient atteints avec une mer plate et moins de personnes à bord. Les moteurs Man ont un très bon rendement, ce qui permet au bateau de pouvoir aller vite, sans trop de vibrations, explique Marco Arnaboldi : "C'est une habitude qui remonte aux années 90' lorsque j'étais encore chez AB. Notre but est d'aller vite, donc nous avons calculé la puissance en fonction de la longueur du bateau : 56 nœuds pour 55 pieds. Le bateau est très confortable et très réactif, je me sens jeune à la barre !" Une sensation partagée à la vue des sourires ravis de tous les passagers.

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La fiche technique
16.50 mLongueur hors-tout
4.60 mLargeur - Bau
Marco ArnaboldiArchitecte
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