Edito / La plaisance doit rapidement trouver une nouvelle trajectoire, mais comment la réinventer ?

Autrefois, il suffisait d'un Zef, d'un peu de vent et d'un rêve d'enfant pour goûter à la liberté. Aujourd'hui, les ports se vident, les listes d'attente fondent, mais personne ne semble s'en émouvoir. Pourtant, sans plaisanciers, c'est toute une culture maritime qui prend l'eau. On rêvait d'un plan horssec pour remettre les Français sur l'eau. On a eu la Feuille de route Nautisme et Plaisance...

Il y a bien des années, mon père est rentré d'une foire bretonne avec un sourire en coin et une remorque derrière la voiture. Dessus, trônait un drôle d'engin : un Zef. Pas un jouet, non, un véritable voilier de 3,67 mètres, en bois, avec sa dérive sabre et son allure fière de petit aventurier des mers. J'avais six ans, et ce jour-là, sans le savoir, j'ai embarqué dans une passion qui ne m'a jamais quittée.

Souvenirs de vacances en bord de mer

Chaque matin de l'été, le Zef devenait bateau de pêche, son petit moteur Evinrude de 3 ch ronronnant vers les bancs de maquereau ; chaque après-midi, il reprenait sa vie de voilier, glissant sous le vent devant le phare de Trévignon. Les été défilant, je connaissais chaque caillou, chaque risée, chaque cri de mouette. Le soir, on le remontait sur la plage, sûr de le retrouver au matin, fidèle et prêt à ...

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Gal Ben
Gal Ben
Dur à écrire. JJ le Toumelin : mon icône
Gal Ben
Gal Ben
Car pas de moteur !....il faut décarboner , non ? Comment faites vous pour avoir une telle abondance de moteurs ?.....
Pascal Fontaine
Pascal Fontaine
D'abord refaire vivre des "petits" bateaux accessible et qui peuvent aussi emmener un peu plus loin : des équivalents Sangria , Kelt et autres. Surtout pouvoir les louer, ce qui n'existe plus chez les loueurs actuels qui ne voient que grands bateaux !
Jean-claude Faveris
Jean-claude Faveris
La mer attire toujours beaucoup de monde mais la complexité des réglementations, le prix de certaines activités, la difficulté d'accès à certaines pratiques sportives, ... sont autant de freins. Depuis l'époque de votre ZEF la plaisance a vu apparaître de nombreux professionnels et il suffit de lire les différentes feuilles de route pour comprendre leurs préoccupations . Nous ne sommes plus acteurs de l'évolution de la plaisance mais seulement leurs clients
Bertrand Lequeux
Bertrand Lequeux
Le prix prohibitif des ports est aussi un problème. je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus d'anneau ou corps morts dans la rance par exemple il y en a énormément et ce n'est pas très cher résultats beaucoup de plaisanciers. Il faut effectivement trouver des solutions pour rendre accessible a plus de portefeuille.
Gabriel Valat
Gabriel Valat
Je partage votre constat sur la situation de la plaisance. Voici ma proposition pour attirer les nouvelles générations sur l'eau

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Michel Davoigneau-aguer
Michel Davoigneau-aguer
Je ne suis pas grand spécialiste, bien que vivant à bord d'un bateau naviguant (en eau douce, quelle hérésie :) ). Les fabricants font la course à la performance, et les prix sont devenus délirants pour la plupart d'entre nous. Pour les places de port, c'est pareil : on en arrive à payer le prix de location d'un appartement. Revenir à plus simple, réparable et abordable.
Guillaume Quintin
Guillaume Quintin
j'ai repris le Chaniter Le Treize à Perros Guirec le 1er septembre. Je vais orienter l'activiter du chantier vers le refit de bateaux "youngtimer" (1985-2005) et faire de jolis bateaux, marins, sûrs et "au gout du jour" dans des budgets sans commune mesure avec les prix du neuf qui sont devenus tout à fait prohibitifs. L'avenir du nautisme passe selon moi, par l'économie circulaire, le réemploi, et une démarche axée sur le bon, le bien et le beau et non la "croissance" à tout prix. Quand on voit qu'il faut dépenser plus de 150000€ pour s'offrir un 30 pieds neuf, c'est effarant! J'ai un First 305 sur le parc, il va subir une rénovation complète, il aura de nouvelles voiles, un gréement neuf, un intérieur repeint et (en partie) réaménagé, un moteur révisé et fiabilisé, une coque traitée contre l'osmose et une électronique au gout du jour pour à peine plus du tiers de ce prix. L'avenir est dans le refit!
Thierry Michelin
Thierry Michelin
A les années 80 ! L'insouciance des classes moyennes qui pouvaient faire de la voile l'été sur un Sangria et faire du ski l'hiver avec un petit studio pratique mais sans charme à la montagne. La vie accessible aux loisirs et les Bronzés faisaient fureurs. Comme beaucoup, j'ai écumé avec mes parents toute la cote Atlantique à bord du bateau familiale, un cocgnac, avec une ambiance dans les ports et entre plaisanciers incroyable. Les apéro ponton et autres bricoles avec les bonnes âmes toujours prêtes à aider. Aujourd'hui, la mondialisation est passée par là et effectivement, l'espèce du plaisancier voiles est en voie de disparition. Les loueurs de bateaux dictent leur loi auprès des constructeurs et ma dernière visiteau GP de La Rochelle le confirme. Les bateaux sont hors de prix, fabriqués à la serpe, sans finition soignée et venant de pays de l'est pour les bateaux courant. Pour 250.000€ vous avez un bateau de 10,50m, conçu pour la location que vous devrez "propriariser" pour en faire un bateau un peu plus convivial et vivant. Alors, oui, les ports peuvent se poser des questions sur l'occupation futur et les professionnels du nautisme également. Car le vecteur principal du bateau, c'est le rêve et quand ce dernier devient inaccessible, on reste à terre.
Stephane Ramos
Stephane Ramos
Le zef... toute mon enfance sur le bassin d arcachon. Leger, petit, un gamin de 10 ans seul pouvait le gerer et partir a la journée pour rêver de grandes traversée. Mais il faut toujours plus grand, toujours plus technique et on oublie que pour naviguer il suffit d une coque et un bout de tissus. Il faut revenir au simple leger et pas cher. Mais dans notre environnement normé, reglemente, technique a outrance, y a t il encore la place pour un gamin de 10 ans qui tire tout seul son petit canot a l eau et part rever sur les flot?
Jean guy Chapier
Jean guy Chapier
j'ai navigué moi aussi avec mes enfants, j'ai eu la chance de posséder deux voiliers monocoques; Maintenant les budget deviennent inaccessibles pour l'achat. je pense aussi que l'avenir sera dans le refit, à 69 ans, je refuse l'idée de rester à terre même si j'ai débuté la voile très voir trop tardivement;
Paule Art
Paule Art
Bonjour à tous, je débarque sur ce site/forum comme je "débarque" également dans le monde de la voile puisque j'ai découvert l'activité l'an dernier à 67 ans!! ;) Avant? un tout petit peu de dériveur avec Papa qui n'était pas commode ni en mer, ni sur terre et un peu de planche à voile dans les années 70.... C'est le char à voile qui m'a donné envie de m'y mettre! (une seule expérience pourtant!) Bref...vivant en montagne à 1100m et pas très costaude j'ai opté pour un petit catamaran gonflable de chez Minicat: le Guppy! Et...je m'éclate!!! (en eau douce pour le moment) De mon point de vue, les jeunes se tournent davantage vers des activités qui leur apparaissent plus "fun" comme le kitesurf, wing foil etc.... Beaucoup de sensations, et ça fait de jolies photos sur insta! :)) Je vois la même chose en montagne. Peu de jeunes ont vraiment envie "d'apprendre la montagne".... De prendre le temps de pénétrer dans un univers complexe (mer ou montagne).... Il y a le coût, oui, mais pas que.
Jakez Pesked
Jakez Pesked
Favoriser la voile (accueil des ports) par rapport au moteur et surtout défavoriser les grosses motorisations que l’on voit se développer de manière aberrante…arrêter de contingenter les mouillages …
Bruno Saint paul
Bruno Saint paul
Les ports se vident ? Pas partout sur arcachon il y a toujours en 35 et 40 ans d attente pour avoir une place! J ai 50 ans les moyrns pour avoir bateau et place je paie en saisonnier un bras chaque années pour pouvoir mettre mon bateau a l eau.Le probleme c est les bateaux ventouses qui ne bougent jamais ils prennent une place pour rien sont uniquement en etat de flottaison.c est sur comme les proprio ne viennent jamais c est pas eux qui font vivre les ports.
Marc Schumacher
Marc Schumacher
Bonjour, les prix des Ports que ce soit pour amarrer son bateau à l’année ou hiverner, atteint des tarifs prohibitifs. Arcachon pour exemple, puisque Bruno en parle; de passage en Juin avec un SO 28, on m’offre la seconde nuit pour le même prix que la 1ere à passer. Oui mais voilà je ne peux rester qu’une nuit. Tant pis c’est le même tarif: 50€; au maximum de ce que j’ai payé dans tous les autres ports depuis La Tranche sur Mer au corps mort jusqu’à Valencia del Mar, soit 25€ fois 2! La Rochelle, Bourgenais, 2500€ pour un 8,50m à l’année. Les bateaux s’empilent dans la majorité des ports, ceci pour combien de jour de navigation par an? J’ai été marin 35 ans de ma vie, 15 de Skipper professionnel, 20 de marine marchande. J’ai cessé mon activité de convoyage il y a un an. Aujourd’hui à la retraite, redevenu seulement plaisancier, ayant choisi d’acheter un voilier en accord avec mes programmes et budgets je “cabote” et prévois de rejoindre la Grèce. Mais même avec un moins de 9m, quelques Capitaineries vous refusent une place, à moins d’accepter de payer un prix de nuitée égale à celui d’un bateau d’au moins 10m. Ce n’est pas le nombre de personnes, amateurs éclairés ou débutants qui manquent à désirer naviguer, louer ou posséder un bateau, c’est à mon sens tout une offre, un accueil, des encouragements à repenser. Les bateaux neufs sont hors de prix, remettre un bateau réellement en état en passant par les magasins d’accastillage, idem. Le marché et les demandes des Clients évoluent vers le catamaran, une autre façon de naviguer, des voilers ou power boats oú le confort prime. Mon Père aussi avait un Zef, le large nous tantait, il nous prenait dés sa mise à l’eau. Il l’a vendu pour acheter une salle à manger. J’avais le pied à l’étrier, j’ai continué de chevaucher. Une solution peut-être, faciliter l’accès au plus grand nombre, aux dériveurs bon marché, réduite les coûts pour acheter petit et en ècole, en famille, se familiariser au plus facile à maitriser et gagner petit à petit en sens marin.
Didier Leroy
Didier Leroy
Le Zef en bois ! Ah , nouveauté sans doute; ce n'est pas grave .J'ai commencé à naviguer à 11 ans ( scout marins), nous apprenions à faire le point les balisages, calculer une hauteur d'eau etc, à naviguer tout simplement et sans moteur Maintenant certains se font "secourir" par la SMSN parce qu'ils sont en panne de carburant ,ou mieux en panne d'électronique et sont perdus, ou d'autres sous prétexte d'être en course pensent être prioritaires sur un cargo et finissent avec un bateau coupé en deux !! J'ai eu la chance de réaliser mon rêve d'enfant : construire des bateaux. Hamac et Atao, peut être que certains connaissent .Mais à travers ça j'ai rencontré des gens agréables, intéressants, à 'écoute de conseils ( encourager des novices à passer le permis mer), des relations simples et sincères avec la presse nautique. Je ne navigue plus, les contraintes deviennent lourdes et sont le fruit de quelques irresponsables , non respectueux de l'environnement. Et donner 15€ pour simplement utiliser une cale de mise à l'eau par exemple, non. La filière est en difficulté, sans doute; réinventer quoi ? Je n'en sais rien, j'aime prendre mon vélo dans mon garage, c'est tellement plus simple!
Jérémie Foricheur
Jérémie Foricheur
A 50 ans, je m'inscris dans un club de fans de 470...Sensible à la passion du moniteur d'Ablon sur seine. La nouvelle trajectoire c'est croire en ses rêves. La clé est certainement dans le partage, les projets, la passion. Moi pour 2026, c'est faire un A/R à Edinbourg avec juste mon vélo et un petit bateau pour longer le côtes anglaises. Un peu fou peut-être mais se faire plaisir avec presque rien et montrer que c'est possible, ça fait tellement plaisir !
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