Les catamarans ne résistent pas à la mode de l'open

Quand je vous dis Open, je ne vous parle pas de coque open ni de vedette open, mais bien de catamaran Open. En effet, même dans cette catégorie croisière et habitable, l'open semble à la mode. Quelques explications pour décrypter cette nouvelle tendance sur ce marché des multicoques de croisière.

Tout a commencé avec le lancement de l'Aventura 33 en 2011. C'était le premier catamaran dont la cloison de rouf disparait pour relier le cokpit avec l'intérieur. Nautitech a repris l'idée en lançant en 2014 l'Open 40, un catamaran dont la cloison de rouf est très avancée sur la nacelle. Du coup, le volume intérieur est vraiment réduit obligeant l'installation de l'espace repas à l'extérieur.

Ce choix a été réfléchi pour répondre à une utilisation des catamarans comme bateaux naviguant au soleil, pour une clientèle voulant profiter de la vie sur le pont. Les cabines servant au couchage, la nuit. Ce concept a aussi été dicté par la demande des loueurs qui cherchaient des bateaux pour répondre à leur clientèle qui voit le catamaran comme une immense plateforme ouverte sur la mer plus qu'en un bateau marin capable de supporter les aléas climatiques (on ne navigue pas quand il fait mauvais…).

Le cockpit du Nautitech Open 40 et sa cloison très avancée.

La cloison qui ferme le rouf reste présente sur le Nautitech Open 40 même si elle s'efface sur les côtés et le cockpit peut au besoin se fermer intégralement avec des bâches souples.

Bali (une marque créée par le chantier Catana) a poussé le concept un peu loin en présentant au dernier Salon du Multicoque (avril 2015) l'attendu Bali 4.2 qui par des jupes rallongées se retrouve s'appeler finalement Bali 4.3 (pour 43 pieds). Ici plus de cloisons entre le cockpit et le carré. Tout est ouvert. Si l'on veut fermer, une porte (rigide) bascule depuis le plafond tout à l'arrière du cockpit et des fenêtres coulissantes ferment les côtés (façon véranda).

Le Balli 4.3 et son frigo américain. Comme à la maison !

Cette surprenante installation donne l'impression d'entrer dans une villa de bord de mer. L'énorme frigo américain sur tribord donne encore plus un côté terrien. Mais derrière cette disposition qui pourra dérouter quelques-uns se cachent quelques astuces qui se révèleront bien pratiques en croisière. La vitre avant du rouf par exemple se dissimule entièrement pour laisser place à une grande ouverture sur le cockpit avant. Elle servira de passe-plat au moment de l'apéritif, mais aussi de ventilation pour les soirs au mouillage.

Troisième arrivé sur ce marché de l'Open, le Leopard 40 du chantier sud-africain Roberston & Cain. Numéro 2 mondial des productions de catamarans (derrière Lagoon), ce chantier avait innové en proposant le cockpit avant relié au rouf par une porte présenté sur le Leopard 44 (sur les autres bateaux, il faut faire le tour par l'extérieur pour relier le pont avant).

La circulation privilégiée sur le Leaopard 40.

Cette porte permet une meilleure circulation à bord et apporte une ouverture pour la ventilation. La disposition est plus classique avec une (petite) table de carré à l'intérieur laissant la part belle à la vie dans le cockpit extérieur.

Il est intéressant de noter que toutes ces nouveautés ne concernent que les "petits" catamarans (de 40 à 43 pieds). En effet sur ces modèles, il est plus difficile de loger deux grands carrés : un dedans et un dehors. La solution de l'Open devient alors une évidence, l'extérieur devenant intérieur.

Le cockpit avant du Bali 4.3 et la disparition du trampoline.

De même, la disparition du trampoline entre les deux coques à l'avant, remplacé par une nacelle rigide, souvent annexé par un cockpit est aussi significatif de la volonté de gagner de la surface habitable. Hélas cette "colonisation" des espaces se fait au détriment du poids, donc des performances. Le confort est semble-t-il à ce prix.

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 Prido thierry
Prido thierry
(on ne navigue pas quand il fait mauvais?) Ah depuis quand dictons nous les caprices de la météo pour une longue traversé ? ( Les gouts et les couleurs ) Pour moi le mode open , je n'aime pas du tous ! Un cata je l'aime en tant qu'habitabilité journalière et le cockpit intérieure me sentir comme chez moi dans mon salon et non à vivre constamment sur la terrasse de mon jardin ouvert à tous les vents et tous les curieux ....
 Philippe ggny
Philippe ggny
T'énerve pas Thierry, j'en connais qui font convoyer leur cata pour s'éviter les longues traversées et la MTO changeante... Pour le reste, cette "mode", non pour moi aussi
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