Savoir-faire / Conseils pour passer le chenal du Four

À la pointe de la Bretagne, le chenal du Four qui porte le nom de son phare emblématique, est un des passages permettant d'accéder ou de quitter la mer d'Iroise. Ici, les forts courants de marée peuvent lever une mauvaise mer si la houle est de la partie. Pour emprunter ce chenal, il faudra prendre quelques précautions que nous allons vous livrer.

Le chenal du four, avec le Raz de sein, est un des deux principaux sas d'entrée et de sortie de la mer d'Iroise.

Comme tout chenal ou raz soumis à un fort courant de marée, il convient d'aborder le chenal du Four avec prudence. En effet, si la houle se heurte au courant de marée, la mer sera vite qualifiée de casse bateau.

Le Four, un passage singulier :

Le chenal du Four ne ressemble en rien au raz Blanchard, au Fromveur ou au raz de sein. Voyons ses particularités :

  • Le chenal du Four est un passage côtier, mais à part l'Aber Ildut, il n'y a pas d'abri sur le trajet permettant une escale. Le port du Conquet assèche à marée basse.
  • Le chenal du Four est un passage assez long entre le phare éponyme et la pointe Saint Mathieu. On comptera presque 13 mn, alors que le raz de sein est beaucoup plus court (2 à 3 mn). Autrement dit si vous irez très vite avec le courant favorable, ce trajet durera une éternité contre le courant.
  • La largeur réduite de ce chenal n'invite pas à y tirer des bords ou alors il ne faudra pas compter ses virements ou empannages.
  • Les bords extérieurs du chenal sont littéralement mal pavés, couverts de roches émergentes. Il ne faut sortir du chenal qu'avec une bonne maitrise de sa position sur la carte.
  • Et comme dans tous les passages intégrant un fort courant, n'oublions pas que le vent s'opposant au courant lèvera une mer mauvaise, mais cette fois dans le chenal du Four il y a de la distance à parcourir.

Passer le chenal du Four, c'est choisir son heure

Pour attendre le bon moment de passage, les instructions nautiques nous proposent d'attendre au nord dans le port de l'Aber Wrac'h ou de Portsall. Si le conseil est bon, il doit être tempéré, car ces deux abris sont loin d'être facile d'accès avec du vent et de la houle. Donc, là encore, prudence si les conditions météo ne s'y prêtent pas. De jour, ça va, mais en pleine nuit il faudra y songer à deux fois. Au sud, le port d'attente idéal est celui de Camaret, très facile d'accès.

Cap au sud

Pour faire route du nord vers le sud, il faudra se trouver à hauteur du phare du four à compter de la renverse de PM de Brest, c'est-à-dire juste avant le jusant (le courant de marée descendante).

Là, le courant vous emportera avec lui jusqu'à la pointe Saint Mathieu. Il vous suffira alors de suivre les nombreuses balises qui bordent l'étroit chenal.

Cap au nord

Cette fois faisant route du sud vers le nord. Vous vous présenterez à hauteur de la pointe Saint Mathieu (l'entrée sud du chenal du four), idéalement, à l'heure d'étale de BM de Brest. Ce moment correspond au début du flot (le courant de marée montante) qui vous emportera en Bretagne Nord.

Un dernier conseil avant le chenal du Four, allez sur internet !

Tout d'abord, n'hésitez pas à lire l'article consacré à l'attitude à adopter dans un raz en fonction de la direction du vent afin de ne pas vous retrouver dans des situations plus qu'inconfortables.

Enfin, comme la prudence impose de ne pas embouquer le chenal les yeux fermés, nous vous invitions à consulter les données océanographiques locales diffusées par Ifremer.

Sur leur site spécialisé, on peut consulter les spectres de l'état de la mer (la houle primaire et secondaire et la mer du vent). C'est une aide précieuse que vous pouvez exploiter avant d'emprunter ce chenal. Lien en bas de l'article

Avec ces quelques conseils, vous voilà prêt à passer ce chenal à la réputation sulfureuse en toute sécurité.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...