Interview / Sam Goodchild : "On a envie de gagner en Ocean Fifty c'est sûr !"

Sam Goodchild © Team Leyton

Sam Goodchild est l'un des grands favoris de cette Transat Jacques Vabre en Ocean Fifty. Après une victoire sur le Pro Sailing Tour, il va effectuer sa première transatlantique sur cette classe de bateau, accompagné d'Aymeric Chappellier, team manager de Leyton. S'il rêve de victoire, il est conscient du niveau élevé et homogène du plateau.

À moins d'un mois du départ, dans quel état d'esprit es-tu ? Quelles sont tes ambitions sur cette Transat Jacques Vabre ? Notamment après ta victoire sur le Pro Sailing Tour ?

On a envie de gagner ça c'est sûr ! On se prépare le mieux possible. On a tout vérifié pour n'avoir aucun problème en mer. On part clairement pour chercher la victoire. Après, la classe est homogène et d'autres bateaux sont capables de gagner.

On a gagné le Pro Sailing Tour, mais une transat, ce n'est pas pareil. On va faire les choses bien. On essaye de tout préparer pour gagner. Et si ce n'est pas le cas, on cherchera à comprendre pourquoi pour faire mieux après.

Leyton sur le Pro Sailing Tour
Leyton sur le Pro Sailing Tour

Où en es-tu de la prise en main de ton bateau ?

C'est positif. Il y a des surprises. On a choisi ce bateau, car il est plus adapté aux transats. Gagner sur le Pro Sailing Tour n'était pas attendu, mais c'est plutôt positif. C'est un bateau assez polyvalent. On n'a pas vraiment eu de moment problématique ou de problèmes de vitesse par rapport à la flotte. On n'était pas toujours le plus rapide, mais rarement le moins.

On a très peu d'expérience sur les grosses conditions au départ d'une transat. Il va y avoir plus de vagues, de vent et des conditions extrêmes. La seule façon de progresser, c'est d'expérimenter ces conditions de régate et de tempête. On a déjà fait ça sur d'autres bateaux donc ce n'est pas trop inquiétant. On espère que ça se passe aussi bien que dans les autres conditions.

Après le circuit justement, as-tu effectué un chantier sur Leyton et en quoi a-t-il consisté ?

On a fait un petit chantier en août, direct après le Pro Sailing Tour. On n'a rien changé sur les performances. On est dans une optique d'optimisation constante. On n'a même pas sorti le bateau de l'eau. On a remis un roof pour être protégé durant les quarts et gagner en performance. Il sera quasiment pareil que sur le Pro Sailing Tour. On a juste optimisé pour la vie et le confort à bord et effectué de grosses vérifications.

L'Ocean Fifty Leyton
L'Ocean Fifty Leyton

Tu seras en binôme avec Aymeric Chappelier, peux-tu nous parler de ce choix et des forces de ton binôme ?

Aymeric connait bien le bateau, il est aussi team manager. Il est donc bien impliqué dans le projet. On a pris le bateau en main ensemble et on était ensemble sur le Pro Sailing Tour. C'est rassurant d'avoir quelqu'un impliqué dans le projet. Surtout quand c'est un bateau neuf pour nous et que l'on apprend. C'est aussi un navigateur qui a fait de belles performances. Il a donc de bonnes bases.

Quels sont les contraintes et avantages d'un format de course en double en comparaison du solitaire ou de l'équipage justement ?

Il y a moins de monde qu'en équipage. Ça demande plus d'attention. On part aussi pour plus longtemps que sur le Pro Sailing Tour. On doit être bien placé au bout de 2 semaines. Il ne faut pas trop tirer sur le bateau. Il faut de la force et de l'endurance. Il faut se gérer soi, et le bateau tout au long de la course. Il ne s'agit pas que de 24 h comme sur le Pro Sailing Tour. Après, Leyton est aussi fait pour de l'équipage réduit. Le cockpit est petit, les postes de barre proches de tous les contrôles. C'est bien pour ça. Il peut aussi être trop fun dans la mer et faire peur. Mais on lui fait confiance, il est rassurant.

Manoeuvres sur Leyton
Manoeuvres sur Leyton

Que penses-tu des nouveaux parcours de course ? Qu'est-ce que ça va changer ?

Les deux premiers tiers sont exactement pareils. Il y a deux ans, on est passé près de Fernando de Noronha. Par contre retraverser le pot au noir ouvre plus de choix de navigation. Il va aussi falloir gérer les courants de l'Amazone en passant le long des côtes de l'Amérique du Sud. Ça ouvre plus de jeu. À la sortie du Pot au Noir, on rejoignait directement Salvador de Bahia, au Brésil, il ne se passait pas grand-chose sur l'ancien parcours. Celui-ci est plus ouvert. C'est aussi un endroit du monde que l'on ne connait pas. On ne navigue pas beaucoup à cet endroit. Il n'y a pas de transat qui passe par là. C'est la première fois que je vais naviguer dans cette zone. On va voir comment ça se passe et quelles sont les priorités.

Comment te sens-tu face à la concurrence, aussi bien en termes personnels qu'en termes matériels (bateau) ?

Le plateau est très polyvalent. Chaque bateau, chaque équipe, chaque navigateur a ses points forts. On n'est que 7 bateaux. On peut finir 4 ou 5e et ce ne sera pas non plus surprenant. On a envie de gagner et on va le faire.

Thibaut Vauchel-Camus a quasiment le même bateau que nous et le connait très bien. Erwan Le Roux a tout gagné en Multi50. Même s'il a un nouveau bateau, il sait aller vite. Lalou Roucayrol est le plus expérimenté du plateau. Sébastien Rogues connait bien son bateau, même s'il est plus vieux, il est toujours à fond. Gilles Lamiré a gagné la dernière transat même s'il embarque un nouvel équipier avec Yvan Bourgnon.

On ne va pas se prendre la tête. On a joué le titre avec Arkema sur le Pro Sailing Tour. Tout le monde est capable de faire les choses bien.

Après la Transat Jacques Vabre, quels sont tes projets ?

Après la Jacques Vabre, on fera demi-tour assez rapidement après la Martinique pour ramener le bateau en convoyage. On va faire un chantier d'hiver et préparer la Route du Rhum assez rapidement. On va essayer de naviguer le plus que l'on peut, tout en préparant le Pro Sailing Tour et la Route du Rhum. Ça va être un nouveau défi de partir en solitaire sur ce bateau sur une transat. Et pour ça il faut partir le plus tôt en mer plutôt que d'être en chantier.

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