Interview / Quel matériel photo et vidéo embarque un médiaman en course au large ?

A bord de l'Ultime Actual Leader © Ronan Gladu / Actual Leader

Ronan Gladu est reporter embarqué à bord de l'Ultime Actual Leader sur la Brest Atlantiques. En charge de raconter la course de l'intérieur, il nous dévoile le matériel qu'il a amené à bord pour "shooter" et filmer la navigation. Envie de vous équiper comme un pro ? Alors, suivez ces conseils.

Chaque team décide d'emmener le matériel qui lui semble nécessaire aux prises de vue, en tenant compte également du peu de place à bord. Le mediaman doit donc se mettre d'accord avec les skippers et l'équipe technique pour trouver le bon compromis entre la quantité et le poids. Car l'équipement vidéo et photo ajoute du poids à bord et peux jouer sur les performances.

"Je ne suis pas trop limitée dans le matériel que j'amène mais je me limite quand même sinon j'embarquerais plein de matos différent" nous explique Ronan Gladu, mediaman embarqué à bord d'Actual Leader sur la Brest Atlantiques.

APPAREIL PHOTO ET CAMERA

Ronan embarque deux boitiers spécifiques avec le même objectif, un Nikon D850 et un Panasonic GH5. S'il emmène systématiquement un caisson en étanche en IMOCA – ce sont des bateaux qui mouillent beaucoup – il se pose encore la question de pertinence en Ultime. "J'ai des espèces de housses étanches que m'a customisé Guy Cotten. Ça permet de gagner en poids et c'est aussi plus pratique dans l'utilisation. Quand ça bouge, c'est plus difficile de se déplacer avec le caisson.  Les Ultimes sont des bateaux, qui à l'inverse des IMOCA, fournissent une douche de vitesse continuelle."

Le caisson convient aussi plus particulièrement pour les shootings photos. "Quand deux membres d'équipage sont aux manœuvres par exemple, ou quand je dois faire des photos de l'équipage."

© Ronan Gladu / Actual Leader

GO-PRO

Si la go-pro souffre encore d'une mauvaise réputation, elle est bien utile pour remplacer du matériel perdu à la mer ou défectueux. "C'est pratique et elles sont désormais stabilisé. Quand on s'en sert bien, ça permet de faire de superbes réalisation, images ou vidéos. En plus le son est externalisé."

Ronan embarque donc plusieurs go-pro et certains drones filment d'ailleurs en go-pro.

DRONES

"J'ai assemblé plusieurs éléments pour créer mes propres drones. Ils se conduisent avec un masque de réalité virtuelle et sont capables de voler à 70 nœuds pendant 5 minutes." Car la problématique en Ultime, c'est la vitesse des bateaux. "Ces bateaux vont plus vite que les drones !"

Grâce à la réalité virtuelle, Ronan effectue comme "un vol en immersion. Ça se pilote différemment d'un drone classique. C'est comme si j'étais dans un avion et il faut être vraiment concentré. Car avec les mouvements du bateau, ça peut engendrer le mal de mer. Je m'attache d'ailleurs les pieds pour éviter de trop bouger"

Il embarque donc à bord un drone customisé et un drone classique, qu'ils achètent d'occasion, au vu de leur très courte durée de vie.

Alex Pella © Ronan Gladu / Actual Leader

L'idée c'est donc de réussir à le faire décoller pour qu'il fasse un rond ou deux, mais surtout de le récupérer. "Je prie pour le crasher quelque part. J'ai un système de filet à la verticale pour crasher mon drone dedans. J'en prends deux mais je sais d'avance que je ne reviendrais pas avec." Lorsque les conditions de mer sont légères, il demande alors aux skippers de récupérer.

Car en dehors des conditions météo qui ajoutent de la difficulté pour les lancer et les ramener, beaucoup d'autres facteurs agissent sur ces données. "Ça crée des interférences avec le carbone, avec le fleet (e-satellite) … C'est quand même assez stressant."

Et quid des drones étanches ? "Le drone que j'ai fabriqué existe aussi étanchéifié mais on ne va pas se voiler la face, quel marin ferait demi-tour pour récupérer un drone tomber à la mer ? Néanmoins, si l'expérience est bonne sur cette Brest Atlantiques, j'investirai sur un drone étanche" rigole Ronan.

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