Normand d'origine, c'est en Vendée, aux Sables d'Olonne, qu'il s'est installé pour vivre de la voile. Compétiteur dans l'âme, il s'est d'abord intéressé à la régate, pour finir par se passionner pour la course au large. A 52 ans, il est arrivé, avec son IMOCA n°71 « Groupe SETIN » 22e à la dernière Transat Jacques Vabre.

La vue
C'est une histoire de couleurs. Il y a deux ans, je courais la Route du Rhum. Je me trouvais, au moment dont je vous parle, au plein milieu de l'océan, dans les Alizés. Un jour, en fin d'après-midi, je vois arriver un grain. Habituel par là-bas. Ils sont plus ou moins forts… celui-là a été impressionnant ! Je l'ai vu me rattraper : un gros nuage très sombre qui grossit peu à peu dans le ciel bleu, jusqu'à l'envahir. L'orage est sur moi. Un violent coup de vent, et le ciel est uniformément d'un profond noir, virant au violet. Ou l'inverse. Une pluie diluvienne s'abat sur moi. Un déluge de gris aussi. C'est une vision dont je me rappelle si bien… Sans doute aussi parce que mon bateau qui arbore des couleurs très vives, au contraire, comme du jaune et du bleu, contrastait tant avec son environnement du moment ! Bref, un quart d'heure après, le grain est passé. Le ciel est redevenu bleu, le soleil l'illumine à nouveau. Et là, un arc-en-ciel, comme j'en ai rarement vu : magnifique ! Et si grand, qui allait d'un bout à l'autre de l'océan. C'est la chance que nous avons en mer : pouvoir en admirer d'immenses qui arrondissent l'horizon.

Le toucher
Avec mon coéquipier, lors de la dernière Transat Jacques Vabre, alors que nous avions atteint le Pot au Noir, nous essuyions un puissant grain. C'est la nuit. Nous loupons une manœuvre : le spi s'affale mal et tombe à l'eau en partie. Pas question de le laisser filer dans l'océan : il peut encore nous servir ! Cette énorme voile, dont je me dis aujourd'hui ...

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