Interview / Que vit Yannick Bestaven en course ? Sensations et peur...

© Muriel Van Den Bempt Maître Coq

Né à Saint Nazaire, il a passé son enfance à Arcachon. Et s'est ainsi initié à la voile dès le plus jeune âge. C'est sa rencontre avec Yves Parlier en 2000 qui le pousse vers la compétition transocéanique. Aujourd'hui,, il court en catégorie IMOCA et est arrivé 11e à la Transat Jacques Vabre de 2019 et 1er du Vendée Globe 2020.

La vue

Yannick Bestaven
Yannick Bestaven

L'ondulation de la mer, c'est ce qui me revient en tête tout de suite. Un peu de vent, les crêtes des vagues qui déferlent autour du bateau. Et moi, en hauteur, surtout quand ca gîte, à admirer de réjouissantes et originales perspectives, vers l'arrière comme vers l'avant : c'est un paysage qui me plaît vraiment ! On dit parfois que la mer est un grand désert, mais je trouve, moi, avec cette succession ininterrompue de vagues qui la fait danser, que c'est un spectacle vivant… et impressionnant ! Fréquent aussi bien sûr, mais je me souviens d'un jour où il m'a vraiment marqué : c'était lors de la Transat Jacques Vabre de 2015. Avec mon coéquipier, on était allé jouer près des centres dépressionnaires, ce qui nous a permis d'ailleurs de passer en tête de la course. J'ai un souvenir très clair notamment des couleurs et des lumières qui s'ajoutaient à cette ondulation : au cœur de la dépression, du gris surtout, du sombre. Et puis, au fur et à mesure qu'on en sortait, des trouées dans les nuages qui laissaient percer des rayons de soleil. Et ceux-là, à la surface de la mer, créaient des tâches vertes à côté des masses grises. Elles se mettaient, à mesure que le ciel s'ouvrait, à briller sous la lumière : les contrastes de teintes en devenaient d'autant plus intenses !

Le toucher

Yannick Bestaven
Yannick Bestaven

En course, les mains en prennent un sacré coup : l'eau, omniprésente, les fait gonfler ; le sel, corrosif, les abiment ; le froid, parfois mordant, les engourdit : les chocs, inévitables, les affaiblissent. A tel point qu'au fur et à mesure de la navigation, on peut n'avoir plus beaucoup de sensations au bout des doigts ! On a l'impression d'avoir les mains dans des gants de ski. Alors, évidemment, on est moins précis dans nos manipulations. Bref, on perd un peu de ce sens du toucher. Pour ménager un peu mes mains, moi, je les appose sur la bouilloire quand je me prépare un café ou un thé. Je trouve ça très agréable. Immédiatement on ressent la chaleur, sur les paumes bien sûr, mais pas que… Cette douceur-là se transmet dans tout le corps. Je l'ai déjà plusieurs fois ressentie lors de transatlantiques, en suivant une route nordique : les conditions météo sont rudes, il fait particulièrement froid, tout est humide… et ça dure longtemps. Alors quand, au milieu de la nuit, mes yeux commencent à piquer, et que je descends me faire un café pour tenir, cette source de chaleur, je peux vous l'assurer, j'en profite pleinement ! Elle me redonne de la vigueur instantanément.

L'ouïe

Yannick Bestaven
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5.85 mLargeur - Bau
29.00 mTirant d'air (hauteur maxi)
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