Optimist, 420 et Hobie Cat 16, ce natif de Saint-Jean-de-Luz a d'abord navigué sur des petits bateaux. Mais dès l'âge de 16 ans, il agrandit son horizon… et après un parcours en Mini 6.50, à presque 40 ans en 2018, c'est sur son voilier Chocolats Paries-Coriolis Composites de 12,40 m, qu'en Class 40, il arrive 10e à la Route du Rhum !
La vue

Je me souviens d'avoir vu, un jour, en mer, une chose vraiment improbable… Je venais du Portugal, et j'avais atteint le Cap Finistère. Je prenais mon quart du matin. Au-dessus de la mer, très sombre, le ciel gris paraissant bien chargé. Le soleil, dans un halo orangé, se levait timidement. Ses rayons rasaient la surface de l'eau… Et c'est là que j'ai aperçu une tache blanche. Par réflexe, j'ai donné un coup de barre… Et j'ai observé. Quelle surprise quand j'ai compris de quoi il s'agissait : un gros frigo immaculé flottait là, tout bonnement ! Je me suis vraiment demandé comment il avait fait pour atterrir là ! J'ai un autre souvenir visuel marquant en tête… C'était en juillet dernier, lors de la course Les Sables-Horta-Les Sables en Class 40, et alors que j'étais en fin de quart - et un peu fatigué je l'avoue ! Nous nous dirigions vers les Açores, et nous traversions une zone connue pour être un repère de baleines... Mais, même en le sachant, je peux vous dire que lorsque j'ai vu soudainement le dos de l'une d'elles surgir, et vraiment juste à côté de moi, j'ai été plus que surpris ! Je n'ai vu que son dos, et très furtivement, mais cela faisait déjà trois mètres sur un… et ça m'a laissé imaginer la masse qu'il y avait d'immergée ! Une rencontre super intense, aussi parce que je me suis dit que j'étais passé tout près de la collision... Un autre souvenir encore me revient en mémoire. 2011 : je cours ma première transat en solitaire en 6,50. Je viens de passer le Pot au Noir, cette zone équatoriale de transition entre les deux hémisphères, réputée pour les conditions de navigation extrêmes qui y règnent. Tout d'un coup, je vois la surface de la mer s'iriser. Par réflexe, je pense à des hauts-fonds. Mais au beau milieu de l'Atlantique… J'ai vite compris que c'était un cachalot. Un cachalot, qui, comme un dauphin - mais en moins rassurant ! - jouait avec mon bateau. Soudainement, il a plongé un tout petit peu plus profondément… et je l'ai vu passer sous mon bateau, entre le safran et la quille. C'est là que l'on prend vraiment conscience qu'un 6,50 m, c'est bien petit, et qu'un cachalot, c'est juste énorme : il faisait deux fois la taille du bateau ! J'ai pensé qu'il allait tout casser. Je crois que j'ai hurlé de peur. Un seul cri, et puis, je l'ai copieusement insulté. Lui est parti, sans se retourner !
Le toucher


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