Vendée Globe 2020, trois courses dans la course

© Yvan Zedda / Alea #VG2020

Avec une flotte hétéroclite de 33 bateaux de diverses générations - 21 ans d'écart entre le bateau le plus vieux et le plus récent - tous ne vont pas se battre sur un même pied d'égalité. Voici les forces en présence.

Top départ le 8 novembre 2020

La 9e édition du Vendée Globe a été donnée ce dimanche 8 novembre 2020 avec plus d'une heure de retard sur le timing officiel. La brume rendant le plan d'eau illisible, la direction de course a donc reporté le départ à 14 h 20. Un départ marqué par un franchissement de ligne trop hâtif pour Louis Burton. Le skipper de Bureau Vallée 2 écope d'une pénalité de 5 heures qu'il devra récupérer dans l'Atlantique Nord, avant le passage de l'Équateur.

Si les conditions du départ n'ont pas permis de voir les foilers de dernière génération en action, il n'est plus à démontrer leurs incroyables performances. Et justement comme pour l'édition 2016 – qui voyait l'avènement des appendices volants sur les IMOCA – cette édition 2020 se jouera encore à plusieurs niveaux.

Plusieurs courses dans la course

Avec une flotte de 33 bateaux, âgés de 22 ans – TSE- 4myplanet, le plus vieux bateau de la flotte – à 1 an – Corum l'Épargne, l'IMOCA le plus récemment mis à l'eau, tous n'ont pas les mêmes objectifs, ni les mêmes possibilités.

Départ du Vendée Globe 2020
Départ du Vendée Globe 2020

Un podium de foilers

De l'avis des architectes Quentin Lucet – du cabinet VPLP – et de Sam Manuard – de Sam Manuard Design – le vainqueur de cette édition sera un foiler. Aujourd'hui, avec les foils de dernière génération, les gaps de vitesse avec les bateaux à dérive ou à petits foils sont impressionnants.

"Aujourd'hui, on a conçu des bateaux qui ont la capacité d'aller vraiment très vite et beaucoup plus tôt. La différence de vitesse entre un bateau à dérives droites ou avec des petits foils est astronomique. Il y a environ 10 nœuds d'écart de vitesse entre un bateau archimédien et un bateau de génération 2020" explique Quentin Lucet.

Difficile donc de rester dans le match pour les bateaux les plus anciens de la flotte. Mais cependant, une donnée reste à définir : les foilers de dernière génération seront-ils capables de résister sur le long terme à des vitesses pouvant parfois atteindre les 30 nœuds ?

Sur ce tour du monde, tout sera une question de dosage pour ne pas endommager sa machine. Car, le Vendée Globe est une course sur la durée, et seule la moitié des concurrents parvient à boucler son tour du monde.

Si tout le monde est donc unanime sur la victoire d'une IMOCA à foils, il ne s'agira pas forcément des bateaux de dernière génération, mais surtout des bateaux équipés de foils de dernière génération.

Sur les skippers interrogés, le trio est souvent le même : Jérémie Béyou (Charal), Charlie Dalin (Apivia), Alex Thomson (Hugo Boss). Samantha Davies (Initiatives-Cœur) remporte également plusieurs suffrages, ainsi que Thomas Ruyant (LinkedOut).

"A priori, il y a de fortes chances que le vainqueur soit un foiler. Mais il faut quand même scrupuleusement regarder les bateaux de génération précédente, mis à jour avec des foils type 2020 comme PBR, MACSF, SeaExplorer – Yacht Club de Monaco ou encore Initiatives-cœur. Ils sont un peu plus lourds que les bateaux conçus avec des foils nativement, mais ont des performances ultras intéressantes", conclut Quentin Lucet.

Apivia, un foiler de dernière génération skippé par Charlie Dalin
Apivia, un foiler de dernière génération skippé par Charlie Dalin

Le match entre les bateaux à "petits foils"

Dans cette catégorie, on parle de bateaux d'ancienne génération updatée avec des foils de version 2016, mais bien plus petits que la génération 2020 : Newrest – Art&Fenêtres (Fabrice Amédéo), Maître CoQ IV (Yannick Bestaven), la Mie Câline-Artisans Artipôle (Arnaud Boissières), La Fabrique (Alan Roura), Bureau Vallée 2 (Louis Burton).

Si la forme de leurs foils ne leur permet clairement pas de rivaliser avec les bateaux précédemment cités, ils peuvent néanmoins tirer leur épingle du jeu, profitant des casses ou avaries qui peuvent survenir sur les foilers de dernière génération. Plus rapides que les bateaux à dérives, ils sont capables de rester dans la course et de tenir le rythme même en cas de casse de foil. On avait d'ailleurs pu le voir en 2016, Alex Thomson terminant sur la 2e marche du podium malgré la perte d'un appendice.

Maître Coq de Yannick Bestaven avec des foils plus modestes
Maître Coq de Yannick Bestaven avec des foils plus modestes

Les IMOCA à dérive, les plus représentatifs de la flotte

Ils sont 15 bateaux à dérive à être engagés sur cette 9e édition du Vendée Globe. Moins rapides que les foilers, ils ont pourtant quelques cartes à jouer, notamment au près. Fiables et robustes, certains bateaux ont déjà plusieurs tours du monde à leur actif et ont déjà été bien éprouvés par leur précédent skipper.

Dans cette catégorie, il faudra particulièrement surveiller Damien Seguin (Apicil) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) qui avaient obtenu de belles places sur les courses d'avant-saison. En binôme avec Armel le Cléac'h, Clarisse Crémer avait décroché là 6e place et la première place des bateaux sans foils. Jean Le Cam (Yes We Cam !) sera également à surveiller aux avants-postes de la flotte des bateaux à dérive.

Banque Populaire X, IMOCA à dérives skippé par Clarisse Crémer
Banque Populaire X, IMOCA à dérives skippé par Clarisse Crémer
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