09 h 45 - Le récit de Kevin Escoffier
"C'est surréaliste ce qui s'est passé. Le bateau s'est replié sur lui-même dans une vague à 27 nœuds. J'ai entendu un crac mais honnêtement, il n'y avait pas besoin du bruit pour comprendre. J'ai regardé l'étrave, elle était à 90°. En quelques secondes, il y avait de l'eau partout. L'arrière du bateau était sous l'eau et l'étrave pointait vers le ciel. Le bateau s'est cassé en deux en avant de la cloison de mât. Il s'est comme replié. Je vous assure, je n'exagère rien… il y avait un angle de 90° entre l'arrière et l'avant du bateau.Je n'ai rien eu le temps de faire. J'ai juste pu envoyer un message à mon équipe « Je coule. Ce n'est pas une blague. MAYDAY ».Entre le moment où j'étais sur le pont en train de régler les voiles et le moment où je me suis retrouvé en TPS, il s'est passé même pas deux minutes. Ça a été d'une rapidité extrême.Je suis sorti du bateau, j'ai enfilé comme j'ai pu la TPS (combinaison de survie). J'ai vu de la fumée, l'électronique qui cramait. Tout s'éteignait. Le seul reflexe que j'ai eu a été d'attraper le téléphone pour envoyer ce message et prendre la TPS que je ne matosse jamais. J'ai voulu prendre le grab bag (sac de survie) mais je n'ai pas réussi car l'eau montait.J'ai pris le bib (radeau de survie) à l'arrière. Le bib avant n'était pas accessible, il était déjà trois mètres en dessous de l'eau. L'eau était dans le cockpit jusqu'à la porte.J'aurais voulu rester un peu plus longtemps à bord mais je voyais bien que tout allait très vite et puis je me suis pris une déferlante et suis parti à l'eau avec le radeau.A ce moment-là, je n'étais pas du tout rassuré… Tu es dans un radeau avec 35 nœuds de vent. Non, ce n'est pas rassurant. J'ai seulement été rassuré quand j'ai vu Jean. Mais le problème, c'était de savoir comment faire pour monter à bord avec lui.On s'est dit 2-3 mots. C'était Verdun sur l'eau. Il a été contraint de s'éloigner un peu puis après, j'ai vu qu'il restait sur zone. Je suis ...

/ 



























