Pas-à-pas pour la construction du MiniX, tout pour réaliser un voilier radiocommandé

Quelques étapes de réflexions et construction © Pierre Roserot

Le MiniX est un voilier radiocommandé dont nous vous fournissons les plans gratuitement. Construit en polystyrène extrudé et stratifié, il offre un comportement marin très agréable. Voici un pas-à-pas pour sa réalisation.

Après vous avoir présenté le concept de notre MiniX (vous trouverez ici un lien pour charger gratuitement les plans), passons maintenant aux choses sérieuses et à la construction. Ouvrons ici un chantier naval !

Nous vous proposons le fruit de nos réflexions et un rapide suivi de la réalisation de nos MiniX. Ce sont nos idées et nos solutions, mais il en existe sans doute d'autres. Il ne faut pas croire que tout s'est solutionné du premier coup ! Ci-gît quelques essais de coques avant d'arriver à la solution finale. Derrière ces squelettes, il y a quelques heures de cerveaux bouillonnants.

Ici, un petit exemple de cogitation pour imaginer le fonctionnement des deux bras des servos. Y'aura-t-il assez de place pour loger tous les mécanismes ?

Découpe de la structure

  • Imprimer les plans au format A4 à partir du fichier PDF.
  • Coller au scotch entre elles, les feuilles à raccorder (vous avez des repères sur les plans qui se superposent).
  • Coller les feuilles avec une colle repositionnable en bombe (type 3M) sur le Depron de 6 mm.
  • Découper au cutter sur les traits.
  • Imprimer (en deux exemplaires), coller et découper les deux peignes qui servent à guider l'équerrage des couples pendant le collage.

Collage des couples

Pour le collage, nous utilisons de la résine époxy légèrement chargée avec de la silice pour l'épaissir.

  • Coller les couples sur l'arête centrale.
  • On s'assure du bon équerrage de l'ensemble en plaçant le squelette au-dessus du plan. Vérifiez bien que chaque couple est bien d'équerre et que l'arête centrale ne s'est pas voilée.

Collage des bordés supérieurs

  • Faites un montage à blanc pour visualiser les pressions à exercer.
  • La partie la plus délicate se situe à l'arrière où le Depron est à la limite de casser. Allez-y doucement. Pour limiter les risques, vous pouvez chauffer le Depron au sèche-cheveux.
  • Un bout de ficelle maintient la pression à l'arrière.
  • Attention, sous la pression la structure a tendance à remonter. Surveillez bien sa position.
  • Évitez que les élastiques ne marquent trop le bordé en insérant des cales de protection (des chutes de Depron).

Collage du bordé inférieur

  • Comme les précédents, les bordés inférieurs sont aussi réalisés dans un morceau de Depron de 8 cm de côté.
  • Pour éviter de trop marquer le premier bordé avec les élastiques, on le protège par une chute de Depron.
  • Le joint entre les deux bordés doit être idéalement placé au centre du bateau. Pour assurer une parfaite liaison entre eux deux, vous pouvez anguler légèrement le joint à l'aide d'une cale à poncer et d'un papier de verre fin.

Stratification extérieure

  • La coque est recouverte d'une couche de tissus verre de 86 g/m² et une couche (en surface) de tissus verre 48 g/m². Pour mieux répartir les efforts sur les fibres, la seconde couche est disposée à 45° de la première.
  • Idéalement, il faut utiliser le même poids de tissus et de résine (ici 40 g). Dans la réalité, nous avons consommé 10 g de plus de résine pour les «retouches».
  • Un tissu de 86 g/m² est disposé sur l'étrave et un autre à l'identique sur le tableau arrière.
  • Pour faciliter la pose des tissus, la coque est installée sur les peignes déjà utilisés.
  • Attention aux bulles qui peuvent se former ainsi qu'à toutes les saletés qui forment inexorablement une bosse visible en finition.
  • Les excédents de tissu se coupent, une fois la résine sèche, avec des ciseaux.

Stratification intérieure

  • Il faut évider les parties inutiles : la cloison centrale dans les 2 compartiments qui vont recevoir l'électronique ainsi que la partie arrière pour pouvoir installer le cockpit.
  • Avec du tissu, on renforce le centre du bateau qui va supporter tous les efforts : mât, haubanage et quille.

On utilise du tissu de verre :

  • 86 g/m² pour le fond qui remonte sur les bords.
  • 86 g/m² qui tourne autour de toutes les cloisons verticales.
  • 48 g/m² pour doubler la première stratification.

Réalisation du mât

Les points d'ancrage métalliques sont fixés sur la mât à l'aide d'une surliure réalisée avec du fil à voile puis recouverte de résine. Nous avons utilisé de la corde à piano de 1 mm, tordue selon nos désirs, pour réaliser les points d'ancrage. Le mât est un tube de carbone de 6 mm acheté au rayon cerf-volant d'un magasin de sport.

Nous aurons à fixer :

  • Le vit-de-mulet qui sert aussi de point d'ancrage du hale-bas.
  • Le capelage de foc sur lequel reviennent les deux haubans et l'étai.
  • La tête de mât pour la drisse de grand-voile. Nous avons aussi prévu un éventuel pataras afin de ne pas être bridés pour des modifications futures (mais après quelques navigations, il semble que nous ne les utiliserons jamais…).

Cadènes et pied de mât

Vous pourrez remarquer que nous avons positionné 4 cadènes de haubans, là où deux auraient suffi. Les plus reculées permettent de mettre en tension l'étai, mais nous avions peur que les haubans ne gênent l'ouverture de la grand-voile au portant, c'est pourquoi nous en avons placé deux autres plus en avant. À l'usage, la position reculée n'est pas gênante, nous utilisons toujours les cadènes arrière. Notez que le tube de carbone de 6 mm du mât implanté dans la coque sur 10 cm suffit pour que le mât se passe de haubans. Mais dans ce cas l'étai est trop mou, d'où la présence des haubans (sans parler de l'inesthétime d'un mât sans hauban...).

  • Le pied de mât est un tube que nous avons fabriqué nous-mêmes en stratifiant par-dessus le tube du mât. Pour pouvoir le démouler, nous l'avions recouvert d'un film alimentaire. On pourra aussi trouver des tubes de carbone de 8 mm dont l'intérieur fait 6 mm.
  • Les cadènes sont réalisées en tordant de la corde à piano de 1 mm.
  • Leur collage est simple à condition d'être soigneux. Évitez les gros pâtés qui seront impossibles à poncer par la suite.
  • Vous allez avoir besoin d'un bon oeil pour que le mât soit bien vertical…

Bôme de foc

  • La bôme de foc ne doit pas monter vers le ciel lorsqu'on le choque, sous peine de voir sa voile s'ouvrir dans les hauts et perdre toute sa puissance au portant. Contrairement à une grand-voile, il n'est pas possible d'installer un hale-bas. Nous avons donc résolu ce problème en installant un axe de rotation vertical qui bloque la bôme vers le haut.
  • L'axe de rotation (fixé dans la coque) est taillé dans un tube carbone de 4 mm (comme la bôme) alors que le pivot sera un même tube carbone de 6 mm.
  • Les deux pièces sont assemblées avec de la résine chargée et renforcée par un triangle en contre-plaqué de 3 mm (ou ce que vous avez dans le genre).
  • L'axe de rotation sera collé dans l'étrave, elle-même bien renforcée pour supporter l'effort.
  • Il est plus simple d'être à deux au moment du perçage pour s'assurer du bon alignement (dans les deux plans) pour que l'axe soit bien vertical.

Puits de quille et support des servos

Le puits de quille est réalisé avec du contreplaqué. La quille pénètre à l'intérieur et tient avec un système de blocage par un boulon. Le puits de quille doit être bien ajusté pour éviter le jeu dans la quille. La forme conique à l'arrière permet de bien bloquer la quille.

Toute la mécanique (servos) est répartie de chaque côté de la quille. Nous avons fixé un support horizontal réalisé avec un sandwich en Dépron.

Collage du pont et enduit

Le pont est collé sur le dessus des couples et recouvert d'un tissu de verre qui descend légèrement sur les bordés. Avec un enduit fin, on obtient un fini parfait.

Rouf

Le dessin du rouf a été le fruit de plusieurs modelages. Mais après quelques essais, nous avons fait un moule en polystyrène. Le rouf est tenu sur le pont uniquement par des cornières tout autour de l'ouverture qui assure aussi un semblant d'étanchéité.

Les cornières sont réalisées en composite (résine + tissu) sur un bois carré recouvert de papier cuisine. Nous avons utilisé environ dix tissus de 48g pour aboutir à une pièce de 0,5 mm d'épaisseur.

Peinture

Ce n'est pas notre fort, mais nous avons tout de même donné un petit air de voilier à notre MiniX.

Moulage du lest

Le lest est en plomb, pour le réaliser, nous avons fait une pièce mère en cire (une bougie que nous avons amenée à la forme voulue. Puis coulage en plâtre dans 2 demi-moules avant de couler du plomb définitivement. Dans chaque lest, nous avons "celé"des vis qui viennent se coller dans le voile de quille.

Quille

La quille est réalisée en contreplaqué. Le bulbe est collé dans le bas.

Nous avons tâtonné avant de trouver le bon compromis pour la position du lest. Trois versions de quille : la dernière (en bas) commence à répondre au cahier des charges.De profil, on voit que le lest est reculé par rapport à l'axe de quille. Nous sommes arrivés à cette conclusion après des essais d'autres quilles. La jonction avec la coque fonctionne. Bien calée dans le puit de quille, cette dernière ne bouge pas d'un poil.

Safran

La pelle de safran (voir le plan pour sa forme) est découpée dans du contre-plaqué de 4 mm.

Elle est ensuite affinée à l'arrière et arrondie devant.

Les puristes diront qu'il ne faut pas que les deux faces soient symétriques pour que les filets d'eau ne se décollent pas. En plus, il ne faut pas que le bord de fuite soit pointu, mais au contraire à angle droit, toujours pour les filets d'eau. Reste que c'est difficile à faire à si petite échelle.

Au final, nous avons passé quelques couches de vernis sur le safran pour assurer un semblant de barrière étanche.

Voiles

Les voiles sont construites avec des laizes collées avec du Blenderm (scotch chirurgical qu'on se procure en pharmacie). Le "tissu" à voile est tout simplement du film que le fleuriste utilise pour emballer ses bouquets. C'est incroyablement solide et ne se déforme pas.

Accastillage

  • Pour que les voiles transmettent toute leur puissance, il faut chercher des cordages rigides (pas des élastiques). Nous nous sommes fournis dans une boutique de cerf-volant pour trouver de la garcette de 0,5 mm.
  • Des agrafes de pêche "customisées" assurent la liaison avec les cadènes et permettent de démonter le mât.
  • Sans possibilité de réduire la grand-voile (nous n'avons pas de ris), il ne nous reste plus que la solution d'aplatir au plus la voilure pour limiter sa puissance. Nous avons donc une bordure et une tension de drisse réglable. Le hale-bas permet aussi d'ouvrir la voile au portant.
  •  Des morceaux de tube transparent (issus d'un aquarium), entrent en force sur les bômes en carbone. Ce sont eux qui assurent le blocage des manoeuvres et permettent les réglages des tensions.
  • Les tendeurs sont des pièces en plastique percées de trois trous.
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Chapuis Aurélie
Chapuis Aurélie
Bonjour, Avec mon fils nous souhaiterions construire le bateau. Mais en étudiant les plans nous voyons qu'il manque les mesures des cotés du bateau. Pouvez-vous nous aider en nous communiquant les dimensions ? Nous vous en remercions par avance. Très cordialement. Matthieu et Aurélie
Marin Gernigon
Marin Gernigon
Bonjour, je souhaiterai réaliser ce bateau. Pourriez-vous en dire un peu plus sur l'électronique ?
François-xavier Ricardou
François-xavier Ricardou
Bonjour, les servaux sont des modèles basiques premier prix pour faire fonctionner le MiniX. La puissance est un peu limite pour border les voiles, mais vu l'investissement, cela reste accessible.
Bruno Guinamard
Bruno Guinamard
Un nouveau minix , gréé en cat boat , est mis en chantier Merci pour les plans
Bruno Guinamard
Bruno Guinamard
Cela avance.....
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