Comment réaliser une barre franche en lamellé-collé

Une technique qui permet de beaux effets visuels © O. Chauvin

Les bateaux sont biscornus par nature et le menuisier amateur se verra souvent confronté à des pièces difficiles à réaliser avec des méthodes traditionnelles ! Le lamellé-collé est une belle façon de contourner la difficulté. C'est la technique que nous avons employé pour la nouvelle barre de Kirikou, notre Figaro 5.

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Le lamellé-collé consiste à assembler par collage, un empilage de planchettes que l'on peut aisément cintrer à la forme voulue. Les avantages sont nombreux : le fil du bois étant respecté, la solidité est bien meilleure que si l'on découpait une pièce massive à la forme et l'on peut marier plusieurs essences au sein d'une même pièce. Cela permet de créer des effets visuels intéressants. Les formes réalisables sont nombreuses. Il s'agit d'une technique accessible et dont les résultats sont spectaculaires.

Tracé en grandeur nature

L'ancienne barre de Kirikou était trop basse. Le cintre de la nouvelle prévoit de la rehausser de 15 centimètres. Nous commençons par tracer le profil de la pièce en taille réelle sur le "marbre", un plan de travail plat et suffisamment rigide. Un simple panneau peut faire l'affaire s'il est fixé solidement sur un établi. Attention à ne pas tracer des courbes au rayon trop serré qu'il serait difficile de suivre.

Le tracé se fait sur un panneau rigide et plat
Le tracé se fait sur un panneau rigide et plat

Réalisation des cales du moule

Pour donner sa forme à la pièce, il faudra la presser contre des cales suivant le tracé. Le plus fiable est de découper des tronçons de cornière métallique de quelques centimètres et d'y forer un trou afin de les visser en place. Pour une courbe harmonieuse, placez les cales aux points importants et laissez le bois dessiner naturellement sa forme entre ceux-ci.

Les cales sont percées pour permettre le vissage
Les cales sont percées pour permettre le vissage

Pose des cornières sur une feuille plastique

Les cales seront vissées en place, non sans avoir intercalé une feuille de plastique transparent (type polyane) entre elles et le marbre, afin que la pièce n'y reste pas collée et que vous puissiez suivre votre tracé en transparence. Le vissage doit être solide : la tension de plusieurs presses conjuguées est importante !

Les cales sont fixées en place par dessus une feuille de protection
Les cales sont fixées en place par dessus une feuille de protection

Débit du bois

On peut ensuite préparer les lamelles de bois. Il est difficile de trouver du bois tranché (fendu selon les fibres du bois) et on se contentera de bois scié mais en prenant garde à respecter au mieux le fil du bois.

L'épaisseur des lamelles sera à adapter en fonction du cintre que l'on souhaite leur faire prendre. Plus elles sont fines et plus le rayon qu'elles peuvent suivre sera court. Prévoyez 5 à 10 mm de plus en largeur pour pouvoir raboter votre pièce après collage.

Des planchettes fines se cintrent plus facilement
Des planchettes fines se cintrent plus facilement

Essai de cintrage à blanc

Il est très important de procéder à un essai à blanc, c'est à dire sans colle. Croyez-nous, ceux qui sautent cette étape ne commettent pas cette erreur une seconde fois ! Cela permet de s'assurer que tout se met en place sans craquement sinistre, que les cales sont suffisamment nombreuses, bien disposées et que les presses jouent bien leur rôle.

Le cintrage à blanc est essentiel !
Le cintrage à blanc est essentiel !

Etuvage si besoin

Si le bois rechigne à suivre le cintre, il faudra le mouiller ou mieux l'étuver. Une bouilloire électrique permet d'ébouillanter les planchettes que l'on serre sur la forme tant qu'elles sont chaudes. Cela permet de leur faire suivre des courbes étonnamment serrées. Après séchage sous presse, le bois suivra à nouveau cet arrondi sans casser.

De l'eau chaude facilite le cintrage
De l'eau chaude facilite le cintrage

Encollage des planchettes

Il est vivement recommandé de porter des vêtements de travail et des gants à usage unique. Chaque lamelle est encollée avant d'être empilée sur la suivante. La colle PU (polyuréthane) est idéale. Elle comble bien les interstices et elle polymérise à l'humidité, ce qui évite d'avoir trop à attendre après étuvage. Attention, une fois encollées, les planchettes ont tendance à glisser entre-elles, ce qui les rend assez peu coopératives !

La colle PU est bien adaptée
La colle PU est bien adaptée

Pressage progressif

On commence le serrage à une extrémité afin que les planchettes aient le moins possible tendance à se décaler entre elles. On progresse d'une cale à l'autre en s'assurant régulièrement que le chant des planchettes est bien en contact avec le "marbre" en les martelant avant de parfaire le pressage. On s'assure que la colle reflue bien en tous points.

On assure un serrage progressif
On assure un serrage progressif

Démoulage et rabotage

Après séchage et démoulage, la pièce ressemble à un amas de colle et de petit bois. Ne nous laissons pas perturber, une pépite est cachée dans cette gangue ! Un coup de rabot ou de dégauchisseuse aura raison de ces bavures et révèlera la courbe qui servira à notre réalisation.

La mise en forme se fait comme avec du bois massif
La mise en forme se fait comme avec du bois massif

Finition de la barre

Après calibrage, il nous reste à travailler notre barre comme nous le ferions de n'importe quel pièce de bois massif, avec l'avantage de disposer des traits de collage comme repères pour la découpe, et du dessin que nous avons composé en mariant les essences et qui prend tout son sens une fois vernis.

Le dessin des plis aide au formage
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2.22 mLargeur - Bau
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450 kgDéplacement lège
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