Maître CoQ V, un premier voilier neuf pour le Vendée Globe 2024 de Yannick Bestaven

© Christophe Breschi

Maître CoQ V est un plan Guillaume Verdier, conçu dans les moules de l'IMOCA du team américain, 11th Hour Racing Team-Malamā et adapté pour la navigation en solitaire, notamment le Vendée Globe 2024. S'il a montré quelques problèmes de fiabilité à ses débuts, il a été rapidement fiabilisé par son équipe, figurant souvent dans le Top 10 des classements.

Un premier bateau neuf pour Maître Coq et Yannick Bestaven

Après sa victoire sur le Vendée Globe 2020/2021, Yannick Bestaven s'est vu questionner par son sponsor Maitre CoQ sur l'avenir qu'il envisageait. Le rocherais d'adoption répondait alors "Et, pourquoi pas le gagner une seconde fois". C'est ainsi que pour la première fois, et le marin, et le sponsor, décidait de lancer la construction d'un bateau neuf pour le Vendée Globe 2024.

Maître CoQ V est un plan Guillaume Verdier, conçu dans les moules de l'IMOCA du team américain, 11th Hour Racing Team-Malamā.

"Nous avons étudié plusieurs pistes et notre choix s'est porté sur un plan Verdier, dans les moules de l'IMOCA 11th Hours 2. Tout d'abord, nous avons une relation privilégiée avec Guillaume Verdier depuis des années. Ensuite, 11th Hours 2 est une version améliorée des précédents plans Verdier. Il s'agit d'une évolution d'IMOCA type Apivia et LinkedOut. Et enfin, autre avantage notable, puisqu'il s'agit d'un sistership, non seulement nous bénéficions des études réalisées par le team américain, mais aussi, nous gagnons un temps précieux" expliquait Yannick Bestaven à l'été 2021.

L'IMOCA Maitre CoQ © 	SIAM Images
L'IMOCA Maitre CoQ © SIAM Images

Un IMOCA pensé pour l'équipage et adapté au solitaire

Ce nouvel IMOCA a été revu par Yannick et son équipe pour être typé solitaire, car le bateau d'origine avait été pensé pour l'équipage. Ainsi, si beaucoup d'éléments sont communs, certains éléments architecturaux ont été adaptés pour que le skipper puisse mieux naviguer seul. Yannick s'est basé sur son expérience passée pour mieux répartir les ballasts et repenser l'aménagement de cockpit et la casquette.

"Le cockpit est plus fermé que sur notre précédent bateau. Ce qui est une vraie protection en plus pour le skipper. La carène du Maître CoQ V est plus étroite. Les safrans ont des profils plus allongés. L'évolution majeure tient surtout dans les foils qui sont plus grands. En longueur développée, ces nouveaux foils font 7 mètres là où, sur le Maître CoQ précédent, ils n'en faisaient que 4,50 mètres. Cette génération de foilers vole plutôt, plus vite, et est plus rapide dans les phases de transition. Les performances sont en théorie supérieures. Au niveau de l'intérieur, j'ai retenu les leçons du dernier Vendée Globe. Je peux tout faire  bien calé depuis mon siège" explique t-il.

Quant au design, celui-ci a aussi été le fruit d'un long travail. La coque et les voiles sont noires, les appendices verts, ainsi que la crête à l'étrave et du rouge pour l'étrave, le coq dans les voiles d'avant, la casquette, le pont et le mât.

La zone de manoeuvres de l'IMOCA Maitre CoQ V © Wanai Films
La zone de manoeuvres de l'IMOCA Maitre CoQ V © Wanai Films

Des défauts de jeunesse sur la Route du Rhum 2022

Maitre CoQ V est mis à l'eau fin août 2022, après une construction chez CDK, seulement deux mois avant la Route du Rhum, première course pour le binôme. Ce retard s'explique à la fois par la pandémie, mais aussi par les nombreux allers/retours entre l'architecte et l'équipe technique pour créer un bateau à la main de Yannick Bestaven.

Maître CoQ V a connu des débuts marqués par des "problèmes de jeunesse" lors de sa première transat, où des fuites et une avarie de quille ont exigé des réparations en pleine mer. Épuisé et éprouvé, Yannick Bestaven termine à la 13e place.

L'IMOCA Maître CoQ V © Christophe Breschi
L'IMOCA Maître CoQ V © Christophe Breschi

Un long chantier hivernal de fiabilisation et optimisation

Suivent 2 mois de long chantier d'hiver pour réparer le bateau. Toutes les pièces sont inspectées de fond en comble : coque, quille, mât, safrans, foils et autres pièces ainsi que tous les systèmes. Des réparations sont également effectuées, comme la cloison du ballast arrière qui a lâché pendant la Route du Rhum. Un autre axe de travail principal du chantier concerne les optimisations d'amélioration du bateau. L'équipe a travaillé sur le système d'énergie, avec la révision du parc de batteries, suite à l'incendie à bord du voilier de Fabrice Amedeo. De nouvelles batteries moins inflammables et plus étanches ont été installées, et celles-ci ont été enfermées dans un caisson encore plus étanche. L'ergonomie du cockpit a également été retravaillée en repositionnant le siège de veille en fonction des retours de Yannick Bestaven lors de ses navigations. Les winchs ont été rehaussés et des tablettes de matossage installées.

Une zone de vie protégée dans l'IMOCA Maître CoQ V © Laurent Theillet
Une zone de vie protégée dans l'IMOCA Maître CoQ V © Laurent Theillet

Une saison en double marquée par de belles performances

Le bateau est remis à l'eau, mais son skipper blessé lors d'un entraînement à vélo est obligé de confier la barre de son Maitre CoQ V. C'est donc Jean-Marie Dauris, directeur technique et sportif du team voile Maître CoQ qui le remplacera, aux côtés de Jullien Pulvé sur la Guyader Bermudes Race, première course en double de la saison 2023. Le binôme y décroche une belle 4e place, preuve de la pertinence des améliorations apportées. Yannick Bestaven retrouve la barre de son IMOCA, toujours en double avec Julien Pulvé, avec une 8e place sur la Rolex Fastnet. Le duo abandonne sur la Transat Jacques Vabre 2023 en raison d'une avarie de cloison structurelle.

Les deux transats en solitaire de 2024 donnent des résultats bien différents. Yannick Bestaven termine 6e de The Transat CIC et 20e de la New York Vendée - Les Sables-d'Olonne après plusieurs avaries sur ses voiles et son gréement. Aujourd'hui, il a pris le départ de son dernier Vendée Globe et souhaite se concentrer sur une campagne en équipage par la suite.

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