Depuis sa mise à l'eau en 2014 après près de vingt ans de construction, la réplique de l'Hermione - célèbre frégate de 1779 ayant transporté le marquis de La Fayette aux États-Unis - suscite admiration, engagement bénévole et passion maritime. Mais derrière le symbole, l'Association Hermione-La Fayette traverse une tempête financière majeure, comme le rappelle un récent rapport de la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine. La question n'est plus technique ou historique. Elle est désormais économique, politique, et peut-être existentielle : faut-il sauver l'Hermione ?
Une ambition patrimoniale à bout de souffle
La frégate, construite à l'identique selon les plans d'origine à Rochefort, a bénéficié d'un soutien public massif – près de 19 millions d'euros depuis 1997. Toutefois, son modèle économique, basé sur les navigations événementielles, les escales, les visites et le mécénat, montre ses limites. La crise sanitaire, les contraintes techniques – dont une importante restauration des œuvres vives – et l'envolée des coûts d'exploitation ont creusé un déficit évalué à 4,5 millions d'euros. ...