Objectif Mini Transat : Quand l'appel du large est plus fort que tout 

Sasha Lanièce, une jeune femme engagée, avec pour objectif la Mini Transat 2023 © Yannick Simon

Alors que les inscriptions pour participer à la Mini Transat 2021 auront lieu le 15 décembre 2020, nous avons échangé avec Sasha Lanièce, 27 ans, qui s'est fixé comme objectif de participer à celle de 2023. Elle nous raconte son parcours et les 1ères étapes mises en place pour atteindre son objectif.

Qu'est-ce que la Mini Transat ?

La Mini Transat est une course de 4050 milles nautiques en solitaire, sans assistance, ralliant Les Sables-d'Olonne et Saint-François en Guadeloupe, avec une étape à Santa Cruz de la Palma aux Canaries. Cette transatlantique s'effectue sur les plus petits bateaux de course au large qui mesurent 6,50 mètres. La Mini Transat est une course organisée chaque année impaire. Elle a été créée en 1977 par Bob Salmon dans le but de renouer avec l'esprit d'aventure: la traversée de l'atlantique se fait sans routage météo par satellite et il n'y a pas de contact avec la terre.

Parcours de la mini transat
Parcours de la Mini Transat 2021

Le plaisir d'être en mer, surtout en régate pour Sasha 

Sasha Lanièce découvre la voile à l'âge de 14 ans aux Glénans. A 18 ans, elle passe son monitorat pour devenir monitrice bénévole aux Glénans. Étant très jeune, on lui suggère de continuer à naviguer pour se former. Elle commence alors ses études d'ingénieur. Bonne nouvelle, il y a une association dans son école qui propose des croisières en Méditerranée. Elle décide d'en faire partie et devient skipper pendant 4 années consécutives ayant à sa charge la gestion du bateau pendant 2 semaines complètes. Puis ce sera 3 années sans navigation.

Diplômée d'un doctorat en physique à l'École Normale Supérieure de Paris, Sasha Lanièce, décide de mettre sa carrière d'ingénieur entre parenthèses pendant 1 an. « L'appel de la mer était plus fort que tout » nous confie Sasha. Elle décide de passer 6 mois en mer en « bateau stop », de septembre 2018 à février 2019. Une sacrée aventure qui l'amène à naviguer jusqu'aux Canaries puis entre le Panama et les Galpagos. Après ce voyage, elle décide de s'installer à Saint-Malo et de passer son diplôme de YachtMaster Offshore au Crouesty.

Elle suit la formation World Sailing, le PSMER, passe son CRR (Certificat de Radiophonie Restreint), se forme à l'école Blue Sailing et obtient son diplôme de Yacht Master Offshore en juin 2019. Elle passe tous ses weekends entre avril et septembre 2019 à faire de la régate locale à Saint-Malo en Muscadet et participe également à la saison 2019 du RORC (Royal Ocean Racing Club). « Je n'ai pas de bateau, mais j'avais cette envie de découvrir la régate. J'ai eu la chance de rencontrer de nombreuses personnes qui m'ont permis de faire partie de leur équipage et j'ai développé une véritable passion pour la course."

Septembre 2019, elle décide de quitter sa carrière d'ingénieur et de se consacrer à la voile en se fixant un objectif: participer à la Mini Transat de 2021.

Champagne, un Figaro 2 malouin sur lequel Sasha découvre la course au large, en effectuant la saison 2019 du Royal Ocean Racing Club
Champagne, un Figaro 2 malouin sur lequel Sasha découvre la course au large, en effectuant la saison 2019 du RORC

Le COVID l'oblige à revoir ses objectifs

Décidée à participer à la Mini Transat de 2021, Sasha s'inscrit au pôle course au large de Lorient en septembre 2019. Elle va ainsi suivre des formations à la préparation de la course au large. (Logiciel Adrena / Routage / Gestion Météo / waypoint GPS / Pharmacie / Électricité…) et va être suivie par le coach sportif Tanguy Leglatin entraineur des professionnels de la course au large.

En parallèle, Sasha se lance à la recherche d'un sponsor. En effet, un projet de Mini Transat a un coût : entre 80 000 et 250000 € en fonction du bateau (neuf ou d'occasion) et de la préparation avec l'inscription aux courses à valider en amont. Après un long processus de démarchage auprès d' entreprises, « le but étant de proposer une offre commerciale pertinente dans une démarche authentique», elle s'apprête à signer un contrat avec un sponsor en mars 2020. Elle lance une campagne de promotion sur Ulule lui permettant de récolter 10 000 € et ainsi pouvoir s'inscrire aux premières courses. Puis, la France se retrouve confinée. « La crise sanitaire a tout stoppé. Retour à la case départ : sans sponsor, sans bateau impossible de pouvoir se qualifier à l'ensemble des courses en amont de la Mini Transat… Il a fallu que j'accepte que je ne pourrais pas participer à la Mini Transat de 2021 ».

Entrainement à Lorient
Entrainement à Lorient , Yannick Simon

Croire en ses rêves et défendre une cause

Malgré cette nouvelle, Sasha n'abandonne pas son rêve. «J'ai décidé de repousser mon objectif à 2023, cela me permettra de me préparer dans les meilleures conditions ».  

Sasha est déterminée à participer à cette Mini Transat et souhaite mettre son projet au service d'une cause qui lui est chère: l'intégration des femmes dans les milieux professionnels masculins. Elle profite donc du confinement pour suivre l'ensemble des formations en ligne du pôle de la Turbale et continue les démarches de recherche de sponsors. Elle se greffe à des ministes qui recherchent des coéquipiers pour s'entrainer. En juillet et août 2020, elle participe à plusieurs sessions d'entrainements, fait des convoyages de Mini et participe en septembre 2020 à sa première course officielle en mini en tant que coéquipière sur « La Duo Concarneau ».

Sasha Lanièce a réussi à signer son premier contrat de sponsoring en novembre 2020, elle est également accompagnée de plusieurs équipementiers et est en passe de signer avec son sponsor principal qui prendra notamment en charge l'achat d'un Mini neuf de série : un Maxi 6.50. Ce Mini avec l'étrave ronde à l'avant dessiné par David Raison est construit au chantier naval d'IDB Marine à Concarneau. Une fois le bateau construit et livré, elle pourra commencer les qualifications pour la Mini Transat.

L'aventure de la Mini Transat commence donc bien en amont de la ligne de départ. Il s'agit d'un long processus (définition du projet, recherche de sponsors, préparation physique, formations techniques, entrainements...). Sasha n'en est qu'au début. Mais comme on le dit souvent, c'est le chemin que l'on parcourt jusqu'à l'atteinte de son objectif qui est le plus important ! On lui souhaite de réussir à valider toutes les étapes pour atteindre ce rêve.

Sasha Laniece , 27 ans , objectif mini transat 2023
Sasha Laniece , 27 ans , objectif Mini Transat 2023 
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