Quelles sont les grandes classes de course au large ?

© V.Curutchet / Sodebo Voile

Si les bateaux de course au large n'ont aucun secret pour les fanas de course au large, il n'en est pas de même pour le grand public. Certes, la plupart des gens connaissent le Vendée Globe, course fétiche du circuit IMOCA, mais pour le reste... ? Voici de quoi parfaire votre culture nautique.

Particularité française, la course au large se court principalement en solitaire. Du Mini 6.50 aux trimarans volants Ultim, les marins se confrontent seuls sur leurs machines. Les Anglo-saxons regardent avec de grands yeux ces frenchies un peu barjo qui s'élance sur les océans avec ces voiliers aux surfaces de voile démesurées, tout seul face aux éléments. La course au large en solitaire est très bien développée en France avec de nombreuses classes distinctes permettant aux marins de progresser en changeant de support.

Classe Mini

Le Mini 6.50 a vu le jour en 1977, la classe est née quant à elle en 1994. Elle réunit les plus petits voiliers de course au large, d'une longueur de seulement 6,50 m. Ces petites coques de noix prennent le départ tous les deux ans – les années impaires – de leur course fétiche, la Mini Transat, donnée au départ de France, avec une escale souvent espagnole, puis une traversée de l'Atlantique direction les Antilles. En 2001, les solitaires avaient gagné le Brésil.

Outre cette transatlantique en solitaire, de nombreuses courses permettent aux skippers de cumuler des milles tout au long de la saison, leur permettant de se qualifier pour la grande transat.

Avec des budgets de fonctionnement relativement faible en comparaison des autres classes, la Classe Mini attire de nombreux marins, majoritairement des amateurs. Elle a aussi vu naitre de grands marins, nombreux sont ceux ayant débuté en Mini 6.50.

En 2020, la classe comptabilisait 1013 bateaux – prototypes ou voiliers de série - issus de divers chantiers (IDB Marine, Structures…). Preuve du succès du Mini 6.50 !

Les Mini 6.50
Les Mini 6.50

Figaro Bénéteau

C'est en 1990 qu'est née la Classe Figaro Bénéteau, réunissant des voiliers monotypes d'une dizaine de mètres. Le Figaro 1 a été dessiné par les architectes Berret et Finot. Lui a succédé le Figaro 2 et depuis 2017, le Figaro 3, du cabinet VPLP, équipé de foils.

Les Figaro Bénéteau sont des bateaux monotypes, qui permettent de régater à armes égales. S'affrontent ainsi depuis des années les meilleurs marins du monde.

Tout au long de l'année, les navigateurs s'affrontent sur plusieurs épreuves, pour tenter de décrocher le titre de Champion de France Elite Course au Large.

Les Figaro Bénéteau sur la Solo Maître Coq © Breschi/ Solo Maitre Coq 2021
Les Figaro Bénéteau sur la Solo Maître Coq

Class40

La Class40 est à l'instar de la Classe Mini, celle des professionnels et des amateurs. Le Class40 est un voilier monocoque de 40 pieds conçu pour la course et la croisière, dont la construction est régie par des règles de jauge strictes, permettant un budget de fonctionnement raisonnable.

La classe voit le jour officiellement en 2005 et 25 concurrents prennent le départ de la Route du Rhum, point d'orgue de leur programme de course. Plus de 200 voiliers sont sortis des chantiers, les nouveaux designs laissant place aux carènes gonflées à l'étrave.

Départ de la Transat Jacques Vabre 2019 Class40
Départ de la Transat Jacques Vabre 2019 Class40

IMOCA

La Classe IMOCA a vu le jour en 1991 et regroupe des monocoques de 60 pieds (18,28 m) rapides et robustes, capables d'affronter les pires conditions, notamment sur leur course phare, le Vendée Globe. Depuis 2018, un deuxième tour du monde s'est ajouté au programme de course, The Ocean Race, qui se jouera en équipage.

Si les constructions des bateaux doivent répondre à des règles de jauge, la classe IMOCA est celle du développement et de l'innovation. Ainsi, les derniers-nés sont désormais dotés de foils, qui leur permettent de "voler" sur l'eau et de dépasser allégrement les 30 nœuds.

Défi Azimut © Yvan Zedda
Défi Azimut © Yvan Zedda

Ocean Fifty (ex-Multi50)

La Classe Ocean Fifty réunit des multicoques "accessibles" de 50 pieds de long et de 15,24 m de largeur maximum. Si la jauge qui les encadre est assez stricte — pour permettre de maîtriser les budgets — elle n'interdit pas certaines innovations en matière architecturale ou au niveau de la construction.

Ainsi, depuis 2016, la classe a beaucoup évolué et se compose essentiellement de trimarans performants, ayant décidé d'exclure les bateaux qui n'avaient plus rien à y faire. La majorité est d'ailleurs équipée de foils.

Aujourd'hui, la classe compte 7 bateaux (dont un à vendre) et espère bien totaliser jusqu'à 12 skippers. Elle vient d'ailleurs de dévoiler un tout nouveau programme de course, composé de navigation au large et de parcours côtiers, pour faire découvrir au grand public ces bolides de la mer.

Les Multi50 sur le Grand Prix de Brest
Les Multi50 sur le Grand Prix de Brest

Ultimes

La classe Ultime 32/23 est réservée à l'élite des marins. Ils ne sont que peu à pouvoir naviguer sur ses grands trimarans de course au large, ayant vu le jour sur la Route du Rhum 2010. Aujourd'hui, la flotte est composée de 5 bateaux et deux bateaux sont en construction, le Maxi Banque Populaire XI et le trimaran de François Gabart (ex Macif ex-sponsor du navigateur).

Ces bateaux volants sont de véritables bijoux de technologie et participent à toutes les grandes courses au large. Mais ils sont surtout conçu pour battre des records tels que le Trophée Jules Verne (tour du monde en équipage) ou le tour du monde en solitaire.

Le Maxi Edmond de Rotschild
Le Maxi Edmond de Rotschild
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