IMOCA : Une journée d'entraînement avec Charlie Dalin sur le foiler Apivia

Navigation sur l'IMOCA Apivia © Briag MERLET

Invités à bord d'Apivia lors du dernier entraînement des IMOCA au sein du pôle Finistère Course au Large avant la Transat Jacques Vabre, nous vous partageons de l'intérieur le déroulé de cet ultime répétition avant la grande course océanique en double.

Briefing des skippers à Port La Forêt

Structure reconnue dans le domaine de la course au large depuis sa création dans les années 1990, le Pôle Finistère Course au Large de Port la Forêt regroupe dans ses stages d'entraînement les plus grands noms de la voile française. Avant chaque grande épreuve, elle fait naviguer ensemble skippers et bateaux de dernière génération pour leur permettre de se jauger et de travailler leurs manières de naviguer. Nous avons eu la chance d'embarquer sur l'IMOCA Apivia de Charlie Dalin à l'occasion du dernier rendez-vous avant la Jacques Vabre 2021.

Briefing météo
Briefing météo

La journée commence par un incontournable briefing en salle pour étudier la météo. Ce jour-là, les principales questions évoquées étaient le fort coup de vent annoncé pour le lendemain, qui remettait en cause la navigation de la journée du lendemain. Une fois confirmée son annulation, Jeanne Grégoire, entraîneuse du Pôle, expose les conditions et le programme : un bord de près depuis la pointe de Beg Meil jusqu'au plateau des Birvideaux, puis retour au portant jusqu'aux Glénan et à la baie de la Forêt.

Une équipe en attente au mouillage
Une équipe en attente au mouillage

Un équipe nombreuse autour du marin

Si la Transat Jacques Vabre se court en double, la voile est un sport d'équipe. Et nombreuse... Nous le constatons rapidement dès le départ en semi-rigide depuis le port de Concarneau (port d'attache d'Apivia). En l'absence de Paul Meilhat partenaire de Charlie Dalin pour la course, Jean-Luc Nélias assumera le rôle du co-skipper. En plus du duo, on retrouve pour la navigation du jour Jean-Yves Gau, boat captain du bateau et Ulysse, ingénieur chez Mer Concept. Mais si ceux-ci feront toute la navigation, 3 personnes nous attendent à bord. Elles ont préalablement matossé le bateau selon les consignes de Charlie Dalin (déplacer le matériel au bon endroit pour équilibrer les poids au mieux selon l'allure). Elles aident à la manœuvre et au hissage de la grand-voile, une opération physiquement pas anodine...

Les équipiers se chargent de hisser la grand-voile
Les équipiers se chargent de hisser la grand-voile

Des voiliers scrutés à la loupe

A quelques semaines de la Transat, les bateaux sont tous prêts pour la grande traversée et les marins viennent surtout faire du rodage et de l'observation de la concurrence. "Tous les bateaux ont reçu leurs nouvelles voiles, c'est l'occasion d'observer leurs performances" explique Charlie Dalin.

Les semi-rigides accompagnent les bateaux
Les semi-rigides accompagnent les bateaux

Pendant la procédure de départ, les équipes en semi-rigide profitent de l'occasion pour photographier la concurrence.

Des performances au près au-dessus des autres IMOCA

Avec un départ au près dans une brise oscillant entre 12 et 15 nœuds, la carène du voilier de Charlie Dalin, dessinée par Guillaume Verdier, fait merveille et confirme les résultats d'avant saison. Le voilier jaune et noir affiche une moyenne nettement supérieure à la concurrence. Les autres bateaux sont rapidement dans notre tableau arrière. Sur la durée du bord de près nous amenant au Birvideaux, l'IMOCA a distancé ses concurrents de plus de 2 milles en une heure.

Chacun s'observe au près
Chacun s'observe au près

Côté confort, si pour Charlie Dalin habitué aux mouvements du bateau dans les mers du sud, il s'agit de conditions clémentes, le bruit et les quelques chocs dans la petite houle du jour laissent imaginer l'ambiance à haute vitesse en mer formée. Le bateau montera tout de même jusqu'à 19 nœuds au près.

Bataille au portant avec Charal

Arrivé en avance sur les autres, nous avons le temps de matosser à nouveau, passant les voiles et l'équipement sur tribord pour notre retour bâbord amure. Cette fois-ci, c'est un départ au portant qui nous attend. Un peu en retard par rapport au timing, on sent vite la frustration du compétiteur monter chez Charlie Dalin face à un bateau en léger déficit de vitesse. Alors que Jérémie Beyou est parti devant, l'équipage s'affaire vite à reculer l'équipement pour sortir l'étrave de l'eau. Les dixièmes de nœuds sont vite grappillés. Charlie Dalin en profite pour tester des configurations de voiles d'avant et observer les choix des concurrents. Le réglage du foil est régulièrement ajusté en fonction de la vitesse du bateau et de la force du vent. Si les capteurs, afficheurs et valeurs chiffrées sont omniprésentes, on sent que la place pour la connaissance du bateau et des sensations existe. Après un tour du monde et des courses d'avant saison réussies, Charlie Dalin connaît son voilier sur le bout des doigts.

Des afficheurs omniprésents
Des afficheurs omniprésents

Apivia revient progressivement à la hauteur de Charal avec qui s'engage une bataille de lofe. C'est finalement Charlie Dalin qui trouve l'ouverture pour dépasser Charal et mettre fin au débat.

Avec un vent mollissant, les bateaux lorientais préfèrent aller se mettre à l'abri à Lorient avant la tempête du lendemain et nous mettons le cap sur Concarneau.

Charal est finalement laissé dans notre sillage
Charal est finalement laissé dans notre sillage

Une navigation loin de la plaisance

Si, comme pour tout essai, "il manquait quelques nœuds de vent" au dire du skipper, Apivia a tutoyé les 20 nœuds. Il n'a certes pas atteint les 30, mais on imagine bien les performances du bateau. Naviguer au chaud dans le cockpit fermé à haute vitesse est loin de la plaisance, à moins de 10 nœuds au rappel et il faut se rappeler de se tourner vers le sillage pour mesurer les performances du voilier. En attendant, ces machines alimentent le rêve et le feront encore sur la prochaine transat.

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