Les rencontres en voilier peuvent-elles créer des amitiés durables ?

Arthur et Blue Hour à Uig, île de Skye, Ecosse

La croisière et les longs voyages en voilier sont l'occasion d'innombrables rencontres. Les amitiés se font vite en bateau, l'entraide étant la norme sur les pontons autour du monde. Les bateaux suivent souvent les mêmes routes. On se croise dans un mouillage puis un autre. Autant d'occasions de nouer des liens, mais sont-ils durables ?

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Généralement, les liens d'amitié se créent rapidement entre les équipages, mais se défont tout aussi vite une fois qu'on s'est quitté. Parfois, ils durent quelques temps, mais s'affadissent après l'inévitable retour à terre. Il arrive cependant que certaines de ces rencontres créent des amitiés fortes et durables.

L'équipage canadien de Blue Hour
L'équipage canadien de Blue Hour

Une rencontre inattendue

Lors de notre tour d'Atlantique, il y a six ans déjà, nous avions rencontré deux voiliers canadiens au Groenland. Ce n'est pourtant pas l'endroit où nous pensions croiser du monde. Le plus extraordinaire étant que ces deux voiliers naviguaient avec des jeunes enfants à bord, comme nous ! La remontée de la côte Est du Groenland avec ces équipages avaient été une expérience inoubliable.

Rencontre inattendue au Groenland avec deux voiliers canadiens
Rencontre inattendue au Groenland avec deux voiliers canadiens

Quelle ne fut pas notre surprise de nous apercevoir que l'un de ces voiliers, Blue Hour, naviguait cet été en Norvège, et revenait vers l'Ecosse pour y laisser le bateau en hivernage. Il était tout à fait inconcevable de naviguer dans les mêmes eaux et de ne pas s'y retrouver ! Le vent nous a joué bien des tours, pour nous qui montions à leur rencontre et pour eux qui redescendaient de Norvège contre les coups de Sud-Ouest.

Arthur et Blue Hour dans les Hébrides extérieures
Arthur et Blue Hour dans les Hébrides extérieures

Un rendez-vous manqué au nord de l'Ecosse

Alors que nous étions dans le loch Nedd, près de l'extrémité Nord-Ouest de l'Ecosse, ils attendaient aux Orcades une occasion de nous rejoindre. Cependant, les jours filant sans meilleure météo, Blue Hour prend alors, à contre-coeur, la décision d'emprunter le canal calédonien. Ce dernier traverse l'Ecosse d'Est en Ouest, d'Inverness à Fort William, bien loin au Sud par rapport à notre position…

Et Arthur se retrouve bloqué par le vent, sans possibilité de redescendre. Nous arrivons tout de même à rallier le loch Ewe, où nous restons une semaine à subir les rafales. Blue Hour, de son côté, emprunte les écluses du canal et commence à remonter la côte Ouest à notre rencontre. Néanmoins, leur voilier doit être à la fin du mois près de Glasgow, ils ne peuvent se permettre de rester coincer au Nord.

Balade à terre sur l'île de Canna, Ecosse
Balade à terre sur l'île de Canna, Ecosse

Des retrouvailles exceptionnelles

Finalement, le vent faiblit, tourne suffisamment pour nous offrir une fenêtre de navigation ! Nous nous donnons rendez-vous sur la pointe Nord-Ouest de Skye, dans l'idée d'aller ensuite ensemble dans les Hébrides extérieures. Les retrouvailles sont extraordinaires, au pied d'un château en ruine dans un mouillage superbe et par une belle accalmie.

Arthur et Blue Hour au mouillage de Duntulm Castle, Skye, Ecosse
Arthur et Blue Hour au mouillage de Duntulm Castle, Skye, Ecosse

En effet, les amitiés de bateau sont parfois aussi solides que les amarres qui retiennent nos deux voiliers à couple. Les navigations passées ensemble, les joies et parfois les galères vécues de concert, les rendent inaltérables.

Arthur et Blue Hour à couple dans les Ascrib Islands, Ecosse
Arthur et Blue Hour à couple dans les Ascrib Islands, Ecosse
Reportage
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