L'antifouling M300 appliqué à la fabrication de la coque

M300 développe un nouveau procédé qui risque de changer le monde de l'antifouling. Le produit est appliqué dans le moule en lieu et place du gelcoat. Un première ! Rencontre avec Thomas Drean.

Une recette qui a fait le succès de l'antifouling M300

L'antifouling M300, c'est l'histoire d'une entreprise française spécialisée dans le traitement des revêtements et dans la métallisation des surfaces. Au commencement, Meto & Co métallisait des meubles et accessoires de décoration intérieure pour les hôpitaux, à base de cuivre, une matière naturelle et un antibactérien reconnu. Malheureusement, au contact de l'air ou de l'eau, la matière s'oxyde et verdit, lui donnant un aspect sale. "Difficile de convaincre que malgré la couleur verdâtre, l'endroit était sans aucun doute le plus propre de l'hôpital" nous confie Thomas Drean, en charge du développement du concept.

Sous l'impulsion d'un des actionnaires de la PME, navigateur au demeurant, ils ont alors décidé d'étendre le procédé au monde du nautisme et ont sorti l'antifouling M300. Cette matière présente de nombreux avantages : efficacité, longévité, facilité d'utilisation et impact écologique prononcé grâce au cuivre, matière qui n'est nocive ni pour les utilisateurs ni pour l'environnement ou encore pour les micro-organismes sous-marins.

Cet antifouling en pot a rencontré un vif succès et est utilisé dans de nombreux chantiers (Uchimata à La Rochelle, Monaco Marine en Méditerranée…), référencé chez de nombreux distributeurs (Uship, Bionautique) ou encore sollicité par des associations écologiques ou des sportifs (Echo Mer, Daniel Pepponet).

Quand l'antifouling M300 devient conceptuel

Devant le succès de l'antifouling M300 permanent, Méto & Co a décidé de pousser les recherches un peu plus loin pour proposer un antifouling structurel, directement intégré en lieu et place du gelcoat, mais aussi d'utiliser le cuivre en noir afin qu'il ne verdisse plus. Après avoir effectué de nombreux tests de stratification, ils ont décidé de démarcher les chantiers pour proposer leur nouveauté.

"Cela n'a pas été simple de séduire un chantier, mais nous y sommes arrivés et le résultat est au-delà de nos espérances" précise Thomas Drean. C'est le chantier Prepa Nautic / Fernand Hervé en association avec l'architecte Étienne Bertrand, dessinateur et constructeur de prototype dans la classe Mini qui a répondu à l'appel. "Étienne a dessiné une nouvelle génération de Mini, représentée par l'Ofcet 650, construite par le chantier Prepa Nautic/Fernand Hervé, le premier bateau à être sorti du moule avec l'antifouling permanent M300 intégré directement dans la conception."

L'avantage premier de l'antifouling M300 structurel c'est d'abord la longévité. Grâce à l'intégration directe du produit, il n'est plus nécessaire de renouveler tous les ans. "Ce nouveau procédé permet d'être tranquille pendant au moins cinq ans." D'autre part, c'est un gain de temps dans la manipulation, il n'y a plus besoin de sortir le bateau de l'eau pour procéder au nettoyage puis à la pose des deux couches d'antifouling. "Puisqu'il n'y a ni la couche d'époxy, ni les couches d'antifouling traditionnelles, la carène reste super-lisse, non alourdie." Idéale sans doute pour les régatiers qui cherchent une glisse parfaite et un bateau propre pour les sponsors. Au bout de cinq ans ? "Il suffit de recharger tous les cinq ans la coque du bateau pour profiter d'une nouvelle protection."

Une fois démoulée, la structure est recouverte par une cire brillante qu'il faut légèrement poncer pour rendre actif l'antifouling, ici en mat.

Aujourd'hui, la société a déposé deux brevets internationaux, un pour la fabrication du cuivre noir et un pour le procédé d'application du produit.

Au sein du Grand Pavois, sur radio ponton, le bruit court que des chantiers du sud Finistère seraient intéressés pour tester, eux aussi, ce nouveau antifouling structurel.

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Marc Weyland
Marc Weyland
M300 efficace sur les algues mais catastrophique pour les coquillages... Prolifération de petits filaments blancs beaucoup plus rapide avec le M300 qu'avec un antifouling traditionnel; j'ai essayé les 2 procédés.
Michel Desbois
Michel Desbois
Monsieur, un revêtement polyester à base de peut de particules de cuivre, ne peut pas fonctionner, idem, pour ceux qui ont essayé de copier l'un de mes brevets, c'est difficile de faire tenir en suspension plus de 90% de particules de cuivre dans une résine à base d'eau ou autres. ça m'a demandé 20 années-pour arriver à la solution.
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