Bio-Ocean, le nettoyage qui permet de se passer d'antifouling

L'antifouling avec biocides pollue. Pour éviter son utilisation, pourquoi ne pas s'en passer… et nettoyer régulièrement son bateau ? Présentation de la solution de Bio-Océan.

Et si l'antifouling du futur consistait justement à ne pas mettre de l'antifouling ! C'est en tout cas ce que prônent depuis de longues années les créateurs de Bio-Océan. Plutôt que de chercher à éviter que les micros-organismes ne colonisent la coque en leur opposant des biocides, pourquoi ne pas nettoyer régulièrement sa coque ?

Lancée en 2007, la société Bio-Océan a tout d'abord imaginé une solution de lavage haute pression sous l'eau. Un robot muni d'une énorme buse qui se promène sous la coque pour la nettoyer. La solution fonctionne. Elle a été testée à Granville, mais reste trop complexe et surtout trop onéreuse.

Qu'à cela ne tienne, nos inventeurs ont revu leur copie et sont passés à un système de nettoyage, toujours à flot, mais cette fois à l'aide de brosses. Un peu comme un lavage de voiture, des brosses rotatives viennent frotter le fond de coque. Le prototype vient de finir une phase de test à Cherbourg et les usagers en sont pleinement satisfaits.

Quand le besoin s'en fait ressentir, coque sale, il suffit de présenter son bateau devant la machine. Contrairement au modèle pour les voitures qui se déplacent autour du véhicule, ici la machine fait avancer et reculer le bateau. Légèrement en appui sur les brosses, la coque ressort toute propre de l'opération au bout d'une quinzaine de minutes (pour un bateau de 6 m). Une jupe textile récupère les déchets qui, notons-le, ne sont pas polluants. En effet, la coque est exempte d'antifouling et seuls des déchets organiques sont détachés.

Cette machine est disponible avec des brosses horizontales pour les bateaux à moteur, mais existe aussi avec des brosses verticales pour les quilles des voiliers. Si la longueur du bateau importe peu puisqu'il se déplace sur la machine, sa largeur et son tirant d'eau (pour les voiliers) sont limitants. La "petite" machine propose de traiter les bateaux avec une largeur à la flottaison de 3,00 m (attention pas la largeur totale !) et un tirant d'eau maxi de 1,80 m. Un autre modèle pour les bateaux de 4 m de large avec un tirant d'eau possible de 2,50 m est aussi à l'étude.


Exemple d'efficacité sur une coque à demi traitée.

Si la technique fonctionne, reste aujourd'hui à définir le prix pour le plaisancier. "Un abonnement annuel sans limitation du nombre de passages semble un bon principe", nous précise Laurent Helou en charge du développement du produit, "Et comme la sortie annuelle pour changer les anodes et inspecter la coque reste obligatoire, il faudrait que le coût de cet abonnement corresponde au prix de la pose d'un antifouling, peinture comprise. Ainsi la dépense annuelle restera identique pour le plaisancier. Mais cette politique tarifaire sera à décider en fonction des différents acteurs qui utilisent la machine : port, professionnels…"

Mais où trouver ces machines ? Aujourd'hui, l'expérience du port de Cherbourg est terminée et la saison prochaine cette machine devrait être installée à La Rochelle ou à Morgat (deux ports qui sont intéressés par le principe). D'autres ports comme Arcachon ou Toulon sont en pleine phase de réflexion. Mais la difficulté reste toujours de convaincre les plaisanciers du bien fait pour l'environnement de ne pas utiliser d'antifouling, de changer leurs habitudes et d'adopter ce type de nettoyage. Encore un long travail d'apprentissage…

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 Nico cateau
Nico cateau
Il suffisait d'y penser, mais c'est génial!!! Pas compliquer à mettre en place et éfficace!!
 Ange casa
Ange casa
Génial, suis preneur !
 Hugues lemoine
Hugues lemoine
à peine usées ces brosses auront un effet trop abrasif et les micropores ainsi crées seront colonisées par des microorganisme qui endommageront ledit polyester (ou le bois, l'alu ou même le fer ...) à beaucoup plus courte échéance qu'avec l'antifouling. Pas glop du tout .... Ceci dit l'antifouling n'est pas la panacée non plus à chaque poncage on risque d'endommager sa carene. Utile sans doute .... pour les gens pas trop regardants ...
 Denis-romain dubuis
Denis-romain dubuis
trop top ! A voir le coût de la maintenance en usage autonome avec les plaisanciers... je crois pas à la formule annuelle mais plutot au self service ?
 Didier rousseau
Didier rousseau
Reste à ce que le prix du passage, permette plusieurs passages par an et que les ports y trouvent leur intéret .. Autrement génial j'y avais pensé mais la réalisation ne s'est pas faite ??
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