Portrait / Peter Blake, déjà une enfance de marin

Peter Blake

Le célèbre navigateur Peter Blake est né dans une famille de marins. Dès son plus jeune âge, il navigue en famille et ira même jusqu'à construire son propre bateau dans le jardin familial. Passionné par la voile, il alterne croisières et courses en dériveur, et accumule les réussites.

Une jeunesse sur l'eau

Peter Blake nait en 1948 à Bayswater, une banlieue côtière d'Auckland, d'un père commandant de canonnière (navire de guerre léger) dans la Royal Navy. Avec ses trois frères et sœurs, il navigue dès son premier âge à bord des bateaux de ses parents et grandit avec la mer comme terrain de jeu. Les étés passés à la mer lui restaient en tête et à l'école, Peter rêvait de bateau. Avec son frère Tony, il épluchait les magazines de voile suivant les tendances et imaginant ses propres designs de bateaux.

Les vacances sur le terrain familial en bord de mer

Son premier bateau

À 8 ans, son père lui construit un petit dériveur en bois de 7 pieds (P-class yacht) baptisé Pee Bee. À son bord, il navigue des heures et des heures, parcourant le port de Waitemata Harbor, explorant les criques alentour, jusqu'à ce qu'il devienne trop grand pour passer sous la bôme sans se cogner lors des virements de bord.

Il évolue ensuite sur un Zeddie (ancien dériveur néozélandais) appelé Tango avec "sa coque noire menaçante, sa grand-voile orange vif et son spinnaker à rayures noires et orange."

Les premières navigations en famille

Les croisières familiales

Alors qu'il a 13 ans, Brian et Joyce — les parents de Peter — vendent leur terrain de Mairangi Bay, où la famille passe chaque année ses vacances au bord de la mer. Ils réinvestissent leurs gains dans l'achat d'un sloop de 30 pieds baptisé Ngarangi (le ciel en maori). Dix-huit mois plus tard, la famille le troque contre le ketch Woollacott de 34 pieds, Ladybird. Un voilier "avec un espar en bois vernis, des aérateurs en cuivre poli, une vraie beauté" décrivait Peter. Un bateau qui a eu une influence particulière sur la famille Blake et sur Peter en particulier et qui a appartenu à la famille pendant 35 ans.

Le jeune marin accompagne ses parents pour une traversée aller-retour entre Auckland et les îles Tonga et Fidji. Il avouera plus tard avoir été marqué à jamais par sa première tempête.

Ladybird, le voilier familial

Un marin

Pour Peter, la navigation est naturelle comme le raconte sa mère, Joyce. Dès qu'il prenait la barre d'un voilier, il savait exactement ce qu'il fallait faire et le réalisait sans entrave. À bord, il attend la perfection, comme l'explique sa sœur Janet : "Nous ne devions pas rester les bras croisés et aller plus vite. S'il aimait gagner, il le faisait avant tout en s'amusant."

Peter (à droite) avec ses frères et soeurs

Construire son propre bateau

Au fil de sa jeunesse, Peter Blake alterne les croisières à bord de Ladybird et les courses en dériveur. S'il se lance dans des études en génie mécanique à l'Institut Technique d'Auckland (aujourd'hui Auckland University of Technology), sa passion pour la voile est dévorante. À tel point qu'il décide de construire son propre bateau, dans un hangar de fortune, installé dans le jardin familial.

La nuit, on peut entendre le vacarme des outils électriques pour faire naitre le futur quillard de 23 pieds (7 m) d'après les plans du designer Van der Stadt. À l'image de son "Zeddie", ce nouveau bateau — Bandit — arbore une coque noire et un spinnaker orange et noir. Et Peter s'illustre rapidement avec en remportant le Championnat Junior Offshore lors de sa première saison.

C'est ainsi que les croisières familiales se font désormais à deux voiliers. Peter et son frère Tony sur Bandit, et le reste de la famille sur Ladybird.

Les croisières familiales

Sa première course au large

Sur la scène locale, les prouesses de Peter en matière de navigation sont de plus en plus reconnues. Il est invité à participer en tant qu'équipier à de nombreux évènements majeurs, notamment la Ton Cup ou la Round North Island race.

Il est ensuite invité à participer à sa première course au large autour des îles du Pacifique. Un souvenir qui laissera un goût amer à ce compétiteur hors pair, toujours prêt à gagner. Englué dans une zone de calme, l'équipage préfère faire la fête plutôt que de naviguer.

Si le yachting professionnel est encore inconnu, Peter voit son intérêt pour les courses croître. Après la vente de Bandit, il se lance dans la construction d'un nouveau modèle de 26 pieds — Oliver Twist — sur les plans de Holman & Pyes. Mais il est temps pour lui d'élargir ses horizons.

Ses premières courses en dériveur

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