Interview / Un projet de course en large en Ocean Fifty pour Éric Péron

© Alexis Courcoux

Après un passage sur le circuit Figaro sous les couleurs du projet French Touch Ocean Club, dont il est à l'initiative, Éric Péron ambitionnait de courir le Vendée Globe 2020. Malheureusement, son sponsor s'était dérobé, laissant le skipper sur la touche. Aujourd'hui, il rebondit en intégrant la classe nouvellement nommée Ocean Fifty (ex-Multi 50).

Courir la Route du Rhum 2022 en Ocean Fifty

Volvo Ocean Race (aujourd'hui The Ocean Race), Transat Jacques Vabre, Monaco Globe Series, Transat AG2R La Mondiale, Tour de France à la Voile, Solitaire du Figaro… Eric Péron s'est illustré dans le monde de la voile sur plusieurs supports. Il se lance désormais dans un nouveau projet, courir la Route du Rhum 2022 en Ocean Fifty.

"Alors que je courais en Figaro, j'avais trouvé en 2017, un sponsor pour faire le Vendée Globe 2020/2021. Mais le projet IMOCA est tombé à l'eau. Avec French Touch Ocean Club (NDLR Projet dont l'objectif est de rassembler et promouvoir les entreprises françaises en valorisant leur savoir-faire, et de démocratiser le sponsoring de la voile), on a toujours eu dans un coin de la tête de faire le Vendée Globe. Malheureusement, les budgets nécessaires, couplés à mon ambition de performance, ne nous permettent pas d'intégrer le circuit dès maintenant. L'Ocean Fifty était le meilleur compromis pour participer à la Route du Rhum" nous explique le skipper.

Le Figaro 3 French Touch
Le Figaro 3 French Touch

Un bateau de 2009 à optimiser

Pour ce nouveau projet, Éric Péron a racheté l'ancien trimaran Ocean Fifty de Gilles Lamiré, vainqueur notamment de la Route du Rhum 2010 avec Lionel Lemonchois. Ce plan Irens – Cabaret a été construit en 2009 chez Marsaudon Composites à Lorient et va subir un grand chantier pour une mise au niveau des autres Ocean Fifty du plateau.

"C'est un bateau construit en 2009, qui a toujours fonctionné avec des dérives latérales et deux safrans sur les flotteurs. Il n'a jamais évolué après l'autorisation d'ajouter des foils à ces bateaux. La plateforme est saine, volumineuse, propice à être un bateau de course au large en solitaire, alors autant profiter de cette mise à jour. Ce sont de gros travaux, qui nécessitent de gros investissements, mais le jeu en vaut la chandelle" détaille Éric Péron.

Ainsi, le bateau qui est basé à Brest sera doté de foils, d'une dérive centrale et subira des travaux sur les safrans. En attendant, le skipper breton compte naviguer avec son bateau en l'état, pour en prendre connaissance et voir ce qu'il faut optimiser. Le bateau entrera en chantier après la Solitaire du Figaro, qu'Éric courra à bord de son Figaro French Touch. Ainsi, pour l'instant, aucune course n'est au programme de l'année 2021, le bateau sera utilisé pour des programmes de relations publiques afin de trouver des fonds.

Arrivée Prince de Bretagne © DR
Arrivée Prince de Bretagne © DR

Trouver un partenaire principal

"French Touch Ocean Club réunit une quinzaine de partenaires et apporte entre 20 et 25 % du budget de fonctionnement souhaité. On cherche encore 80 % du budget avec un partenaire titre qui prendrait le nom du bateau" développe Éric Péron.

Après la remise à l'eau de son bateau début 2022, le navigateur commencera par une période de mise en point avant de sans doute enchainer avec une transat et des navigations en solitaires. Une bonne préparation pour son objectif final, la Route du Rhum 2022.

"L'Ocean Fifty est un bateau à taille humaine, c'est un trimaran sportif, qui va assez vite. L'attention est constamment nécessaire. C'est sur des projets comme ça que l'on s'éclate, tout en faisant notre métier. La Route du Rhum, c'était un défi sportif, que ce soit sur n'importe quel bateau, auquel je voulais absolument participer. Je ne l'ai jamais faite. Autant choisir un bateau où la flotte est homogène et le défi qu'amènent les concurrents est beau."

Le Vendée Globe 2024 toujours en ligne de mire

Pour autant, Éric Péron ne renie pas son envie de participer au Vendée Globe 2024. Il garde toujours en tête cette envie d'intégrer le circuit IMOCA et de participer à son premier tour du monde en solitaire dans 3 ans.

"C'est une étape intermédiaire vers un IMOCA. J'ai déjà fait 3 Transat Jacques Vabre en IMOCA, j'ai été 3 fois skippers remplaçant pour le Vendée Globe… J'ai fait quelques milles sur ces bateaux. Aujourd'hui, n'ayant pas d'IMOCA entre les mains, l'Ocean Fifty représentait le meilleur compromis. Je ne voulais pas non plus naviguer sur un IMOCA en mode dégradé, je suis un grand compétiteur" conclut Éric Péron.

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