Instruments de musique en bateau  : Quelles précautions et quels aménagements ?

Les marins musiciens peinent à se séparer de leurs instruments. Mais faut-il prendre des précautions particulières avec les instruments de musique en bateau ? Comment les musiciens aménagent-ils leurs bateaux ? Tour d'horizon maritime et musical.

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Musique et bateau : une longue tradition

Depuis des siècles, les musiciens trouvent leur place à bord des bateaux. Si l'on pense évidemment aux chants de marins a cappella, les instruments étaient aussi présents. Accordéons, flûtes ou petits tambours accompagnaient la voix, à la fois pour les chants de manœuvre et pour les moments festifs ou de détente. La musique savante pouvait aussi avoir sa place, comme dans les romans de Patrick O'Brian, dont les héros Jack Aubrey et Stephen Maturin jouent des duos violon et violoncelle.

Des conditions de conservation acceptables

Aujourd'hui, l'attention portée aux instruments peut être un frein à leur embarquement pour certains musiciens. Mais est-ce réellement justifié ? Pour Adrien Wiott, du collectif Violoncelle en Voile, qui réalise chaque année des tournées en voilier en Bretagne Sud, il s'agit d'un faux problème pour les instruments anciens : "Le violoncelle est dans sa boîte qui le protège des chocs. Nos instruments datent du 18ème siècle. En 1750, au château de Versailles, il faisait froid l'hiver et très chaud l'été, et les instruments sont toujours là ! A part les jours de pluie, où l'on fait un peu plus attention, il ne fait pas plus humide en bateau qu'à terre. Les chapelles dans lesquelles nous jouons sont souvent plus problématiques que le bateau."

Les instruments disposent généralement de boîtes renforcées qui les protègent bien. Seuls les instruments métalliques, sensibles à la corrosion, mériteront probablement un peu plus de précautions qu'à terre, tout en pouvant être embarqués sur les bateaux.

Cabines, cockpits et carrés aménagés

L'instrument n'est pas un simple bagage à bord du bateau. S'il arrive que certains musiciens fassent des représentations à bord, tous y répètent au minimum. Il faut donc de l'espace. Et s'il n'est pas nécessaire d'avoir un 60 pieds, les bateaux trop exigus poseront problème. Le violoncelliste interrogé témoigne : "Pour visiter mon bateau avant l'achat, un First 325, je suis venu avec mon instrument, afin de vérifier les espaces. Avec l'archet, il faut un minimum de dégagement pour jouer. Je peux travailler à l'intérieur du bateau, et dans le cockpit, où j'ai mis un bimini que l'on peut fermer comme une tonnelle. J'aime jouer dehors, le son est différent d'une salle."

Nombreux sont les pianistes musiciens. Et ils ne se contentent pas toujours de claviers électroniques, faisant, quand ils le peuvent, concevoir leurs bateaux autour de l'instrument. L'artiste Marieke Huysmans Berthou a ainsi fait installer un ascenseur à piano pour faire des concerts depuis sa goélette, sous le nom Pianocéan.

Des transferts complexes

Une fois à l'escale, encore faut-il débarquer. Il n'y a pas toujours un quai ou catway. Les manœuvres en annexe peuvent être délicates. Il convient de bien protéger l'instrument, mais là encore, Adrien Wiott conclut de manière rassurante : "Il faut faire attention, mais nos boîtes en carbone sont étanches. En ville aussi, il pleut !"

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