Interview / Les astuces de Clarisse Crémer pour combattre le mal de mer

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Clarisse Crémer navigue sur l'IMOCA Banque Populaire, elle vient d'ailleurs de boucler son premier tour du monde à la voile en solitaire, le Vendée Globe. Elle nous livre ses astuces pour combattre le mal de mer.

Le mal de mer est un véritable fléau pour tous ceux qui pratiquent la mer. D'autant plus handicapant qu'on ne peut le prévoir, quelle que soit sa pratique (régulier, professionnel ou occasionnel) ou quel que soit l'état de la mer.

Certes il existe bien des règles pour s'en prémunir, la règle des 5 F notamment (Faim, Froid, Frousse, Fatigue et Foif) ou encore des médicaments et même de la rééducation. Mais dans tous les cas, tout le monde conseille de rester actif et de ne pas s'enfermer dans une sorte de torpeur.

Clarisse Crémer, navigatrice au sein de l'écurie Banque Populaire, nous livre ses conseils pour combattre le mal de mer.

L'IMOCA Banque Populaire © Olivier Blanchet / Alea / BPCE
L'IMOCA Banque Populaire © Olivier Blanchet / Alea / BPCE

"Il faut d'abord, accepter que ça finisse par passer. Il y a plein de marins qui ont le mal de mer et ça finit toujours par passer avec le temps. Plus on navigue moins on est malade. Plus on s'habitue à un bateau en particulier, moins on est malade. Beaucoup naviguer c'est déjà le mieux pour combattre le mal de mer.

Il faut partir en ayant bien mangé. Pas des choses lourdes, comme un moelleux au chocolat. Mais il ne faut surtout pas partir le ventre vide. Si c'est le petit déjeuner, des œufs avec du pain par exemple. Il faut aussi bien boire, et ne pas se retenir.

J'ai des basiques. Si je m'empêche d'aller aux toilettes, je vais être malade, si je ne mange pas assez je vais être malade. Si je ne dors pas assez – c'est problématique en course au large – on est forcément plus facilement malade aussi.

Il faut surtout rester actif ! Si on commence à se laisser aller dans une torpeur, on ne se sent pas très bien. On veut s'allonger. C'est la cata !

Si on a l'occasion, il faut mieux prendre la barre du bateau, rester dehors, régler les voiles, mais surtout ne pas se laisser envahir par la fatigue. Il faut combattre le mal de mer. Sauf si l'on sait que l'on peut aller s'allonger 48 h en attendant que ça passe. Mais si on veut profiter de sa journée, il ne faut pas se laisser abattre par le mal de mer.

Il y a des petites choses à manger qui passent plus ou moins bien. Des fruits secs, comme des noix de cajou salées ou des amandes salées. Ça me fait du bien. Il ne faut pas en manger trop, mais un petit peu. Le gingembre, ça marche bien aussi. Le gingembre confit par exemple. Certains recommandent également le port des lunettes anti-mal de mer.

Si on commence à avoir un peu froid, il ne faut pas attendre parce qu'on ne veut pas rentrer à l'intérieur du bateau. On y va, on s'habille bien et on ressort. Il ne faut surtout pas laisser le froid, la faim, la soif ou l'envie d'aller aux toilettes arriver de peur de rentrer dans l'intérieur du bateau.

Après on respecte les basiques : ne pas lire un bouquin, ne pas rester à l'intérieur, demander à quelqu'un qui a moins le mal de mer de faire la cuisine, c'est quand même la base."

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Damien Telle
Damien Telle
mon petit’truc (mais pas toujours possible) passer 1-2 nuits a bord avant le depart, si possible dans un mouillage un peu rouleur. le fait de se faire « bercer » en dormant semble reduite les symptomes.
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