Utiliser la chaussette à spi simplement en 4 étapes

Si la chaussette à spi n'existait pas, de toute évidence, il faudrait l'inventer. Le spi est une voile magnifique qui permet, dans le petit temps, de se déhaler alors que les autres sont plantés. Utiliser un spi à l'aide d'une chaussette devient un vrai jeu d'enfant. Voyons ensemble comment utiliser facilement la chaussette à spi.

La chaussette à spi, c'est un attirail additionnel pour une voile qui en comporte déjà beaucoup. Si tout ce barda vous effraie un peu, mettez tout à plat sur le ponton en attachant le point de drisse à un taquet. Ainsi vous pourrez manipuler le bout de va-et-vient pour faire monter et descendre la chaussette autant de fois qu'il vous faudra. C'est une bonne prise en main.

Sur le quai ou le ponton, on peut se familiariser avec la manipulation de la chaussette.
Sur le quai ou le ponton, on peut se familiariser avec la manipulation de la chaussette.

Ensuite, il faut s'entraîner en mer par petit temps et renouveler la manœuvre plusieurs fois, de préférence en solitaire pour s'approprier toutes les données du problème. Avec cette expérience, il sera plus facile de donner des instructions pertinentes à l'équipage.

La préparation de la chaussette à spi

  • Contrairement à un spi "dans son sac", la chaussette se prépare exclusivement sur la plage avant du voilier. Autant le faire dans un confort relatif -avec un vent apparent très faible- c'est donc vent arrière que l'on prépare la manœuvre (160°).
  • Afin d'avoir plus d'espace de travail et une meilleure visibilité, il est préférable de réaliser la manœuvre avec le génois totalement enroulé
  • Si les conditions le permettent, pourquoi ne pas étaler la chaussette sur la plage avant, mais attention à ne pas laisser passer un morceau de tissu à l'eau, car tout le spi le suivrait par-dessus bord.
On peut partiellement sortir la chaussette pour frapper les manoeuvres
On peut partiellement sortir la chaussette pour frapper les manœuvres.

Comment gréer la chaussette ?

  • La plupart du temps, on se contentera de sortir partiellement la chaussette de son sac pour frapper les manœuvres de drisse et d'écoutes (et le bras si c'est un spi symétrique)
  • À la manière d'un spi classique, on grée la chaussette pour l'envoyer sous le vent de préférence. Avec un peu plus d'expérience, on peut aussi envoyer la chaussette au vent puis la faire passer devant l'étai.
  • On commence par frapper le point de drisse sur la chaussette. Si tout semble compliqué et que les doutes vous assaillent, vous pouvez installer les écoutes une fois la chaussette hissée. On y voit plus clair dans le montage.
Le point de drisse peut être une sangle ou un anneau
Le point de drisse peut être une sangle ou un anneau.

Paré à hisser ?

  • Un équipier à la drisse est chargé de hisser le spi. Tandis qu'un second, sur la plage avant, guide la chaussette. Il va ainsi éviter que la chaussette, entraînée par son poids, ne s'échappe et danse la gigue autour du bateau.
  • Il faut s'assurer que la chaussette ne fait pas de torsade sur elle-même. La chaussette doit disposer d'une bande de couleur permettant de visualiser d'éventuels tours. Si la chaussette est convenablement rangée en accordéon dans son sac, il y a peu de risques de torsade.
Il faut guider la chaussette sans pour autant la retenir
Il faut guider la chaussette sans pour autant la retenir.

Une dernière vérification

  • Une fois que l'équipier de drisse a hissé la chaussette en tête, l'équipier de plage avant la maintient baissée à l'aide du va-et-vient pendant que les équipiers du cockpit mettent les manœuvres en tension.

Spi asymétrique : amure tendue au bout du bout-dehors, écoute tendue

Spi symétrique : écoute tendue, bras de spi proche du tangon brassé à 45°

  • À présent, le spi est prêt à être envoyé. Puisqu'il est étouffé, la situation est sous contrôle.
En retroussant la chaussette il faut veiller à ne pas laisser monter un coque dans le cordage
En retroussant la chaussette, il faut veiller à ne pas laisser monter une coque dans le cordage.

Paré à gonfler ?

  • Avant de retrousser la chaussette il est conseillé de s'écarter du vent arrière et de placer le bateau au grand largue, à 140/145° du vent. Ainsi, le vent gonflera la voile au lieu de la faire tourner en bourrique au rythme des tourbillons de la grand-voile.
  • Si tout le monde est prêt, l'équipier d'avant va pouvoir libérer la voile de son entrave en retroussant la chaussette à l'aide du bout de va-et-vient. Pour bien manœuvrer, il faut être à l'étrave et à genoux. En effet, les bras et la tête en l'air en même temps ne laissent que peu d'équilibre au marin.
  • Dès que le vent se prend dans la voile, elle se gonfle en entraînant la chaussette vers le haut.
  • Durant la manœuvre, il faut veiller à éviter les éventuelles "coque" dans le bout de va-et-vient.
  • Une fois la chaussette retroussée en tête, on frappe - sans tension- la manœuvre au pied de mât.
Pour manoeuvrer la chaussette, on se met à genoux à proximité de l'étrave
Pour manœuvrer la chaussette, on se met à genoux à proximité de l'étrave.
Il faut attacher, sans tension, le va-et-vient au pied de mât
Il faut attacher, sans tension, le va-et-vient au pied de mât.

Paré à affaler

  • L'affalage de la chaussette est très simple, c'est la procédure inverse de l'envoi. On se positionne encore une fois à l'étrave et sur les genoux pour manœuvre le bout de va-et-vient avec le moins de friction possible.
  • On s'assure que le cordage ne fasse pas de tour de l'étai.
  • Au vent arrière, il faut larguer totalement l'écoute de spi afin qu'il se mette en drapeau. Sans pression de vent, il sera facile d'étouffer le spi en descendant la chaussette jusqu'au pont.
  • On pensera à la ranger dans son sac en accordéon en suivant la bande de couleur.
Pour baisser la chaussette, on prend la position à genoux à proximité de l'étrave
Pour baisser la chaussette, on prend la position à genoux à proximité de l'étrave.
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