Modern Express, explications des opérations de sauvetage


Le Modern Express, un roulier de 164 m, dérive actuellement au large des côtes landaises, fortement gîté sur tribord. Mais que s'est-il passé pour arriver à cette situation ?

D'après les informations que nous détenons, il s'agirait de la cargaison qui mal arrimée est venu glissé sur tribord entrainant la gîte. Ce bateau transporte du bois (des grumes) et des machines de travaux publics. Il est vraiment étonnant qu'il n'ait pas chaviré, trouvant une sorte d'équilibre dans cette incroyable position !

Sans connaissance du plan de chargement ni de l'état des ballasts, difficile de comprendre cette situation. En effet, les navires de commerce sont munis de ballast qui leur permettent d'assure sous du pied dans l'eau quand ils sont lèges, soit d'équilibrer la cargaison que ce soit longitudinalement ou latéralement.

Avec les conditions de mer forte rencontrées ces derniers jours, ce cargo dérive depuis plusieurs jours et menace de s'échouer sur les côtes landaises (au niveau de Mimizan).

Toute la difficulté d'un remorquage

Depuis ce lundi 1er févier 2016 à midi, le navire est à la remorque. Mais l'opération n'a pas été sans peine.

Abandonné par son équipage, les moteurs et les groupes électrogènes coupés. Il n'y a donc plus d'énergie à bord (électrique ou hydraulique). Les experts hélitreuillés à bord et chargés de passer le câble de remorque sont donc en difficulté. En effet, si le remorqueur envoie une touline jusqu'au bateau, il faut ensuite haler cette touline et la remorque qui suit jusqu'à la plage avant.

Or même si on utilise des cordages en Dyneema à la place de l'acier, cette amarre pèse tout de même 35 kg/m (elle mesure plusieurs centaines de mètres…). La haler sur le pont avant, 10 m au-dessus du niveau de la mer n'est pas une mince affaire quand on ne peut pas se faire aider de treuil. Sans oublier que l'on se trouve sur le pont d'un bateau qui gîte à 50°.

Les pros des pros

La société Smit Savage mandatée par l'armateur constitue la plus performante au monde pour ce genre de situation. Cette société néerlandaise a notamment travaillé sur les derniers grands naufrages comme le sous-marin nucléaire russe Koursk (2000), le naufrage du Prestige (2001) ou le Costa Concordia (2012).

Les 4 personnes qui ont été hélitreuillées sur le Modern Express sont des spécialistes de cette entreprise de renommée mondiale.

Quelle suite pour cette épave ?

Pris en remorque par le Centaure, un remorqueur espagnol, le Modern Express est actuellement tracté vers le large, cap plein ouest. La vitesse de progression est de l'ordre de 3 nœuds. Dans un premier temps, l'objectif est d'éloigner l'épave de la côte. En effet la remorque très sollicitée peut casser à tout instant. Si cela devait arriver, il faudra tenter une nouvelle opération pour la passer à nouveau. Sans compter que la situation instable du cargo peut changer à tout instant et ce dernier peut se retourner et couler. Mieux vaut alors qu'il soit loin des côtes.

Dans un second temps, des négociations sont ne cours entre la société de sauvetage, l'armateur et son assurance pour trouver un port d'accueil. Ce ne sera que dans les eaux calmes que l'on pourra redresser le bateau en utilisant ses ballasts et en déplaçant la cargaison. Des ports espagnols sont en ce moment dans le haut de la liste.

A suivre…

Copyright : Images marine nationale

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 Jean claude tagot
Jean claude tagot
Actuellement à 7h35 UTC il est prévu qu'il arrive à Bilbao aujourd'hui le 02 vers 18h00 UTC. Sa vitesse est d'environ 3 kt.
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