Web série / L'énergie à bord d'un cata à moteur en grand voyage

Dominique Montesinos vient de troquer son catamaran à voile pour un modèle à moteur. Il raconte cette mutation dans un livre "La belle et le bouchon gras". Dans ce sixième épisode extrait de son livre, il nous décortique ses choix pour avoir de l'énergie électrique comme à la maison…

Les Moorings 474 PC (ou Leopard 47 PC) sont équipés, en standard, d'un groupe électrogène diesel de neuf kilowatts. S'ajoutant aux deux diesels de propulsion, ce troisième moteur, à entretenir et à alimenter, n'attirait pas ma sympathie.

Quand au respect de l'environnement, même sans être un écolo forcené, ces consommateurs d'énergie fossile me brouillent un peu l'écoute de la nature.

Cet appareil, appartenant à une catégorie fort bien cotée, affichait à son compteur cinq fois plus d'heures de fonctionnement que les moteurs de propulsion (15000 heures après 7 ans de location aux iles Vierges).

Deux explications à cela :

  • Etant exploités dans les BVI (British Virgin Islands), ces bateaux naviguent peu, car on trouve dans ce groupe d'iles de très nombreux mouillages peu espacés les uns des autre.
  • Ils reçoivent de la clientèle américaine, laquelle ne saurait se passer de climatisation.

En conséquence de quoi, le groupe électrogène fonctionne nuit et jour, à l'exception de l'heure de navigation quotidienne nécessaire pour se rendre d'un mouillage à l'autre.

Tout ceci afin d'alimenter en permanence les trois groupes de climatisation du bord.

Bon, nous, on n'a pas de mérite, les clims, on n'aime pas ça…

A ce stade, vous commencez peut-être à entrevoir le prochain chantier ?

25 m2 de panneaux solaires

L'étage supérieur ayant été dûment débarrassé de ses pléthoriques et pesants "gadgets", une place magnifique d'environ 25 mètres carrés se trouva vacante, et donc, en mesure d'accueillir un respectable parc solaire.

Un papier, un crayon, une calculette et une connexion internet pour s'enquérir de l'état de l'art (oui, car les tas de lard ne me disent rien, même si tout est bon dans le cochon, comme disent les cochonnes et les jeunes mariées bretonnantes…).

Il fût bientôt évident que l'énergie solaire serait parfaitement capable de supplanter la bruyante machine pour subvenir largement aux besoins énergétiques du bord.

D'où le nouveau chantier : déposer 2 des 3 clims et le groupe électrogène. Implanter à la place treize panneaux solaires de 300 watts chacun, un parc de batteries plomb/acide de 700 ampères-heures et 7 régulateurs de charge.

Deux onduleurs de 3000 watts chacun desservent un tableau électrique 220 volts exactement identique à celui qu'on peut trouver dans une maison connectée au réseau national.

Tout le confort

Ainsi équipée, la Lady dispose de tout le confort moderne: eau chaude et froide aux robinets, lave-linge, machine à café, bouilloire électrique, plancha, ordinateurs et toute cette sorte de choses, plus une machine à glaçons.

Quand à la question de l'éclairage, toutes les sources lumineuses du bord ont été passées en LEDs, qui, allumées toutes ensemble totalisent moins d'un ampère, grand-père. C'est pas pépère, ça ?

"Et alors, pourquoi avoir conservé une clim ?"

Bonne question, et je vous remercie de me l'avoir posée.

Pour la beauté du geste…

Ainsi, par grande chaleur, lors d'une journée fort ensoleillée, cet appareil peut fonctionner à l'énergie solaire durant les heures les plus chaudasses de la journée, ambiance : "le soleil nous rafraichit". C'est pas cool ça ?

Dans l'épisode suivant, l'auteur nous explique comment il a adapté sa motorisation pour offrir confort et autonomie à son cata à moteur.

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