Réussir à faire du cap dans le vent médium

J88 remontant au vent en régate © J-boats

Dans un vent médium, les conditions de navigation à la voile sont parfaites. C'est le moment d'optimiser le gain au vent. Comment régler les voiles et le bateau, quelles consignes fournir à l'équipage, comment ajuster le gréement ? Bateaux.com vous donne les clés pour maximiser votre cap dans le vent médium.

Les voiliers sont tous très différents et des lacunes de  au près peuvent s'expliquer par de nombreux facteurs dépendant souvent les uns des autres. Il existe cependant de grands principes à suivre pour être efficace au près, notamment dans le médium.

Comment définir le vent médium ?

C'est généralement la meilleure part du gâteau. C'est l'idéale, on navigue à pleine puissance, la mer est assez plate et la vitesse maximale. Ces conditions se situent souvent entre 12-18 nœuds (en fonction du rapport poids/puissance du voilier). Si vous ne pouvez pas caper dans ces conditions, vous ne le pourrez jamais.

Border les voiles à leur maximum

Dans ces conditions, on peut border et rentrer les voiles. Pour ceux qui sont équipés d'un rentreur de point d'écoute pour voile d'avant (inhauleur), c'est le moment de l'utiliser. Les génois sont bordés au maximum, juste à toucher la barre de flèche et le solent au milieu de la barre de flèche. La grand-voile peut être bordée à la limite du décrochement du penon supérieur.

Si vous atteignez la vitesse cible trop facilement, vous pouvez certainement border plus fort. Au contraire, si le bateau a du mal à accélérer lorsque qu'on abat un peu, c'est qu'on a trop bordé.

L'angle de gîte dicte sa loi

Les penons sont essentiels dans le petit temps (LIEN) ainsi que dans le vent instable (LIEN), mais à mesure que le vent se renforce et devient médium, ils perdent de leur intérêt. Tout ce qui vous importe, c'est un angle de gîte constant. Pour bien faire, dans les risées on laisse le bateau remonter au vent pour ne pas trop s'incliner. À contrario, dans les accalmies, en abattant légèrement pour conserver la gîte.

L'angle de gîte idéal varie selon le type de voilier. Pour la plupart des monocoques à déplacement, il sera d'environ 15/20 degrés rarement au-delà. La pression dans la barre est proportionnelle à gîte. L'angle de barre doit se limiter à trois à cinq degrés. Plus d'angles de barre signifieraient que vous êtes trop gîté.

Chaque risée est l'occasion de faire du cap. Le bateau est déjà à pleine vitesse, vous pouvez donc monter dans la pression sans perdre toute la vitesse. Dans ces conditions, il faut absolument barrer au vent pour anticiper l'arrivée des risées sur le bateau. On peut désigner un équipier pour observer et annoncer les accélérations du vent visible à la surface de l'eau.

Un maximum de rappel

Plus l'équipage exercera un rappel efficace, plus vous naviguerez vite. C'est là que la voile devient un sport !

Pour caper et aller vite il faut vraiment "se faire mal" en poussant dans les filières. Le régleur de voile d'avant est plus précieux au rappel (de toute façon, la voile est bordée à fond). Ne vous laissez pas perturber par la future préparation du spi. Seul le dernier bord de près avant la marque mérite de faire une entorse au rappel max.

Voiles plates et gréement tendu

La plupart des voiliers de régate passent rapidement de la sous-puissance à la surpuissance. Si vous ajustez la tension des haubans en fonction du vent, c'est le moment de tendre le gréement. En réduisant la flèche d'étai, vous pourrez mieux caper.

Les voiles doivent s'apparenter à des lames de rasoir cisaillant le vent. La puissance est suffisante, il faut maintenant diminuer la trainée en affinant les voiles. Pour la grand-voile, on étarque la drisse et la bordure. On reprend le patatras pour tendre l'étai et ouvrir la chute de grand-voile dans les risées les plus fortes. Pour la voile d'avant on étarque aussi la drisse et l'on recule le chariot (ou l'on relève l'anneau pour les systèmes 3D).

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