Point hebdo #2 du Vendée Globe 2020 : Hugo Boss leader, Jean Le Cam résistant !

© Alex Thomson Racing #VG2020

Voici le 2e point hebdo du Vendée Globe 2020. A retenir, l'incroyable course de Jean Le Cam sur un bateau à dérive de 2007, le leadership d'Alex Thomson, l'abandon de Nicolas Troussel, le retour en course de Jérémie Beyou et le franchissement de l'Équateur pour la tête de la flotte.

Vendredi 13 novembre 2020 : Le roi Jean fait de la résistance !

Ils y sont ! Si depuis 48 heures les marins du Vendée Globe se préparent à affronter Thêta, la tête de flotte a déjà abordé cette première grande dépression tropicale, sorte de passage à niveau sur ce début de course. Et les stratégies différentes. Si Alex Thomson (Hugo Boss), premier de la flotte, suivit par Jean Le Cam (Yes We Cam !) – qui fait un début de course exceptionnel sur un bateau à dérive de 2007 – ont choisi la trajectoire la plus engagée, Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Kevin Escoffier (PRB) la contournent par l'ouest. Les écarts commencent à se creuser puisque 620 milles séparent le leader du dernier concurrent Sébastien Destremau (Merci), 31e.

Sébastien Simon (Arkéa Paprec) a profité de la proximité avec les Açores pour monter en haut du mât, mais n'a pas réussi à réparer totalement son problème de girouettes endommagées. Maxime Sorel (V and B – Mayenne) a fait part de problèmes de pilote automatique, tandis que Louis Burton (Bureau Vallée 2) a dû réparer une fissure de cloison.

Le Roi Jean sur Yes We Cam !
Le Roi Jean sur Yes We Cam !

Samedi 14 novembre  : Ça trace en tête de flotte !

Jérémie Beyou (Charal), victime de plusieurs avaries a rejoint Port Olonna ce samedi 14 novembre pour effectuer les réparations de son bateau. Après avoir contourné la dépression tropicale, la tête de flotte bénéficie toujours de 15 à 20 nœuds de vent. Ils doivent désormais empanner pour assurer la transition entre le vent de Nord à Nord-Ouest et l'Alizé qui souffle d'Est, Nord-Est. Cette situation permet aux foilers de montrer tout leur potentiel. Charlie Dalin (Apivia) est le premier à empanner quand Thomas Ruyant (LinkedOut) et Kevin Escoffier (PRB) ont fait des bords pour y parvenir. À 150 milles au Sud-Ouest du quatuor, Jean Le Cam (Yes We Cam!) et Alex Thomson (HUGO BOSS) ont empanné en début d'après-midi. Ils bénéficiaient ainsi d'un meilleur point d'empannage et donc d'une route légèrement plus directe.

Derrière la tête de la flotte, les 20 poursuivants s'extraient progressivement de la dépression. Et encore plus en arrière, la queue de peloton - Ari Huusela (Stark), de Miranda Merron (Campagne de France), d'Alexia Barrier (TSE – 4myplanet), de Clément Giraud (Compagnie du Lit / Jiliti), de Sébastien Destremau (Merci) et d'Armel Tripon (L'Occitane en Provence) – sont englués dans 4 nœuds de vent.

En milieu d'après-midi, l'équipe DMG Mori Global One a informé que Kojiro Shiraishi a été victime d'une panne de ses autopilote et que sa grand-voile s'est déchirée au-dessus de la 2e latte.

Charlie Dalin sur Apivia ne lâche rien
Charlie Dalin sur Apivia ne lâche rien

Dimanche 15 novembre : Hugo Boss, leader de la flotte

Après trois dépressions en une semaine, les skippers ont enfin un peu de répit en retrouvant le soleil et des conditions plus clémentes. Alex Thomson (Hugo Boss) a repris la tête de la flotte, il est le premier à avoir touché un alizé stable dans la matinée, et le seul à avoir parcouru plus de 300 milles en 24 heures. Il est toujours suivi par Jean Le Cam (Yes We Cam !) et le trio de foilers Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut), Kevin Escoffier (PRB), ainsi que par Benjamin Dutreux (Omia Water Family), surprenant sur son bateau à dérives.

Dans la nuit, les conditions étaient plutôt faibles (10 à 15 nœuds) dans une zone de transition. Mais dès qu'ils se sont extraits des griffes de l'anticyclone, ils ont gagné légèrement en vitesse (15 à 20 nœuds). Les foilers retrouvent des conditions qui leur permettent de voler, même si l'alizé plutôt faible demande de la concentration aux skippers pour maintenir des vitesses supérieures à 20 nœuds. Les marins prennent le temps de se reposer et s'offrent de bons festins.

La flotte est désormais divisée en trois groupes distincts. Le groupe du centre s'accroche, mais la bascule vers l'alizé sera moins facile. Enfin, à l'arrière, après Thêta, ils vont passer dans une bulle anticyclonique avec très peu de vent.

L'équipe du Charal Sailing Team s'active toujours pour réparer l'IMOCA afin que Jérémie Beyou puisse revenir en course.

Alex Thomson mène la flotte sur Hugo Boss
Alex Thomson mène la flotte sur Hugo Boss

Lundi 16 novembre : Le Pot au Noir approche et abandon de Corum l'Epargne

La flotte de la 9e édition poursuit sa route vers le Sud. Thomas Ruyant (LinkedOut) a parcouru 500 milles en 24 h, il est le plus rapide la flotte ces dernières 24 h, à 117 milles derrières Alex Thomson (Hugo Boss). Les IMOCA à foils profitent de ces conditions qui leur permettent d'être 3 nœuds plus rapides que les bateaux à dérives. Jean Le Cam (Yes We Cam !) parvient malgré tout à maintenir la cadence. Les onze monocoques qui naviguent dans l'Ouest de l'archipel cap-verdien devraient demain faire leur entrée dans la zone de convergence intertropicale, ce soir pour Alex Thomson. Dans le Sud-Ouest des Canaries et jusqu'à Madère, 11 IMOCA souffrent dans une dorsale, zone de vents faibles. D'Arnaud Boissières, 23e au pointage, à Clément Giraud, 31e, la navigation n'a rien d'une partie de plaisir.

La mauvaise nouvelle du jour c'est le démâtage de Nicolas Troussel (Corum l'Epargne) au lever du jour qui sonne son abandon. Jérémie Beyou annonçait pour sa part son retour en course dès le mardi 17 novembre.

Corum l'Epargne à démâté
Corum l'Epargne à démâté

Mardi 17 novembre : L'entrée dans le Pot au Noir, le retour en course de Charal

Alex Thomson est entré dans le Pot au Noir en fin de matinée. Cette zone où entrent en collision les alizés de nord-est et de sud-est est assez imprévisible avec beaucoup de nuages, de grains et parfois des orages et des bascules de vent impressionnantes.

Hugo Boss, LinkedOut, Yes We Cam ! et Apivia ont commencé à ralentir à la mi-journée. Ils devrait quitter cette zone si tout va bien mercredi matin.

Jérémie Beyou a quitté les pontons de Port Olonna à 15 h 15 avant de repasser la ligne de départ à 17 h 15. Presque 10 jours après le départ de la course, le skipper de Charal repart en mer avec un hémisphère de retard sur la tête de la flotte, du jamais-vu sur le Vendée Globe.

Retour en course pour Jérémie Beyou sur Charal
Retour en course pour Jérémie Beyou sur Charal

Mercredi 18 novembre : Passage dans l'hémisphère Sud

Alex Thomson (Hugo Boss) a doublé l'Équateur ce mercredi à 14 h 19 après une superbe descente de l'Atlantique Nord. Il est en tête de la flotte depuis le 15 novembre, avec une avance de 78 milles sur son poursuivant direct, Thomas Ruyant (LinkedOut). Finalement, le skipper d'Hugo Boss aura négocié à merveille ce Pot au Noir, alignant des moyennes à 15 nœuds.

Dans le Sud-Ouest des Canaries, la queue du peloton a enfin du vent, après 3 jours d'engluement. Armel Tripon, Ari Huusela, Alexia Barrier, Miranda Merron, Clément Giraud et Sébastien Destremau glissent enfin dans les alizés.

Nicolas Troussel fait demi-tour u moteur à 3,5 nœuds vers Mindelo au Cap-Vert. Pour Fabrice Amédéo (Newrest-Matmut), 31e de la flotte à 1760 milles de la tête de course et Jérémie Beyou (Charal), 32e à 2830 milles, c'est une autre histoire qui s'écrit. Les deux marins qui avaient dû faire demi-tour pour rejoindre les Sables doivent gérer leur course autrement. Le Japonais Kojiro Shiraishi, quant à lui, travaille dur pour réparer sa grand-voile. Depuis plusieurs jours, il poursuit sa route sous voile d'avant seule.

Kojiro Shiraishi s'affaire à réparer sa voile
Kojiro Shiraishi s'affaire à réparer sa voile

Jeudi 19 novembre : Alex Thomson menacé

Alex Thomson est toujours en tête de la flotte même s'il voit son avance se réduire. Il ne compte plus que 15,4 milles d'avance sur Thomas Ruyant au classement de 15 heures et 44,8 sur Charlie Dalin (Apivia) pointé à plus de 160 milles en début de semaine.

Corum l'Epargne est arrivé au Cap Vert après trois jours de traversée. Des expertises sont menées sur Corum pour comprendre les circonstances du démâtage de Nicolas Troussel.

23 heures et 37 minutes après Alex Thomson, Damien Seguin a à son tour franchi l'équateur. Le skipper de Groupe Apicil est le 12e à entrer dans l'hémisphère sud lors de cette édition. Seaexplorer - Yacht Club De Monaco, Initiatives – Cœur, Maître CoQ IV, OMIA - Water Family et ARKEA PAPREC l'avaient précédé. À cette heure, 9 des 12 "sudistes" sont des foilers, mais les "dérives droites" tiennent bon ! On en veut pour preuve la 10e place de Benjamin Dutreux, sacré régatier sur OMIA – Water Family, et forcément la 4e place de Jean Le Cam, encore et toujours.

D'ici 24 heures, ils devraient être 6 de plus à naviguer dans l'hémisphère sud.

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