Point hebdo #11 du Vendée Globe 2020 : Qui remportera cette édition du Vendée Globe ? Suspense…

© Charlie Dalin / Apivia #VG2020

À moins d'une semaine de l'arrivée aux Sables-d'Olonne, l'issue de la course est plus qu'incertaine tant les concurrents naviguent groupés en tête de flotte…

Vendredi 15 janvier : Un trio de fortes têtes

En tête de flotte, un trio composé de Charlie Dalin (Apivia), Louis Burton (Bureau Vallée 2) et Boris Herrmann (SeaExplorer Yacht Club de Monaco) navigue au coude-à-coude. Tous trois devraient passer Recife en début de soirée. Derrière, Thomas Ruyant (4e sur Linked Out), s'accroche à 55,3 milles derrière le leader au classement de 15 h. Damien Seguin (Groupe Apicil) est 5e sur son bateau de 2008 optimisé, mais toujours équipé de dérives droites. Un scénario incroyable.

Yannick Bestaven (Maitre Coq IV) accuse 105,3 milles de retard, et les suiveurs - Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family), Giancarlo Pedote (Prysmian Group) et Jean Le Cam (Yes We Cam !) sont encore dans le jeu, puisqu'il faut négocier le Pot au Noir, puis une transition d'avant dépression.

S'ils sont encore freinés, Armel Tripon (L'Occitane en Provence) et Clarisse Crémer (Banque Populaire) devraient perdre moins de temps que redouté dans la pétole qui les freine à l'entrée des premiers alizés.

Derrière, le groupe qui navigue encore près de la zone des glaces (Beyou, Roura, Boissières) ou qui coupe la poire en deux (Pip Hare), Didac Costa (One Planet One Ocean) et Stéphane le Diraison (Time for Oceans) ont tenté leur chance par le détroit de Le Maire, et cela semble leur sourire. Empétolé depuis son passage du Cap Horn cette nuit, Manuel Cousin (Groupe Sétin) attend un coup de vent pour repartir. Du Cap Horn, Miranda Merron (Campagne de France) et Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti) ne sont "plus" qu'à un peu plus de 500 milles. Alexia Barrier (TSE – 4myPlanet) se rapproche, elle, du point Nemo, mais pas toute seule : Sam Davies fait route juste devant elle, hors course. Plus loin, Ari Huusela (Stark) avance très nord, et Sébastien Destremau (merci) tente de se dépatouiller de son avalanche de problèmes techniques).

Samedi 16 janvier : Sébastien Destremau jette l'éponge

Faisant face à de nombreux problèmes techniques, Sébastien Destremau (Merci) a pris la décision d'abandonner la course et fait route vers la Nouvelle-Zélande depuis ce matin.

Au classement de 15 h, Charlie Dalin (Apivia) comptait 2,1 milles d'avance sur Louis Burton (Bureau Vallée 2) qui accentue sa pression alors que se profile le Pot au Noir, où le duo devrait faire son entrée dans la soirée. Les deux marins ont réussi à reléguer Boris Herrmann à 41 milles. Thomas Ruyant tente de maintenir le turbo, avec seulement 90 milles de retard. À 108,9 milles, au classement de 15 h, Damien Seguin navigue pas très loin des côtes de Fernando do Noronha dans un flux d'Est qui a pris du Sud. 6e, Yannick Bestaven ne creuse plus son déficit, tandis que Giancarlo Pedote (Prysmian Group) est à moins de 200 milles de la tête.

Derrière, Benjamin Dutreux joue tous les recalages possibles pour rester dans le groupe, comme Jean Le Cam, 9e à 273 milles de la tête.

Derrière, Armel Tripon pointe à 1094 milles du leader, suivi par Clarisse Crémer, première femme du Vendée Globe, à 50 milles dans son sud. Clément Giraud et Miranda Merron sont à quelques heures de passer le Cap Horn, qu'ils devraient passer vers 10 h ce dimanche matin.

Dimanche 17 janvier : Sucessions d'entrées dans l'Atlantique Nord

Depuis le passage de l'Équateur par Louis Burton samedi à 20 h 11, les entrées dans l'hémisphère nord se succèdent. Charlie Dalin l'a suivi 59 minutes plus tard puis Boris Herrmann (Seaexplorer - Yacht Club de Monaco) samedi, Thomas Ruyant (LinkedOut) aux premières minutes françaises de ce dimanche (0 h 6), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) et Giancarlo Pedote (Prysmian Group) à 10 h 13 ce jour.

Au classement de 15 h, Charlie Dalin était en tête de flotte pour la 168e fois depuis le départ. Il comptait 11,4 milles d'avance sur Louis Burton et 55,6 milles sur Thomas Ruyant, venu remplacer Boris Herrmann à la 3e place, qui pointe à 63 milles du leader. Finalement, le Pot au Noir n'aura pas creusé tant d'écart que ça. Yannick Bestaven est remontée et n'a plus que 100 milles de retard sur la tête de la flotte.

À l'entrée du pot, Jean Le Cam a mis de l'ouest dans sa route, tandis que son compagnon des premiers jours, Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family), a choisi de rester dans l'est, sur la trajectoire de Giancarlo Pedote.

Après trois jours dans la pétole, Armel Tripon et Clarisse Crémer enregistre 200 milles supplémentaires de retard. Romain Attanasion patiente encore. 14e, Jérémie Beyou avance vite depuis qu'il est sorti de la molle qui colle ses poursuivants.

Ce matin, Miranda Merron a franchi le Cap Horn 14 jours 19 heures et 40 minutes après le leader d'alors, Yannick Bestaven. Elle fut rapidement imitée par Clément Giraud (Compagnie du Lit/Jiliti), à 11 h 54 TU.

Lundi 18 janvier : Une issue incertaine

L'issue de la course est toujours aussi incertaine tant la flotte navigue groupée. Neuf marins sont seulement séparés par moins de 220 milles à moins de 15 jours de l'arrivée. Charlie Dalin et Louis Burton sont les premiers à avoir passé le Pot au Noir et vont désormais tenter d'attraper les vents du Sud-Ouest pour faire du portant jusqu'au Cap Finisterre. Charlie Dalin, leader de peu, dispose d'un écart latéral de 145 milles avec le skipper de Bureau Vallée 2.

Leurs poursuivants devraient faire une route plus directe, même si Boris Herrmann navigue légèrement en retrait, la faute à une bulle sans vent dans laquelle il s'est trouvé englué pendant une bonne partie de la nuit. En revanche, Damien Seguin et Benjamin Dutreux sont ceux qui s'en tiraient le mieux ces dernières heures.

Yannick Bestaven a dévoilé qu'il avait des problèmes à gérer depuis la dépression du Cap Horn. Il n'a plus de balcon, ni d'enrouleur et certaines voiles dont il ne peut plus se servir. Jean Le Cam a aussi avoué avoir bricolé sur son support moteur qui s'est décollé.

À l'arrière, Armel Tripon est celui qui a avancé le plus en 24 h, parcourant 431 milles, Clément Giraud a enfin le passé Cap Horn.

Sébastien Destremau a rejoint Christchurch en Nouvelle-Zélande, tandis qu'Isabelle Joschke se rapproche lentement des côtes brésiliennes, engluée dans une zone de pétole.

Mardi 19 janvier : La même situation que la veille

La situation n'a pas évolué depuis la veille et Charlie Dalin et Louis Burton mènent toujours la danse. Le 2e a choisi une route plus à l'ouest et tous les yeux sont rivés sur les fichiers météo. Attention toutefois au classement, car comme l'indique le météorologue Christian Dumard, "plus ça va aller, plus il va être biaisé". En effet, les concurrents sont classés d'après leur position par rapport à la distance restante jusqu'à l'arrivée, or, il est impossible de faire une route droite jusqu'aux Sables-d'Olonne. Ainsi, si Damien Seguin a pris la 2e place du classement à midi, il reste dans une position moins favorable que Louis Burton, actuellement 5e.

Maxime Sorel, 10e de la course a franchi à son tour l'Équateur, dernière marque symbolique avant le retour en France. Armel Tripon est le 11e à être passé dans l'hémisphère nord.

Si la route est encore longue, la fatigue se fait de plus en plus sentir, comme l'annonçait Benjamin Dutreux, qui s'est battu avec les sargasses qui menaçaient son hydrogénérateur. Arnaud Boissière a lui aussi rencontré des problèmes avec cet équipement.

Mercredi 20 janvier : Tension en tête de course

La tension est palpable en tête de course. 175 milles seulement séparent les 7 premiers, et Louis Burton pourrait profiter de son option plus ouest pour s'échapper. Rien n'est gagné puisque comme le confiait Charlie Dalin à la vacation du matin, il va falloir enchainer les empannages et les changements de voile.

Longtemps 2e du Vendée Globe, Thomas Ruyant, victime d'une avarie de foil bâbord n'est pas avantagé alors que les conditions sont propices aux foilers. Il est en ressent une forte frustration.

À l'arrière, la bataille aussi fait rage entre Arnaud Boissières, au contact d'Alan Roura et de Jérémie Beyou. Ce dernier est d'ailleurs monté au mât pour réparer son J2. Pip Hare, qui a du affronter une forte dépression ces derniers jours a rencontré une nouvelle galère plutôt imprévue. Elle s'est fait piquer par une méduse, qui a profité des vagues pour venir s'échouer sur le bateau.

S'il y a 6 000 milles d'écart entre Charlie Dalin, 1er et Ari Huusela, dernier de la flotte, il s'agit pourtant de l'écart le plus faible entre la tête et la queue de la flotte.

Jeudi 21 janvier : Qui sera le vainqueur du Vendée Globe ?

Si Louis Burton pourrait tirer son épingle du jeu en ayant choisi une route plus ouest que ses compagnons de route, le suspense reste entier. Il pourrait profiter d'un couloir de vent très sud mais encore faut-il qu'il soit rapide. L'ETA des premières arrivées se situe au 27 janvier.

Mais il va falloir surveiller à la fois les fichiers météo et ce qui se passe en mer : nuages, grains, fronts, pluie… Les manœuvres et empannages vont être de légion sur cette fin de course.

21e de la flotte, Manuel Cousin continue de contourner l'anticyclone de Sainte-Hélène par le Nord-Ouest. À plus de 5 900 milles de la tête de course, Alexia Barrier progresse toujours dans le Pacifique. "Le Cap Horn, ça se mérite !", lâche-t-elle à la vacation du matin. Elle devrait le passer en fin de semaine, mais avant, rien n'est facile dans le grand sud.

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